Le débat est encore une fois lancé pour tenter d’expliquer les raisons de la flambée des cours du pétrole. Si certains pointent du doigt la spéculation sur le marché, le patron du groupe pétrolier Total, Christophe de Margerie, a estimé vendredi que les prix du pétrole « montaient trop vite » depuis quelques années en raison non pas d’un manque de réserves mais d’une production insuffisante.
Ce qui est loin d’être l’avis des pays membres de l’Opep …
Les prix du pétrole « montent trop vite », en passant « en peu de temps de 50 à 100 dollars par baril », a souligné le directeur général de Total sur la chaîne de télévision France 5. Selon lui, les réserves existent, mais une production insuffisante serait à l’origine du niveau élevé actuel des cours.
Selon ses propres estimations, le monde disposerait « au minimum » de 40 années de réserves au rythme de la production actuelle.
Mais, d’après lui, certains pays producteurs disposant de ressources tenteraient actuellement de monnayer une éventuelle augmentation de leur production. C’est pourquoi Christophe de Margerie souhaiterait « pousser les pays producteurs à mettre plus de ressources à la disposition de leurs compagnies ou des nôtres ».
Selon lui, « il n’y a pas beaucoup de spéculation ». Cette dernière « est trop souvent utilisée pour cacher le vrai problème » qui est un « problème de dialogue » avec les pays producteurs.
« Fort heureusement en France, on est un peu protégé par l’euro » fort par rapport au dollar, monnaie dans laquelle le pétrole est vendu, mais cela « revient très cher à la pompe et de manière beaucoup trop soudaine », a ajouté M. de Margerie.
Il a dénoncé une « politique de Gribouille consistant simplement à vouloir récupérer un ou deux centimes à la pompe ». « Ce n’est pas avec ça qu’on va réduire les prix du pétrole. C’est en investissant », a-t-il estimé. Total prévoit d’investir 19 milliards de dollars en 2008, après 16 milliards en 2007.
Les « haussiers » soutiennent quant à eux que la demande des pays en voie de développement comme la Chine et l’Inde justifie les prix élevés.
De nombreux analystes estiment néanmoins que les matières premières jouent en plein leur rôle de valeur refuge pour les spéculateurs après l’éclatement d’autres bulles.
Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a pour sa part affirmé la semaine dernière à Alger que l’envolée des prix du pétrole résulte de la spéculation, réfutant certaines analyses selon lesquelles l’Opep aurait contribué à la hausse des cours par sa décision de maintenir inchangée sa production.
M. Khelil, qui est également président en exercice de l’Opep, a ainsi expliqué que cette flambée des cours de pétrole »n’est pas liée au manque de production mais à la dévaluation du dollar qui a donné l’opportunité aux spéculateurs d’investir dans le pétrole ». Les investisseurs se sont orientés vers le pétrole et l’or car « il n’y avait plus de possibilité d’une bonne rentabilité dans le secteur des bourses qui ont beaucoup perdu de leur valeur », a-t-il souligné.
Le ministre algérien a, ainsi, rejeté l’analyse selon laquelle l’Opep aurait contribué par sa décision de maintien de sa production en précisant que cette décision, prise en début mars en cours par l’organisation, a été avalisée »en tenant compte de la situation du marché qui est bien approvisionné avec des stocks de brut qui sont plus que suffisants par rapport à la moyenne des cinq dernières années « .
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a estimé quant à lui lors d’un sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) à Dakar, que les « turbulences » sur le marché pétrolier sont à attribuer « dans une large proportion » à « la spéculation qui n’a rien à voir avec les fondements du marché qui sont stables ».
Le 5 mars, le ministre saoudien du pétrole avait déjà expliqué que « le prix du pétrole actuel n’a rien à voir avec les fondamentaux du marché et est lié aux marchés des contrats à terme (futures market) qui connaissent une spéculation extraordinaire ». Il s’était alors déclaré opposé à toute augmentation de la production.
Sources : AFP, Le Monde, El Moudjahid
Le pétrole bon marché à moins de 100 $ dollars c’est bel et bien fini et ça parait normal car:
– les réserves sont épuisables dans une cinquantaine d’année sans aucune alternative énergétique sérieuse
– les couts de production vont forcément augmenter (forages profonds ou compliqués)
– la demande va forcément augmenter sur les 10 prochaines années
– les pays producteurs ont structurés leur puissante stratégie sur du moyen et long terme (avec anticipation de l’épuisement de leur réserve dans moins de 50 ans)
Conclusion: Le pétrole va être cher et l’inflation va s’en ressentir fortement.
C’est clair que pour moi le marché ne se trompe pas (ou pas complétement).
Il nous rappelle que le pétrole n’est pas infini et qu’on doit dès maintenant penser à changer nos modes de vies pour l’economiser et à pensez à de nouvelles energies.
