Sale temps pour les compagnies pétrolières au Nigéria …
Alors que Shell a du interrompre jeudi sa production sur un important puits offshore dans le sud-est du Nigeria à la suite d’une attaque de militants, un groupe armé a détruit à l’explosif un important oléoduc géré par la compagnie américaine Chevron.
Cette attaque a eu pour première conséquence l’arrêt de production de quelque 120.000 barils de brut par jour. Chevron gère et détient 40% de 13 concessions au Nigeria, représentant 8.900 km2, principalement dans le Delta du Niger.
L’attaque a eu lieu vendredi près de Escravos, selon les informations communiquées par le brigadier-general Wuyep Rimtip, commandant de la force spéciale mixte (JTF) chargée de la coordination de la sécurité dans le delta du Niger.
Selon l’officier, l’attentat contre l’installation Abiteye-Olero, chargée de convoyer le brut pompé vers des citernes de stockage, aurait pu être mené par des militants de la zone utilisant des bâtons de dynamite et des lance-grenades. « Nous avons lancé une chasse à l’homme pour les retrouver », a-t-il ajouté.
Selon des sources pétrolières, la compagnie Chevron a invoqué la force majeure pour arrêter la production de quelque 120.000 barils par jour de brut à la suite de cette attaque.
Aucun groupe n’a jusqu’à présent revendiqué cette attaque, qui survient au lendemain d’un attentat contre l’important site offshore de Bonga (Delta du Niger) appartenant à la compagnie anglo-néerlandaise Shell. Cette attaque a été revendiquée par le principal groupe armé dans la région, le Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (MEND).
A la suite de ces violences, Shell s’est déclaré vendredi en situation de « force majeure » pour 225.000 barils par jour en juin et juillet. La clause de « force majeure », courante dans les milieux pétroliers et déjà invoquée par Shell au Nigeria, permet à l’industriel de suspendre ses obligations contractuelles, telles que les livraisons de pétrole et de gaz, à la suite d’événements imprévus, sans encourir de pénalités.
En réaction à ces évènements, le président du Nigeria a ordonné vendredi l’arrestation des responsables de l’attaque contre le principal champ pétrolier de Shell et exigé un renforcement de la sécurité sur toutes les infrastructures pétrolières dans le Delta du Niger.
Il a également donné l’ordre de renforcer la sécurité sur toutes les installations pétrolières dans la région pétrolifère du Delta du Niger afin de déjouer toute éventuelle tentative d’action « terroriste » par des éléments criminels dans la région.
Source : AFP
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