Situation d’urgence pour les hôpitaux

Les réformes ont leurs limites. Alors qu’en janvier 2009, le projet de loi Bachelot – dénommé plan Hôpital, santé, patients et territoires – doit être examiné par les parlementaires, rien ne va plus dans les hôpitaux français.

Un homme victime samedi soir d’un malaise cardiaque en Région Parisienne, a du attendre six heures pour trouver une place dans un service de réanimation hospitalier. Il est malheureusement décédé alors qu’il allait enfin y être admis.

La polémique ne fait que commencer. Espérons que sa mort fasse au moins réagir les consciences.

Après s’être rendue au domicile de la personne vers minuit, une équipe du Samu a cherché désespérément de le faire admettre dans un service de réanimation approprié auprès de 27 hôpitaux d’Ile-de-France, en vain. C’est en effet ce qu’a déclaré à l’AFP le Dr Nathalie Roignant, praticien hospitalier au Samu de l’Essonne.

A défaut de pouvoir diriger le patient vers les services médicaux adaptés à sa situation, l’équipe du SAMU l’a amené aux urgences de l’hôpital de Longjumeau, qui dispose de matériel de réanimation mais n’était pas en mesure de lui faire l’examen nécessaire. Une place ne s’est libérée que 6 heures plus tard, trop tard pour ramener à la vie le patient, décédé au moment où il arrivait à cet établissement.

Une porte-parole de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a confirmé ces faits, initialement révélés par le syndicat d’urgentistes Amuf.

Pour le secrétaire général de l’Amuf, Bruno Fagganielli, de nombreux lits de réanimation ont été fermés pendant la période des fêtes, faute de personnel. Mr Fagganielli a rappelé à cette occasion que « les hôpitaux n’avaient plus les moyens de prendre des remplaçants » des médecins et soignants en congé.

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, l’Amuf a assuré « qu’à 20 heures, tous les services d’urgence sont saturés et qu’il n’y a plus de place de réanimation en Ile de France ». Pour le syndicat présidé par le Dr Patrice Pelloux, « la sécurité des patients n’est plus assurée dans les hôpitaux en Ile-de-France pendant cette période de fêtes« .

Dans son communiqué, l’Amuf « demande aux plus hautes autorités de l’Etat de prendre immédiatement des mesures énergiques avant qu’une catastrophe sanitaire ne se produise« , notamment « le déclenchement des plans blancs en Ile-de-France et le rappel des personnels ».

Ce décès intervient alors que le projet Bachelot doit être examiné prochainement à L’Assemblée Nationale. L’un des objectifs : regrouper les moyens des hôpitaux, en graduant les réponses. Cela s’organisera autour de « communautés hospitalières de territoire, autour d’un centre de référence », nous précise-t-on. Un des buts principaux : effectuer des économies. Objectifs affichés :  » garantir un meilleur accès aux soins pour tous les Français sur tout le territoire ». Important potentiel d’évolution, dirons-nous poliment …

Petit rappel sur le discours prononcé début novembre par Roselyne Bachelot lors de l