Si tout n’est pas rose pour Airbus, les choses pourraient aller mieux chez Boeing …
Le syndicat des ouvriers mécaniciens du constructeur aéronautique américain a rejeté le projet de contrat collectif proposé par la direction du groupe. A ses yeux, la dernière proposition de la compagnie, qualifiée de « meilleure et finale » par cette dernière, s’avère insuffisante.
En conséquence, il devrait appeler ses adhérents à voter en faveur d’une grève, tout en leur demandant de rejeter la proposition.
Les membres de l’International Association of Machinists (IAM), le plus grand syndicat de Boeing, doivent en effet s’exprimer via les urnes le 3 septembre prochain, date à laquelle l’actuel contrat, en vigueur depuis trois ans, arrive à échéance.
« Nous votons en faveur d’un rejet et recommandons de dire ‘oui’ à la grève », a déclaré Connie Kelliher, porte-parole de l’IAM. Une majorité des deux tiers est nécessaire pour déclencher un arrêt de travail. Le cas échéant, le mouvement pourrait commencer dès le 4 septembre.
L’IAM représentant 27.000 employés, un tel mouvement social pourrait coûter jusqu’à trois milliards de dollars par mois à Boeing. Tout en déplorant le rejt de l’IAM, Boeing a toutefois réaffirmé qu’il n’avait pas l’intention de formuler d’autre proposition.
Le projet soumis aux salariés prévoit notamment une revalorisation des salaires et des primes d’un montant total de 34.000 dollars supplémentaires sur trois ans. L’avionneur espérait que sa proposition, une hausse de salaires de 11% et des primes de 2.500 dollars (1.704 euros) pour 27.000 ouvriers sur trois ans éviterait ce mouvement.
Sous la pression de l’IAM, Boeing a renoncé à supprimer la couverture médicale, en cas de retraite anticipée, des employés embauchés après le 1er janvier 2010.
Mais les propositions faites « sont très loin » des attentes du syndicat, au vu des bénéfices importants du groupe sur les derniers exercices. « Ils ont donné le minimum de ce qu’ils pensaient devoir donner pour obtenir le nombre de voix suffisant pour éviter une grève », selon un représentant. « Mais nos membres sont plus intelligents que ça, et ils nous ont fait savoir leur colère ».
A noter par ailleurs, que l’IAM avait porté plainte contre Boeing pour pratiques syndicales déloyales, reprochant à la direction d’avoir tenté d’influencer les négociations sur ce contrat « en passant outre les négociateurs et en s’adressant aux médias et aux employés ».
La dite négociation a lieu alors que Boeing tente actuellement de rattraper son retard de production sur le 787 Dreamliner, cette situation le conduisant à d’importants frais de pénalités.
Le dernier arrêt de travail en date du syndicat des ouvriers mécaniciens remonte à 2005. Il avait duré 28 jours.
Source : Reuters, Presse Canadienne, AFP