Le samizdat en Urss, c’était l’information parallèle.
L’officielle, personne ne la croyait. Elle pouvait avoir un support écrit, le plus souvent, c’était la blague et la rumeur.
Bien que les mouchards ne manquèrent guère, la diffusion de ces nouvelles étaient un sport, un jeu, une libération.
Les autorités n’y pouvaient rien.
Comme en Urss, l’information en occident souffre désormais de perte de crédibilité.
C’est visible pour les quotidiens, d’abord ils ne voulurent pas peiner les annonceurs publicitaires, ils pratiquèrent l’auto-censure, en même temps que le politiquement correct.
Le lecteur, ils n’en avait rien à faire, il rapportait à peine.
Aujourd’hui, le lecteur s’est vengé. En effet, le journal sans lecteur, il n’intéresse plus l’annonceur.
Les autres supports papiers ne valent guère mieux, sauf quelques exceptions brillantes, tel Marianne.
Beaucoup de personnes ne regardent même plus les informations télévisés. Trop politiquement correct.
Internet a ouvert le champ du samizdat.
Les données circulent, et le résultat n’est pas beau. Le système économique qui était censé assurer prospérité et paix, amène guerres, crises économiques et misère.
D’ailleurs le samizdat moderne qu’est l’ internet répond à un besoin.
Besoin d’entendre autre chose, une autre voix, un autre éclairage.
Ce qui m’étonne, c’est que des personnes qui acceptent parfaitement de croire, qui voient eux-mêmes la manipulation forcenée du marché immobilier, refusent de croire, refusent de voir qu’il n’y a pas que le marché immobilier qui est manipulé, mais l’économie entière, la politique entière, au profit d’une classe d’affairistes de plus en plus réduite, de plus en plus agressive, de plus en plus gourmande.
J’ai parlé souvent de la donne monétaire.
En août 2007, des lecteurs me disaient que les banques n’avaient perdues que quelques millions. ça passerait.
Voilà le schéma. Les banques privées US ont croquées la moitié des réserves de la FED, pour l’instant.
Et après ?
C’est la dette publique qui prendra le relais ?
On en profitera pour sabrer un peu plus les dépenses sociales ?
Et après ?
On approche de la résolution de la crise argentine et russe. Celle de la phase planche à billet, classique.
Entre temps, Nicolas-le-constituant aura fait voter la constitutionnalisation de l’interdiction des déficits.
On passe toujours par les mêmes âneries, sempiternellement.
Les argentins avaient aussi voté ça, il y a 20 ans.
Dans 40, 60 ou 80 ans, le prochain gouvernement aussi dira qu’on paiera les dettes.
Mais le problème, c’est qu’il n’y a pas de précédent historique connu.
Le problème, avec beaucoup de gens, c’est qu’il font confiance.
Cher Patrick, vous terminez votre post sur cette affirmation claire « Le problème, avec beaucoup de gens, c’est qu’il font confiance. ». confiance: Cum fidere, avec foi, certain ajouterait avec bonne foi, pour ne pas accabler les « gens » dont vous parlez. Je ne vous suis pas sur votre jugement, que je juge trop arrêté (mais peut être n’est ce qu’un peu de provocation pour éveiller les réactions tant attendues). Par contre je répétè que je partage votre angle d’attaque critique sur l’incapacité d’un grand nombre à élargir leur connaissance critique d’un domaine, ici l’immobilier, vers le domaine qui le contient, le marché par exemple. Pourquoi un lecteur lambda pense que les grands mécanismes infectés de l’immobilier ne sont qu’une spécificité locale? Pourtant, et vous l’avez souvent noté, les concepts utilisés sont suffisamment généraux pour permettre intellectuellement le passage à ses domaines d’ensemble plus vastes. Sincerement, cette lacune du raisonnement critique reste pour moi une énigme. Ce que je déplore, c’est qu’il est un des moteurs à haut régime de l’effondrement systémique que nous vivons. Pendant cette chute, c’est autant de raisonnement qui refuse ce pas à faire vers le général, accentuant l’absence de solutions créatives pour remédier à cette plongée. Beaucoup se disent, peut être, qu’il y a des spécialistes aux commandes de ce genre d’affaire. La preuve depuis des mois nous est donnée que c’est faux, les contre-poids systémiques, mécaniques ou intellectuels, ont été annihilés depuis longtemps.
Donc j’espère que vous avez raison en présentant les émergences de site d’info comme les samizdat occidentaux actuels.
Bravo, Patrick pour ce décryptage essentiel. Pour ce qu concerne « Marianne » j
à lonuestro : effectivement, il y a un actionnaire sulfureux, mais le coin a été fait dans le mur de la bien pensance. Et les choses evoluent. la presse aussi et nul ne peut dire comme le journal evoulera. Mais si on empeche l’evolution, si on veut la bloquer, elle passe par ailleurs, par la conversation d emarché, ou par la forme moderne du forum internet et du blog.
Après tout, on y dit pas forcément plus de bêtise qu’au JT.
à un simple individu : oui, j’aime un peu la démarche qui engendre le débat. C’est un peu le forum moderne.