GM dans la seringue.

A une époque on disait que ce qui était bon pour General Motors était bon pour l’Amérique et ce qui était bon pour l’Amérique, bon pour GM.
Aujourd’hui, c’est changé. C’est tout mauvais pour GM, et c’est tout mauvais pour les USA.
GM n’aura plus de liquidités en Janvier 2009, au train actuel des choses.
Une faillite n’est même pas envisageable. Si le nombre d’employés US a notablement diminué, ils restent encore nombreux, mais ce sont surtout les retraités qui pèsent lourds. Et eux, il n’y a aucun moyen de les virer.
Les déboires du marché immobilier dans les états de la Rust belt sont, pour beaucoup, causés par les licenciements à répétition, les dépôts de bilan (Delphi) et la remise en cause des accords (Delphi). Il n’est pas, en effet, indifférent à la bonne marche économique de diviser par deux les salaires.

La situation s’aggrave aussi du fait du refus antérieur de solidarité des grandes entreprises. Elles voulaient bien prendre en charge LEURS employés, mais réservaient à l’état, les gros risques, les plus de 50 ans, les pathologies lourdes, idem pour les retraites.
Les grandes entreprises ne voulaient pas payer pour les petites, maintenant, elles ne veulent plus payer, du tout.
Or, la protection sociale, n’est pas qu’un coût. Elle a rendu possible la croissance d’après guerre, en mutualisant des coûts. L’érosion de la protection sociale, entraine l’érosion de la croissance.
« L’industrie automobile est la colonne vertébrale de l’industrie américaine et a un rôle essentiel dans notre tentative de réduire notre dépendance du pétrole étranger  « .
Voila la revanche de l’économie réelle. Le reste n’est que billevesés.
Il n’y a pas de pays développés sans industries lourdes.

L’immobilier à Detroit ne vaut plus rien. Ni les salariés de la sidérurgie, ni ceux de l’automobile ne doivent avoir, à l’heure actuelle, l’envie de s’endetter pour 30, 25, 20 ou ne serait ce que 15 années.
Le gouvernement français veut des prêts à taux zéro pour les enseignants mutés, et en même temps, supprime les postes.
La non fiabilité des postes dissuade l’achat. Le gouvernement veut maintenir la baisse des effectifs, en disant que 30 000 suppressions d’emplois, sur trente ans, c’est 30 milliards d’économies et que la perte des caisses d’épargne, comparable sur une année ne sera pas reconduite sur trente ans.
En regardant sur trente années, passés, on s’aperçoit aussi que les banques, ont fait moults « pertes exceptionnelles » tout aussi conséquentes.
Dans la loi de l’offre et de la demande, on en est toujours au massacre de la demande…

Samedi 8 novmebre 2008