Les Ayatollahs républicains veulent casser du rouge, même si pour casser le rouge, il faut casser les « big three » et le pays, par la même occasion.
Le sénat vient de rejeter le plan d’aide à l’automobile, plan pourtant fort modeste (14 milliards).
La conséquence de la faillite d’une seule des firmes, c’est la faillite des trois (ils ont les mêmes sous-traitants), la fuite du consommateur, 3 millions d’emplois qui s’évaporent en un clin d’oeil, la crise financière qui prend quelques milliers de milliards de $ en importance.
Au niveau social et politique, c’est, sans doute, l’entrée dans des troubles graves, les finances publiques qui trinquent et doivent prendre en charge, salariés, retraités, états, comtés, écoles, etc…
Le dollar a d’ailleurs accusé le coup dans la journée.
Il est d’ailleurs probable que la faillite d’un des trois, provoque, non seulement une faillite nationale des constructeurs, mais une réaction en chaine mondiale. Les USA importent, en effet, beaucoup d’automobiles.
Ce qui risque de se passer, c’est une contraction de ce marché dans des proportions jamais vues.
Un chômeur, ça ne s’achète pas d’automobile DU TOUT.
Et dans ce contexte là, l’immobilier rejoint la valeur de l’immobilier à Sarajevo en 1992.
En Europe, c’est le même problème. Evidement, on présente la note à la population.
Le FMI veut ENCORE « réformer » l’Espagne. Plus de flexibilité, moins de salaires.
On a donc rien compris ?
La crise grecque est la première crise susceptible de métastaser à l’Europe entière.
Les gouvernements ne parlent plus à leur peuple que par la matraque et la contrainte.
Pour le moment, les forces de (dés)ordres tiennent. Ce fut le cas aussi en 1787-1788, avec la montée en puissance des manifestations.
Puis les armes se répandirent.
A l’heure actuelle, l’Europe risque de regretter amèrement le sort fait à la Yougoslavie.
Un abcès purulent, non guéri, et susceptible d’inonder l’Europe d’armes individuelles.
La crise des années 1920 et 1930 avaient entrainé des changements de régimes, généralisés en Europe, et des changements de majorités, là où ils avaient résisté.
Il serait logique que la crise entraine la même réaction, si on s’entête à présenter la note aux peuples.
Dans la bibliographie, il est un livre intéressant à lire, c’est « L’Allemagne de 1900 à 1933 ».
Vendredi 12 décembre 2008.
J’aimerais comprendre…
N’importe quel pékin moyen aura bien compris qu’il est impossible/impensable de laisser tomber l’une des « big 3″…
Alors… pourquoi le camp Républicain s’entête-t-il ? et déjà dès avant l’élection (donc pas d’anachronisme dans vos réponses !) il en était ainsi !!
Pourquoi ???
Il est impensable de laisser tomber les big 3? Mais est il seulement possible de les sauver?
En tous cas, ce n’est pas 15 milliards $ qui vont sauver les big 3… Tout au plus ça leur permettra de survivre 6 mois, après quoi il faudra qu’Obama réalise des miracles (peut-être devrait-il envisager un voyage à Lourdes ?!)…
Quel est le rapport avec l’immobilier ?
Quel est le rapport avec l’immobilier ?
Quel est le rapport avec l’immobilier ?
fait perdre 3 millions d’emplois, et tu comprendras tout de suite l’effet sur l’immobilier.
Bonjour
J’aimerais comprendre
Sauver les big 3 comment SI les voitures ne vendent plus ?
Au USA aujourd’hui, la baisse de vente est de 50% et les prix sont en chute libre
Ainsi donc ces entreprises sont en déficit chronique pour longtemps
Elles n’ont pas les moyens non plus de se restructurer pour réinvestir et changer leur gamme qui est tellement obsolète par rapport à la concurrence
De plus, la Chine commence à expliquer au USA qu’ils doivent remettre de l’ordre dans leur finance publique
Ainsi donc,le crédit illimité pourrait cesser vers les USA
C’est pas fini parce qu’après les big 3, il va y avoir les équipementiers etc..etc..etc..
bien sûr, la gamme est vieille, le savoir faire de GM, Ford Chrysler parti en fumée, mais on ne peut pas perdre impunément et d’un coup, les capacités industrielles, les millions d’emplois et ravager des états complétement.
Le plan a bloqué sur les frais de personnels que le senat voualit réduire. Dans l’automobile, ils representent 10 % du total d’une voiture.
C’est d’une guerre sociale dont il s’agit. Mais ont ils réfléchis, au senat, à l’effet de 3 000 000 de pertes d’emplois immédiatement, sur le marché immobilier, sur l’activité économique, les pertes financières en cascade que cela occasionnerait ?
Les SENATEURS N’ONT PAS COMPRIS QU’ILS JOUAIENT LEUR VIE SUR CE COUP LA.
J’enfonce le clou …
Laissé partir les Big3, c’est aussi laisser partir toute la finance qui s’y rapporte, notamment celle des fonds de pension avec le paquet ENORME de produits financiers qui s’y rapporte. Les Big3 sont un gigantesque sous-jacent, surtout obligataires.
