Eramet : un actif stratégique pour la France … selon son PDG

Eramet Si l’on en croit Patrick Buffet, le PDG d’Eramet, le gouvernement français considère son groupe comme stratégique et souhaite assurer le maintien d’une base d’actionnariat français à son capital.

« L’Europe et la France n’ont pas d’autre champion minier qu’Eramet », a-t-il affirmé à des journalistes.

S’il tient toutefois à le préciser, c’est que le doute pourrait néanmoins s’insinuer dans les cerveaux de certains. Et ce, d’autant plus, que des récents articles de presse ont évoqué ces derniers mois la possibilité que la famille Duval, qui détient 37% d’Eramet, cède des titres.

Patrick Buffet a ainsi évoqué l’existence d’un consensus au sein du gouvernement sur la nécessité pour Eramet de conserver un noyau d’actionnaires français au cours des prochaines années.

Un nouveau pacte d’actionnaires d’Eramet signé fin mai pour une validité de six mois permet à la famille Duval de céder progressivement jusqu’à 8% du capital. Ce pacte a été signé avec le groupe Areva, l’autre actionnaire de référence, qui détient 26% du capital.

Buffet a ajouté qu’il serait heureux de voir la STCPI (Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle), qui porte les parts des trois provinces de Nouvelle-Calédonie au capital du groupe, augmenter sa participation. Mieux encore, il ne voit que « des avantages dans la montée de STCPI dans le capital d’Eramet ».

Il a en revanche réaffirmé son opposition à une augmentation de la participation de la STCPI dans la SLN (Société Le Nickel), dont elle détient 34% contre 56% pour Eramet.

Le leader de la CFDT François Chérèque vient quant à lui d’écrire à l’Elysée pour faire part de ses inquiétudes sur l’instabilité du capital du groupe minier Eramet, souhaitant que l’Etat et la Nouvelle-Calédonie en prennent le contrôle. « Nous craignons qu’Eramet soit accaparé par une multinationale minière non française. Pour cette raison, nous demandons à ce que le capital du groupe soit rapidement stabilisé », écrit M. Chérèque dans une lettre à François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée.

La Société Le Nickel (SLN), filiale d’Eramet, est le premier employeur et le premier contribuable du Caillou. « Une OPA aurait de multiples conséquences négatives pour les investissements et les emplois en France comme en Nouvelle-Calédonie », a mis en garde M. Chérèque, évoquant des « risques de délocalisation ».

Malgré la baisse récente des cours du nickel, Patrick Buffet affirme quant à lui que son groupe devrait continuer à investir massivement dans le secteur, les projets d’Eramet dans le domaine s’élevant à plus d’un milliard d’euros en ce qui concerne la seule Nouvelle-Calédonie.

Le PDG a par ailleurs démenti les informations de La Tribune selon lesquelles son groupe est en train de revoir à la baisse ses investissements sur le territoire.

Source : Reuters, La Tribune, AFP

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