Le Venezuela convoque l’ambassadeur US pour violation de l’espace aérien

Chavezdiablo A défaut d’Iran, George W.Bush serait -il tenté par une opération militaire au Vénézuela ? Sous couvert de « bons » sentiments, bien entendu … Si tel était le cas, les prix du pétrole pourraient atteindre de nouveaux sommets.

Le gouvernement du Venezuela a dénoncé lundi la violation de son espace aérien par un appareil militaire américain et a annoncé la convocation de l’ambassadeur des Etats-Unis à Caracas pour réclamer des explications sur l’incident. Le Venzuela semble voir dans cette affaire l’ombre d’une provocation ourdie avec la Colombie.

Si les relations entre le Président vénézuelien Hugo Chavez et le Président américain n’ont jamais été très « amicales« , il n’en demeure pas moins que le Vénézuela constitue un des premiers fournisseurs de pétrole des Etats-Unis.

« Samedi 17 (mai) à 20H40 (00H10 GMT locales), notre système de défense aérien a repéré dans notre espace aérien, spécifiquement au-dessus de l’île de la Orchila (nord), un avion militaire de l’Armée des Etats-Unis« , a déclaré lundi le ministre de la Défense vénézuélien, Gustavo Rangel, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro.

« Nous allons convoquer pour demain l’ambassadeur (des Etats-Unis) Patrick Duddy pour des explications sur cette situation« , a ajouté M. Maduro.

Le ministre de la Défense vénézuélien a souligné que l’avion américain « avait pratiquement survolé l’île (vénézuélienne) de Aves » avant de « se réorienter jusqu’à l’île de Curaçao« , ancienne colonie néerlandaise utilisée par les Etats-Unis pour des vols d’entraînement. « L’avion a été sommé de s’identifier (…) nous avons les preuves enregistrées de la conversation entre le contrôle à terre au Venezuela et le pilote de cet appareil« , a assuré M. Rangel.

Le Venezuela dispose d’une base militaire sur l’île d’Orchila, où se trouve également une résidence présidentielle. De ce fait seuls les appareils militaires venezueliens sont autorisés à survoler ce lieu pour le moins « symbolique » puisque le président Hugo Chavez y avait été brièvement détenu en 2002 lors d’une tentative de coup d’Etat.

A Washington, le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack, a assuré que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention de violer l’espace aérien vénézuélien. « Nous respectons la souveraineté du Venezuela », a déclaré M. McCormack à la presse. « Je suis sûr que nous allons vérifier ces allégations et leur apporter une réponse. »

Un porte-parole du commandement militaire américain chargé de l’Amérique centrale et du Sud (SOUTHCOM), Jose Ruiz, a indiqué lundi qu’un passage en revue des vols opérés au cours du week-end dans le cadre de la lutte anti-drogue dans les Caraïbes était en cours. « Toute ce que je peux vous dire, c’est que nous faisons très attention à respecter l’espace aérien de tous les pays dans la région », a-t-il commenté.

L’armée de l’Air américaine possède une base sur l’île de Curaçao, d’où partent la plupart des missions aériennes anti-narcotiques dans les Caraïbes, selon lui.

M. Maduro a ajouté qu’en plus de ses explications sur cet incident, l’ambassadeur américain Patrick Duddy devra aussi donner des « explications sur d’autres conduites et déclarations de hauts-fonctionnaires des Etats-Unis ayant trait au gouvernement du Venezuela ».

Washington avait qualifié vendredi de « très préoccupants » les liens présumés du Venezuela avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), que des documents saisis par l’armée colombienne tendraient à mettre en évidence. Ces documents que Caracas estime falsifiés, ont en revanche été qualifiés d’authentiques par des experts d’Interpol.

« Nos experts n’ont trouvé aucune altération des données figurant sur ces ordinateurs », a déclaré à Bogota lors d’une conférence de presse le secrétaire général d’Interpol, Ronald Noble. « Les experts étrangers d’Interpol n’ont découvert aucune preuve d’altérations, d’ajouts ou de suppressions dans ces archives », a ajouté M. Noble.

Les ordinateurs appartenaient à Raul Reyes, numéro deux des Farc abattu le 1er mars lors d’un raid en territoire équatorien de l’armée colombienne.
Des informaticiens australiens, sud-coréens et singapouriens de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC, Interpol) ont participé à cette expertise, qui prouve selon les autorités colombiennes, que la guérilla est « financée et armée par le président vénézuélien Hugo Chavez » et que les Farc « ont participé au financement » de la campagne présidentielle du chef de l’état équatorien Rafael Correa.

Les spécialistes, a indiqué M. Noble, ne se sont pas prononcés sur « la précision, les sources, ou le fond des documents » incriminés.

Toutefois, l’interprétation de ces documents, dont certains ont été publiés dans la presse, est sujette à caution car les noms des dirigeants de la guérilla mais également ceux de leurs interlocuteurs avaient été changés et codés par Raul Reyes.

Le président vénézuélien a qualifié jeudi lors d’une conférence de presse de « show de clowns » l’annonce par Interpol de l’authenticité des documents.
   
« C’est un show de guignols qui ne mérite de mon point de vue aucun commentaire sérieux », a ainsi déclaré à M. Chavez qui a longuement dénoncé la partialité du patron américain d’Interpol, mettant l’accent sur les contradictions entre ses déclarations et un document technique remis aux journalistes à l’issue des ses déclarations.

Hugo Chavez accuse fréquemment Washington et Bogota de chercher à envahir son pays, ce qu’ont toujours démenti jusqu’à présent les intéressés. La Colombie a nié dimanche avoir effectué une incursion terrestre en territoire vénézuélien, comme l’en accusait samedi le gouvernement de Caracas.

Sources : AFP, Reuters

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(2 commentaires)

  1. Ici, http://www.interpol.int/Public/ICPO/PressReleases/PR2008/pdfPR200817/Default.asp , le rapport d’interpol sur les ordinateurs attribués aux Farcs.
    Ce n’est absolument pas convaincant. N’avoir pas trouvé de traces de bidouillage ne prouve vraiment pas qu’il n’y en pas eu. Les experts n’ont travaillé que sur des copies de fichier, en se fondant sur les dates de ces fichiers. Dans ces conditions, tout informaticien compétent pouvait avoir falsifié les données sans risquer que cela soit détectable.
    Quant à l’hypothèse que ces ordis appartiendraient réellement aux farcs, elle n’est attesté que par la parole des forces militaires colombiennes ayant attaqué le campement.

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