Fonds de réserve des retraites : sa valeur aurait fondu de 25 % !

Retraiterussie Selon Bernard Devy, membre (FO) du conseil de surveillance du Fonds de réserve des retraites, l’Organisme aurait perdu « environ 25% » de sa valeur depuis le début de l’année en raison de la crise financière.

Le FRR a été créé en 1999 par Lionel Jospin, alors Premier ministre, afin d’accumuler des réserves financières dans le but d’assurer la pérennité des régimes de retraite de base du privé, des commerçants et des artisans à partir de 2020. Il gère un portefeuille composé notamment à 64,5% d’actions et dont le montant total s’élevait à 34,5 milliards d’euros à la fin 2007.

« Le FRR n’a pas fait de placement boursier hasardeux mais souffre de la forte baisse des marchés », a expliqué M. Devy, ajoutant que la baisse des actifs du Fonds était « d’environ 25% depuis le début de l’année. »

Ce chiffre a toutefois été démenti mardi 23 septembre, par Raoul Briet, le président du FFR, qui a estimé que ce chiffre, dépourvu de toute vraisemblance, était surestimé.

Sur les trois premiers mois de l’année, le FRR avait déjà vu sa valeur chuter de 10% en raison de la crise boursière. « Cet ordre de grandeur aura vraisemblablement peu évolué fin septembre », a estimé pour sa part R.Briet. Parallèlement, le Fonds annonçait que la performance de son portefeuille d’actifs était de -11% depuis le 1er janvier 2008.

Le FFR ajoute, dans un communiqué, que la performance annuelle moyenne depuis la mise en place du Fonds en 2003 – indicateur qu’il juge le plus pertinent pour « mesurer la performance d’une politique d’investissement privilégiant le long terme » – reste supérieure à 4%. « A titre de comparaison, ces performances sont proches des résultats arrêtés au 30 juin dernier et rendus publiques en août, à savoir -10,1% depuis le début de l’année et +4,9% pour la performance annuelle moyenne » poursuit le communiqué.

Le FFR a toutefois souffert de la baisse des marchés actions liée à la crise financière, a reconnu M. Briet, mais « on n’a pas seulement investi en actions », a-t-il fait valoir. Environ 60% du portefeuille de l’organisme est constitué d’actions, le reste étant investi dans des obligations ou encore le marché des matières premières.

Rappelons toutefois qu’en 2007, le Fonds de réserve des retraites avait vu sa valeur progresser de 4,8%.

Vice-président (CGT) du conseil de surveillance, Jean-Christophe Le Duigou a estimé de son côté que la performance du FRR pourrait « peut-être » être négative cette année, tout en jugeant « qu’il (était) beaucoup trop tôt pour le dire ».

M. Le Duigou a en outre relativisé la portée d’une éventuelle mauvaise performance. « Le FRR a pris de la valeur ces dernières années grâce à la surévaluation de la Bourse. Une correction était à prévoir », a-t-il assuré, rappelant que le Fonds ne s’inscrivait pas « dans une gestion à court terme ».

« L’horizon du FRR, c’est 2020. Il n’est pas question de vendre des actifs avant cette date », a-t-il affirmé.

L’Organisme a par ailleurs indiqué que la banque américaine Lehman Brothers, à laquelle il avait confié un mandat de gestion en juillet 2007, avait investi en son nom 195 millions d’euros sur des titres non cotés sur le marché américain.

« Etant la propriété du FRR, ces actifs ne sont en aucun cas susceptibles d’être inclus dans le champ des actifs mis en liquidation dans le cadre de la faillite » de Lehman Brothers, assure toutefois le Fonds dans un texte publié en fin de semaine dernière..

Le FRR explique également avoir demandé à la banque américaine de « suspendre tout investissement nouveau » et de continuer à suivre la gestion de ses actifs « avec la diligence requise ».

Raoul Briet s’est voulu rassurant sur le mandat de gestion confié à Lehman Brothers. « On a pas de souci sur le sort de cet argent », a-t-il affirmé. Croisons les doigts …

Sources : AFP, Dépêche du Midi, JDD

(5 commentaires)

  1. Sauf erreur de ma part, c’est le FRR qui gère aussi depuis 2006 l’embryon de retraite complémentaire obligatoire des fonctionnaires de l’Etat.
    J’emploie le mot embryon, car la cotisation est actuellement assise sur une part trés minoritaire (10%) des primes perçues, généralement sur un rythme mensualisé, par les agents de l’Etat en plus de leur traitement mensuel (ces primes n’ouvrent aucun autre droit à la retraite, y compris de base. Ce dispositif nouveau en 2006 a donc été présenté comme une avancée ; son effet unique dans l’immédiat a été de réduire le pouvoir d’achat de ses « bénéficiaires » d’environ 15 à 20 euros par mois en ce qui me concerne).
    Embryon aussi car ce dispositif a vocation à s’étendre (le pourcentage précité devrait s’accroître et peut-être la cotisation s’appliquer aussi au traitement de base).
    D’après la version anglaise du rapport annuel de ce fonds (la version destinée aux actionnaires), le FRR a été pensé pour jouer, à terme, le rôle du fonds souverain qui manquerait tant à la France… Le montant de ses encours futurs suivrait en effet une courbe exponentielle d’ici à 2 020.
    J’en profite pour dire, au passage, que je m’étonne que ces prévisions ne figurent pas dans la version en français, destinée au citoyen lambda.
    Cela n’est pas pour me rassurer sur l’intérêt de ce fonds, pour la collectivité et les bénéficiaires concernés.

Les commentaires sont fermés.