Seul un prix élevé peut nous faire prendre conscience de ca et peut nous faire comprendre le service rendu par un barril de pétrole (je sais pas combien ca fait en jour/homme de travail d’energie musculaire mais ca serait intéressant de le savoir).
Sinon pour le prix à la pompe, les taxes de l’Etat représentent encore 60% du prix, c’est peut-être de ce coté la qu’iol faut creuser.
j’avais vu l’année dernière les chiffres de la balance commerciale de la France. Les dépenses de pétrole et gaz, cela représente environs 40 milliards.
En investissant 10% de cette somme sur 10 ans, nous arriverions à devenir dépendant de ces fournisseurs « dangereux ». Bref, investir chez nous, plutot que de « donner » nos devises à ces pays pas très stables et pour la majorité corrompus.
Les solutions existent. Le solaire (25 centime de KWh, au lieu des 12 centimes d’EDF). La valorisation des excréments issus de l’élevage en gaz et en engrais. L’exploitation des forêts, utilisation des algues…
En plus, de nouveaux vecteurs d’energie existent pour les vehicules (hydrogène et air comprimée). Développement de l’éolien.
Développement de l’énergie issue du nuclaire et à fortiori le controle de la fusion nuclaire.
Et aussi apprendre à économiser nos dépenses en énergie (isolation, muatualisation des transports…)
Enfin, l’énergie issue des piles à combustion est très prométeuse. Nous pouvons espérer beaucoup de ce vecteur de recherche.
Mais une chose est certaine, c’est que notre indépendance énergétique est vitale. Dans moins de 10 ans, ceux qui n’auront pas pris le virage à temps seront grandement pénalisés.
Autre point à ajouter, c’est que le pétrole existera toujours dans 50 ans et même dans 100 ans. Toutefois, la production va stagner ces 5 prochaines années pour baisser ensuite (voir courbe de Hubert). Je vois cette période avec le pétrole comme celle des année 80 avec le charbon en Europe. Savez vous par exemple que depuis 1982, nous consommons plus de pétrole que nous en découvrons…
Encore un « détail ». Le pétrole n’est pas un minerai. En effet, pour de l’or on peut dépenser « des tonnes » d’énergie. Pour le pétrole, nous ne pouvons dépenser plus que la valeur énergétique de l’élément capté. Aujourd’hui, nous sommes à 30% de perte (extraction, raffinage et distribution). Avec les bitumes du canada et du vénézuéla, c’est 60% !!!
Bref, il ne faut pas confondre les ressources et les réserves…
Je reste persuadé que l’Europe est la seule région du monde qui pourra rebondir de cette crise énergétique.
> Je reste persuadé que l’Europe est la seule région du monde qui pourra rebondir de cette crise énergétique.
Pourquoi cela ?
Précisément parce que, n’en ayant pas, nous devons réfléchir ? Mais c’est aussi le cas du Japon et de la Chine.
Ne vous inquiétez pas, l’avenir c’est le soleil du Sahara 😉 :
http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=3883
En effet Dadounet, le Japon est dans le même cas que nous.
Pour la Chine, je reste plus réservée. Trop de pb interne mine sa politique de développement.
En fait, en disant cela, je ne voulais pas faire de la propagande europeenne, mais souligner de façon implicite que les pays commes les USA, la russie, le moyen orient et aussi le 1/3 monde vont grandement subir ces changements.
Mais les deux premiers perdants vont être les USA et la russie.
Le premiers grand exemple de cette écatombe va être le mexique. Actuellement grand producteur, sa production chute de 5%/an. Et dans 5 ans, il devra importé du brut.
Ils n’ont rien préparé, tout est basé sur le pétrole et l’automobile.
Un conseil, ne miser pas un copec sur ce pays.
En ce qui concerne la Russie, je pense qu’elle dispose de reserves de gaz suffisantes pour ne pas s’inquieter tout de suite.
Par ailleurs le pays maitrise parfaitement la technologie nucleaire.
Donc ca ne sera pas le 1er pays inquiété par la penurie d’energie.
C’est bien le 1/3 monde qui va payer la note.
Tous ces commentaires entendent de façon implicite ou explicite que le pétrole devient de plus en plus rare et personne n’a préparé la relève énergétique (à part les véhicule hybrides qui débutent poussivement leur percée). Or la demande est massive voir inconsidérée.
Donc le pétrole va devenir rare et très cher et c’est tant mieux pour l’environnement.
Bonjour,
Quelqu’un pourrait-il m’indiquer combien de litre contient un barril de pétrole ? Merci.
Un baril de pétrole équivaut à 42 gallons américains, soit environ 35 gallons impériaux ou 159 litres