Sur les 105 milliards d’endettements des collectivités locales françaises, 20 à 25 milliards sont des prêts merdeux, à appellations diverses, mais bâties sur le même schéma que le subprime : les premières années à prix d’ami, le reste, une escroquerie.
» Les banquiers présentent des simulations sur vingt ans, avec des hypothèses d’évolution de taux très favorables, et se gardant bien d’envisager un scénario pessimiste« .
Il faut dire qu’avec 500 000 conseillers municipaux en France, le terrain était propice.
Les débats passionnés ont lieu pour des bêtises ineptes et la signature de contrats totalement scandaleux est acquis en 2 minutes.
Heureusement, comme il y a une justice, les banques impliquées, Dexia, Société générale, Crédit agricole et caisses d’épargne, devraient logiquement être laminées sous peu.
Circonstances aggravantes pour les banques, les conseils municipaux, particulièrement, se révèle particulièrement teigneux, beaucoup plus que les particuliers, quand les affaires apparaissent.
D’une manière générale, le conseil s’aligne sur le plus teigneux et le plus méchant.
On retrouve quasiment tous les ingrédients du subprime, le NINJA, par exemple : 74 millions d’euros de prêts à une communauté rurale de 6000 habitants…
Avec les taux d’intérêts pratiqués, on arrive aussi à des absurdités : 1000 euros d’intérêts par an/ par habitant…
Samedi 19 juillet 2008
Des scandales similaires ont déjà éclaté en Italie et aux USA. J’étais certains que la France devait aussi être touchée. Les banques ont profité de la situation de faiblesse de certaines municipalités (par exemple, Naples en Italie) ou d’organismes publiques (des écoles aux USA), pour leur proposer des prêts dangereux.
Pour la comparaison avec les subprimes. Ces crédits aux municipalités sont encore plus risqués. Il faut imaginer l’acheteur d’une maison à 100 000 euros, empruntant 150 000 euros, et utilisant les 50 000 euros restant pour spéculer. Son objectif étant de diminuer ses remboursements par la spéculation. C’est extrêmement dangereux mais c’est ce que les municipalités ont fait sans le comprendre.
Les banques pour rendre le crédit plus attractif, ont utilisé toutes les ficelles ordinaires pour diminuer le montant des remboursements : allongement du crédit, taux variable, période à taux bonifié le temps que les élections soient passées, … Mais les banques y ont aussi rajouté des contrats de type swap (sur les taux, sur les changes, …). En gros, des municipalités ou des organismes publics se sont portés garants d’un risque ; généralement sans en avoir conscience. Elles reçoivent un versement régulier de l’assuré, qui va en déduction du montant des remboursements. Mais si jamais le risque se réalise alors le montant des remboursements explose parce que l’assuré exerce sa garantie. C’est ce qui s’est produit avec les swaps sur les taux lorsque les taux ont augmenté.
Les banques ont gagné des sommes considérables sur ce type d’emprunt. Dans le cas d’une école aux USA, la marge de la banque était de 50% du montant du crédit ! En effet, l’emprunteur ne comprend pas ce qu’il signe. Ce type de contrat contient généralement une combinaison de plusieurs swaps ; il faut utiliser des modèles complexes pour estimer le coût réel du crédit. Cela permet à la banque de s’accorder des marges énormes car l’emprunteur n’a pas assez d’informations pour négocier un bon prix.