Jean-Paul Bailly, président de La Poste souhaite aller loin. Il a fait parvenir au gouvernement un argumentaire défendant son projet d’ouverture du capital, via un document qui vaut saisine officielle de l’Etat.
Mieux encore, il espère une introduction en Bourse d’ici 2011, rapporte Le Monde dans son édition datée du 7 septembre.
Les temps anciens des valeurs symboles du service public sont bien loins … Quant à l’impact d’une telle transformation sur les salariés …. Dany Boon nous en fera peut-être un film ?
Le dossier se trouve désormais entre les mains de Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie, et de Christine Lagarde, ministre de l’Economie.
Le schéma idéal proposé : une transformation en société anonyme assortie d’une ouverture du capital par augmentation de ce capital et non par cession de titres.
La Poste avait annoncé le 28 août qu’elle demanderait au gouvernement un changement de statut afin de pouvoir lever des fonds et faire face à la libéralisation totale du marché européen du courrier qui interviendra en 2011 .
Jean-Paul Bailly avait alors évoqué un montant de 2,5 à 3,0 milliards d’euros pour l’augmentation de capital. Selon Le Monde, cette somme représenterait jusqu’à 30% du capital de La Poste au vu d’une valeur estimée de quelque 10 milliards d’euros.
S’agissant des modalités, « La Poste a étudié diverses pistes (…) mais elle donne sa préférence à une introduction en Bourse« , explique le quotidien.
Jean-Paul Bailly n’exclut pas des partenariats industriels ou avec des fonds de pensions, mais sa préférence va à une introduction sur le marché, qui permettrait une plus grande liquidité, l’appel à l’actionnariat populaire et la possibilité d’une augmentation de capital réservé aux salariés, selon les éléments dont dispose le Monde
Cette méthode aurait notamment l’avantage de permettre à l’Etat, s’il le souhaite, de participer « même de manière limitée » à l’augmentation de capital pour marquer son soutien et sa confiance, ajoute Le Monde, en notant que la Caisse des dépôts et consignations pourrait aussi acquérir une petite part.
Mais le hic pourrait bien être celui-là : persuader les 300.000 postiers qu’ouverture du capital ne rime pas systématiquement avec privatisation. Les syndicats de La Poste ont d’ores et déjà lancé un appel à une grève nationale le 23 septembre contre le « projet de privatisation » de l’entreprise.
La gauche réfléchit quant à elle sur l’idée d’organiser un référendum sur le sujet, l’initiative de la démarche revenant au journal Libération dans son édition du 3 septembre..
La Constitution interdit de privatiser un service public national et La Poste, entend rester une société publique majoritairement contrôlée par l’Etat, si l’on en croit son état-major,.
Christine Lagarde et Luc Chatel ont prévu de recevoir les organisations syndicales le 9 septembre, avant de recevoir les associations d’élus locaux dans le courant du mois.
Officiellement, le verdict ne devrait être rendu qu’après cette vague de consultation. Ce qui n’empêche pas le