Par exemple : les dérivés qui couvrent les retraites servis par GM.
Ca va évidemment être la catastrophe, mais depuis le temps qu’on l’explique en long, en large, en travers sur ce blog … (Merci Patrick pour ta ténacité)
Alors, je me permets d’insister sur le fait que ces faillites sont VOULUES. La racine de toutes ces crises est la MONNAIE, dite de confiance (fidus). La monnaie papier, l’endettement, la mondialisation (les déséquilibres), la clique qui gère ces monnaies PRIVEES, ont préparé la situation, reste maintenant à lui faire suivre son « cheminement naturel ».
Les ânes de ce blog vont encore dire : » pfff, ce Jérôme, avec ces théories du complot, son discours bordereulineu … ».
Une question : pourquoi Lehman a-t-elle été abandonnée, et pourquoi AIG, les deux FM sont encore en vie ?
Et Patrick en amène une très intéressante : pourquoi les sénateurs ne votent pas le sauvetage ? Ce sera plus rapide d’arriver au chaos avec la faillite des 3. Si on sauve, on retarde, on arrivera au chaos, mais plus tard.
Quelque chose a été décidé au G20 (vous y croyez vraiment au : « il faut plus de régulation et nous devons contrôler les agences de notation »).
La crise a d’abord été financière, puis économique. Rentre maintenant en jeu la VRAIE crise : la monétaire.
On veut vous faire accepter l’inacceptable, i.e une dévaluation généralisée et mondiale de TOUTES les monnaies papier (1 pour 10 est le ratio qui circule).
Avant ça, il faut un bon gros choc, comme le 11/09 pour le pseudo terrorisme, les Talibans, Saddam, etc.
Ce choc, ça va être le chômage de masse, une énorme inflation, de méchants trouble sociaux, peut être une crise alimentaire, ce qui fera que les peuples accepteront n’importe quoi. Ils l’ont déjà fait avec Obama.
Autre question : comment est né la FED ? La FED est-elle privée ou publique ? A-t-elle un bilan ?
Les informés savent déjà quoi faire pour mettre à l’abri leurs économies …
C’est là ou nous nous séparons Jerôme.
En effet, je pense que la crise est subie et est la résultat d’un basculement mondial des capacités de production.
Sans parler de l’artificialité de la phase A du cycle de Kondratieff qui dure depuis 25 ans au minimum.
Et que même une dévaluation générale ( ce que je doute vu les échecs, par exemple, des négociations de l’Omc cet été) ne rendra pas les capacités industrielles aux USa, qui sont indispensables pour rester une grande puissance.
C’est plus la faillite de la mondialisation anglo-saxonne qui est à l’oeuvre que son accomplissement.
Cela dit, bien vu sur la Fed (1913 non?) et son caractère privé.
Chapeau bas Patrick.
La séparation entre la plèbe et les décideurs est totale ; merci pour le constat.
Les questions que les internautes se posent a la suite de ton billet sont donc inutiles ; autant exiger le bon sens au père Ubu.
TP – juste une remarque: La crise est subie, évidement mais seulement par les classes humbles ; Et voulue par l’hyper classe>
Ou bien, ou bien c’est le culte du veau d’or qui les a complètement aveuglé.
Y a une dizaine d’années Bernard Lavilliers avait ecrit une superbe chanson ; une ex zone industrielle du nord de la France en est le décor:
Un grand soleil noir tourne sur la vallée
Cheminée muettes – portails verrouillés
Wagons immobiles – tours abandonnées
Plus de flamme orange dans le ciel mouillé
On dirait – la nuit – de vieux châteaux forts
Bouffés par les ronces – le gel et la mort
Un grand vent glacial fait grincer les dents
Monstre de métal qui va dérivant
J’voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or
J’ai passé ma vie là – dans ce laminoir
Mes poumons – mon sang et mes colères noires
Horizons barrés là – les soleils très rares
Comme une tranchée rouge saignée rouge saignée sur l’espoir
On dirait – le soir – des navires de guerre
Battus par les vagues – rongés par la mer
Tombés sur le flan – giflés des marées
Vaincus par l’argent – les monstres d’acier
J’voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or
J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien – moi
Y a plus rien à faire
Quand je fais plus rien – moi
Je coûte moins cher – moi
Que quand je travaillais – moi
D’après les experts
J’me tuais à produire
Pour gagner des clous
C’est moi qui délire
Ou qui devient fou
J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien – moi
Y a plus rien à faire
Je voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or…
A ma question liminaire « pourquoi le camp Républicain s’entête-t-il ? », j’ai trouvé un éclairage intéressant ici :
http://www.dedefensa.org/article-une_guerre_de_secession_postmoderne_15_12_2008.html
En résumé, l’auteur entrevoit une « Guerre de Sécession postmoderne », entre les élus Républicains du Sud et les élus Démocrates du Nord ; les premiers tiendraient leur « revanche » de la Guerre Civile et n’auraient que faire des soucis des firmes du Nord (Détroit, etc.).
Je trouve l’hypothèse pertinente.