Automobile : le coeur de la crise.

Images Le bouffon résidant à la Maison Blanche, peut affirmer que l’économie est « solide », le noeud du problème semble bien se situer dans quelque chose de tout à fait « archaïque » pour les fans de « l’économie post-industrielle », l’industrie automobile.
Sans industrie automobile, il n’y a pas de développement économique, il n’y a pas de puissance industrielle, pas de puissance tout court, encore moins de « superpuissance ».
Bien entendu, l’immobilier, dans ces conditions, ne vaut rien du tout, chose déjà visible dans la région de Detroit.
Un pays ne pourra pas continuer à emprunter 700 milliards de $ par an, en vantant les mérites de son économie de comptables, de bonniches et de gardes armés.

Cela n’a aucune modernité, l’empire romain avait DEJA des comptables, des bonniches et des gardes armés. GM a rebondit légèrement en bourse aujourd’hui. Car finalement, ses performances n’ont pas été trop mauvaises, seulement – 18 % avec un marché en recul de – 18 %, avec des concurrents qui font bien pire.
Les réseaux commerciaux devaient gagner de l’argent, plus la voiture était grosse et consommatrice, plus le gain était grand.
La voiture, petite, bon marché et économe, c’était pour les ploucs.
1 véhicule sur 2 commercialisé était un gros l’année dernière.
A 140 $ le baril, ces véhicules deviennent invendables, que ce soit en neuf ou d’occasion.
La situation la pire est celle de Chrysler. Les ventes de ses berlines s’effondrent (- 49 %) et ses monstres reculent fortement (- 30 %).
Une simple remarque de bon sens : tant que ces firmes ont de la trésorerie, elles tiendront, la première qui s’effondre donnera le signal de l’effondrement général du secteur.
Alors, le branquignol de la Maison Blanche ou son successeur devra sortir du bois et voir les choses en face et intervenir. 
L’aggravation de la crise immobilière est aussi une conséquence de l’aggravation de la crise automobile.
GM fait vivre directement 500 000 personnes, retraitées ou employées.
On peut doubler avec les autres constructeurs.
Le massacre en cascade des banques et le massacre en cascade de l’immobilier découlerait cette fin dans le ruisseau…
Quand à la crise immobilière US, son début est concomitant avec la faillite de Delphi (octobre 2005).

(7 commentaires)

  1. « un pays ne pourra pas continuer à emprunter 700 milliards de $ par an »
    Autant dire, « Patrick m’a tuer ».
    Bon si je comprends le raisonnement :
    Un déficit en France c’est du bidon, c’est un mensonge de nos vilains gouvernants à nous pauvres petit (c..). Par contre au USA, un déficit, c’est pas bien, ca fou le feu à la maison…
    Faut savoir la Patrick… faut être constant. Déjà que tes discours apocalyptiquo-dramatique sont rigolo, si tu prêches le pour et le contre à ta guise, ça en devient presque hilarant.

  2. Xav, le pb n’est pas de savoir si la dette est bonne ou mauvaise aux USA mais qui continuera de la payer… jusqu’à aujourd’hui les gens (comme toi apparement) et les pays croyaient fermement que les USA pouvaient s’en tirer avallant les milliards de dollars de tous les autres pays (et oui l’argent qui finance cette dette vient bien de quelque part…) maintenant que l’on se rend compte que l’économie américaine n’est pas saine et ne repose que sur du vide (regarde le bilan des grandes banques et de l’industrie ) qui va acheter des bons du trésors américains? Il faudrait que tu prennes le temps de lire Emmanuel Todd, ca te ferait le plus grand bien…

  3. Cher Patrick,
    Cela fait un bon moment déjà que je vous lis avez attention, et je ne sais que penser. Votre vision apocalyptique du futur est un véritable défi à mon intelligence (limitée) : dois-je y croire ?
    Et si oui, que risque t-on concrêtement ?
    * Voir les prix augmenter fortement ? (x2, x3…)
    * Voir les prix augmenter considérablement ? (x100, x10000…)
    * Une faillite des banques, du coup on n’a plus rien à part ce qui nous reste dans le porte monnaie ?
    * Une faillite globale, engendrant des pénuries sévères (alimentaires notamment) ?
    J’habite dans une grande ville, et si un de ces scénarios venait à se réaliser, j’aimerais ne pas me retrouver à 100% démuni.
    En même temps, je ne pense que construire dès à présent un abri anti atomique dans ma cave soit la chose la plus intelligente à faire…
    Aidez ma pauvre personne à trouver le juste milieu, que ce soit Patrick ou les autres 🙂

  4. @xav
    Il ne faut pas confondre déficit de la balance commerciale et déficit de l’état çà n’a rien à voir. Un déficit de la balance commerciale oblige à la banque centrale du dit pays à emprunter à l’extérieur pour équilibrer les comptes. La Chine et le Japon accumulent ainsi des milliers de milliards de dollars sous forme de bond du trésor américains. Ils empêchent ainsi la valeur du dollars de chuter car une monnaie d’un pays déficitaire doit se dévaluer si ce n’est pas le cas c’est que certains acteurs économiques achètent cette monnaie pour x ou y raison.
    Le déficit public lui est une dette intérieure en générale elle est financé par l’épargne des ménages et des entreprises du pays. Les titres d’états sont réputé plus sure que des actions ou des valeurs autres. Ce faisant les riches stockent une partie de leur richesses sous forme d’obligation d’état. La France est globalement en sur-épargne si l’état est endetté ce n’est pas le cas de la France dans sa globalité. Si l’on fait le bilan comptable la France prête plus à l’étranger que ce que l’étranger prête à la France. Ce n’est absoluement pas le cas des USA dont l’épargne est trés inférieur à la dette globale. Le risque c’est l’effondrement pure et simple du dollars et quand on parle d’une chute c’est de 50 voir 80%. Même Friedman reconnaissait qu’un jour le dollars pourrait voir sa valeur chuter indéfiniment ce n’est pas une question de si mais de quand.

  5. à Ranik : oui, le rebond a été très court. c’est le problème quand on écrit dans le feu de l’action. au moment de ta lecture, il avait fait long feu et encore plus aujourd’hui.
    à julien : je pense que l’abri anti-atomique est de trop, mais que nous allons vivre des jours difficiles.
    La prospérité n’est pas un du, mais le resultat de l’action.
    Aujourd’hui, on s’aperçoit que le resultat de 30 années de pipeautage, c’est une ruine.
    En même temps, la profondeur de la crise dépendra de la reponse politique.
    On a vu combien les paradigmes neo liberaux etaient idiots.

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