Sombres perspectives pour les bénéfices en 2008

Dclin_2 Ce n’est certes pas un scoop mais l’analyse est intéressante en cette période d’incertitudes économiques et financières. Dans une note publiée aujourd’hui, Ad van Tiggelen, stratégiste chez ING, revient sur le début d’année catastrophique des places boursières, « l’un des plus mauvais de tous les temps » selon lui. Le constat se veut alarmant : « Jamais les marchés n’avaient anticipé une récession US aussi rapidement. Jamais la banque centrale américaine n’avait baissé ses taux aussi promptement. Rarement les investisseurs avaient été pris à ce point au dépourvu ».

Pour Ad van Tiggelen, les récessions étant généralement à l’origine de la baisse des marchés actions, le scénario catastrophe que vivent en ce moment les places financières ne laisse guère de doute sur la situation réelle des économies. Les entreprises doivent donc s’attendre à une baisse significative de leurs bénéfices en 2008. L’analyste rappelle « qu’aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a perdu en moyenne 29% au cours des récessions survenues depuis 1865 ». Jusqu’à présent le repli des marchés n’est pas aussi marqué et l’analyste ne se prononce pas de façon formelle sur leur orientation à moyen terme, faute de visibilité. Mais il n’exclut pas une poursuite durable de la baisse, en notant cependant que « les valorisations des actions sont actuellement très intéressantes par rapport aux obligations, à moins d’assister à un effondrement des bénéfices ».

C’est là en effet que réside l’originalité – et la difficulté – de la situation actuelle : « Si les Etats-Unis entrent en récession, celle-ci sera très différente de la précédente (2001/2002). A l’époque, c’est la faiblesse des bilans des entreprises qui inquiétait. Aujourd’hui, les craintes concernent plutôt la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs. A l’époque, les valorisations boursières étaient élevées. Aujourd’hui, ce sont les marges bénéficiaires des entreprises qui paraissent élevées ».

Conclusion : on doit s’attendre à de nettes révisions à la baisse des profits cette année. Le stratégiste ING rappelle à ce propos que les marchés actions mondiaux anticipent déjà un recul d’environ 10% des bénéfices.

Source : AOF