Investissement, le vrai et l’autre…

Images Bear Stearns vient de trouver un délai de 4 semaines, pour trouver une solution définitive, qui, n’en doutons pas sera la nationalisation, premier pas vers une nationalisation quasi complète de l’économie nord-américaine.
Lehman brothers est beaucoup mouillé sur le marché immobilier.
La contraction économique (le pib US vient de tomber en dessous du pib européen) assure un retour sur l’univers immédiat des états-unis avec un changement économique immédiat et phénoménal.
L’économie passe de la croissance, à ce qu’elle n’a jamais cessé d’être, la répartition de la rareté.
Et là, le discours libéral, le discours économique des 40 dernières années, va vite devenir obsolète, ringard.

Si dans un gâteau qui s’accroit, on peut faire des arbitrages contestables au profit des plus riches, continuer ceux-là quand il diminue devient politiquement suicidaire.
La majorité actuelle en France en connait un très léger amuse-gueule en ce moment, mais tellement léger par rapport à ce qui s’annonce que c’est à peine un mise en bouche.
L’inflation ronge tout, et qu’elle est la cause de l’inflation ?
On dit que c’est la planche à billet ? Vrai mais incomplet.
On dit que c’est la consommation du tiers-monde ? Vrai, mais incomplet.
La vrai réponse est le défaut d’investissement, tout à fait libéral, depuis des décennies.
Un simple exemple, l’Ukraine, à l’été 2007 a connu une sècheresse qui a amputé les moissons et conduit à une hausse des cours du blé  (réduction de production de 38 MT à 26 ou 27).
En fait la sècheresse était inexistante.
L’eau était abondante, moins que d’habitude, c’est vrai, les réservoirs étaient pleins, mais le monumental système d’irrigation, crée sous Staline, entretenu jusqu’en 1991, était hors service.
En effet, depuis cette date, le gouvernement ukrainien n’a pas à se reprocher d’ y avoir investi le premier kopeck.
Par contre, les spéculateurs ont pu s’en donner à coeur joie, jouant aux sous sur le marché du blé.
On voit la différence de portée entre le vrai investissement, et le renflouement qui attend bear Stearns, Lehman Brothers, la quasi totalité des banques mondiales, sous une forme honteuse ou déclaré.
« Investir » dans les titres, dans la bourse, dans l’immobilier, n’apporte rien à la machine économique qu’une gigantesque  et phénoménale gueule de bois, appelée inflation, faillites et, passé le temps des galéjades, il faudra bien revenir au réel, c’est à dire l’investissement physique et productif.

(7 commentaires)

  1. Enfin un article qui a perdu son caastrophisme pour une réalité palpable.
    J’ai bien aimer le terme  » repartition de la rareté  » c’est un excellent point de vue.
    C’est d’ailleurs sur se point de vue que les bulles fonctionnent. Plus c’est rare plus cela deviens cher. Jusqu’au momment ou la rareté de l’offre rencontre l’abondance (1 million de bien a vendre sur SeLoger).
    Cela sert a cela les discours sur la penurie de logement en France. A faire monter les prix.
    Bientot les banques vont devoir liquider leurs actif immobilier si il ne veulent pas perdre encore plus. Il faut juste attendre et être patient. 2009 va nous reserver quelleques surprises.

  2. Bonsoir Patrick.
    Je trouve cet article très intéressant.
    « le pib US vient de tomber en dessous du pib européen » peut-on connaitre vos sources ?
    Cordialement,
    Samy

  3. Bonsoir Patrick.
    Je trouve cet article très intéressant.
    « le pib US vient de tomber en dessous du pib européen » peut-on connaitre vos sources ?
    Cordialement,
    Samy

  4. Pour beaucoup d’analystes, la croissance 2008 aux USA sera plus faible que la croissance européenne.
    De plus la baisse continue du cours du dollar face à l’euro qui aujourd’hui cote 1.57 $ contre environ 1.30 $ courant 2006 modifie le classement du PIB par habitant entre pays.
    En 2006, les USA avaient un PIB de 44.200$ par habitant et la France de 35.400.
    En données 2008 avec la hausse de 20% de l’euro en 18 mois, le PIB français ne devrait plus être très loin du PIB US.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_%28nominal%29_par_habitant
    http://www.boursorama.com/graphiques/graphique_histo.phtml?form=OUI&mo=0&code=EUR%2FUSD&choix_bourse=bourse%3D4403&grap=AFFICHER&tc=3&duree=24&pe=0&te=0&is=2&mm1=50&mm2=&mm3=&comp=0&indiceComp=1&codeComp=&choix_bourseComp=bourse%3D4403&i1=1&i2=0&i3=0&st=6

  5. Attention à la confusion : libéralisme en français est l’opposé de étatisme, c’est aux US que liberalism correspond à socialisme (c’est d’ailleurs une inversion récente), le terme libertarianism étant là-bas utilisé pour le libéralisme à la française. Dire que le discours depuis 40 ans est « libéral » n’est vrai que dans le sens anglophone : il y a effectivement eu une part de plus en plus grande de l’état dans l’économie, au point d’en être en France dans les 2/3 du PIB (un salarié donne plus de 70% de ses revenus à l’état : Sécu (56%) + impôts + TVA + taxes + etc.) ce qui est à l’exact opposé de ce que nous vivons. Les USA ont connu la même évolution, même s’ils sont encore à des taux beaucoup plus faibles (les Démocrates et les Néo-Conservateurs sont étatistes, contrairement aux Libertariens et aux Paléo-Conservateurs).
    A noter que le libéralisme n’est pas une approche économique mais une théorie du droit : s’il se trouve que l’économie est toujours meilleure dans les systèmes libéraux (exemples : les famines ont perduré dans les pays communistes, on commence à parler de pénuries alimentaire en France, etc.) ce n’est pas ce qui le fonde, mais juste l’idée que ce n’est pas à d’autres de décider de ce qu’on fait de sa vie.

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