Arcep:la téléphonie sur IP concerne 1/4 des abonnés au réseau fixe

Toip_reseaux_etendus_mediumVoilà qui a le mérite de démontrer à l’aide de chiffres le véritable séisme auquel sont confrontés les opérateurs historiques de l’ensemble de la planète, et plus particulièrement France Telecom.

Sur le territoire français, plus d’un abonné sur quatre connecté au réseau fixe utilise la téléphonie par internet (ou Toip pour Téléphonie sur IP). C’est le constat publié mardi par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) dans son observatoire trimestriel du secteur.

Un véritable bouleversement du modèle économique pour les « anciens » des télecoms.

« Depuis trois ans, la croissance du nombre d’abonnements téléphoniques (3,7% sur un an au quatrième trimestre 2007) est entièrement due à l’apport des abonnements à un service de téléphonie sur IP, qui connaissent une forte expansion », relève l’Arcep.

Ainsi, sur les 39,6 millions d’abonnés au fixe que compte la France fin 2007, 27,4% d’entre eux, soit 10,8 millions, utilisent la téléphonie sur IP, avec un rythme de croissance soutenu (un million de plus en moyenne chaque trimestre).

Celle-ci, fournie dans le cadre d’un abonnement internet triple-play (internet, téléphone, télévision), inclut généralement des appels illimités vers les fixes en France et vers de nombreuses destinations internationales. La France comptait fin 2007 17,1 millions d’abonnés à internet, dont 15,6 millions en haut débit.

A noter donc que l’abonnement au réseau fixe semble désormais essentiellement lié au besoin de raccordement physique à une ligne ADSL, véritable porte d’entrée au monde Internet. Car même au 21ème siècle, la télépathie n’est pas encore de mise … tandis que France telecom/Orange est loin d’engager des frais phénoménaux de publicité pour vanter les « mérites » de l’offre ADSL Nu.

Notons tout de même que certains petits rusés tentent même de téléphoner via l’IP à partir de la connexion Wifi de leur téléphone portable.

Ces nouveaux usages conduisent notamment à « un usage plus intensif que celui d’un abonnement à un service de téléphonie +classique+ », selon l’Arcep : 5h37 en moyenne par mois pour la téléphonie sur IP, contre 3h15 autrement.

Pratique en effet de jouer en réseau avec ses copains, tout en se passant les consignes par téléphone, le tout via Internet, et à moindre coût pour les parents (ouf !). Seule « ombre » au tableau : cela bloque tout de même l’accès à l’ordinateur. Réponse fatale de l’ado aux éventuelles « remarques » paternelles ou maternelles : aucune offre sur le marché,  permettant sur réseau fixe d’être connecté simultanément avec plus de trois personnes … une nécessité absolue pour jouer « un temps soit peu sérieusement » en réseau.

La téléphonie sur IP représente désormais 39% des communications nationales entre fixes, 57% des communications émises depuis un fixe vers l’international mais seulement 15% du trafic fixe vers mobile, habituellement non inclus dans les offres illimitées.

Le nombre d’abonnés au téléphone mobile continue par ailleurs d’augmenter, avec 55,3 millions de clients fin 2007, soit 3,7 millions de plus en un an. En revanche, le volume de communications, qui « a connu une forte expansion en 2006 avec une progression annuelle de l’ordre de 15% par trimestre », affiche un « ralentissement manifeste » depuis début 2007, passant de 8,6% de croissance au premier trimestre à 3,9% au quatrième. Situation tout à fait nouvelle et qui mérite d’être soulignée, la téléphonie sur IP prenant donc désormais le pas sur les autres « usages », tarif oblige …

Les services de renseignements téléphoniques, ouverts à la concurrence depuis fin 2005, continuent de souffrir avec des appels toujours en baisse (33 millions au quatrième trimestre, soit 5 millions d’appels en moins en un an). Mais, en jouant sur les tarifs, ils parviennent à afficher des revenus en hausse de 1,9% sur les trois derniers mois de l’année (41 millions d’euros). Ce dont se plaignent d’ailleurs les associations de consommateurs …

Au total, le marché des communications électroniques a représenté un chiffre d’affaires de 11 milliard d’euros au 4e trimestre 2007, en hausse de 4,5% sur un an.

Le chiffre d’affaires de la téléphonie fixe baisse encore, à 2,75 milliards (-3,8%), celui d’Internet bondit de 17% à 1,19 milliard, tandis que la téléphonie mobile a engrangé sur la même période 4,57 milliards d’euros (+6,4%).

Sources: AFP, ARCEP

(3 commentaires)

  1. Déclin du fixe à cause de l’IP?
    Passer d’un abonnement de 9 Euros + le montant (aléatoire) des communications à 30 Euros quelque soit les circonstances, me semble plutôt être un énorme bonus pour les opérateurs.

  2. vous oubliez les énormes investissements matériels et réseaux que les opérateurs ont du réaliser pour ce faire et les bouleversements des applications informatiques que cela génére : un cout non négligeable.

  3. Les investissements et les coûts n’étaient pas l’objet de l’article.
    L’article suggère une perte de chiffre d’affaire dans le passage du fixe à l’IP.
    Sinon l’informatique c’est un gouffre financier et de très nombreuses études économiques démontrent que les résultats ne sont quasiment jamais conformes aux objectifs annoncés et ça dans de nombreux pays occidentaux (US/UK/FR).
    Au contraire les histoires d’horreur dues à l’informatisation abondent dans la littérature de l’informatisation de la City dans les années 80 au Terminal d’Heathrow très récemment.

Les commentaires sont fermés.