La journée d’hier fut assez incroyable par la densité d’évennements inhabituels (pour ne pas dire franchement exceptionnels) qui se sont déroulés. Reprenons notre fil chronologique: lundi, Wall Street fermée pour cause de MLK day et les bourses non-US chutent. Mardi, la FED abaisse en urgence son taux directeur de 75 points de base, ce qui limite la glissade de Wall Street. Mercredi, J.-C. Trichet, dans une conference de presse, fait comprendre à tout le monde que la BCE n’en fera rien et les places européennes dégringolent de nouveau. Wall Street est toute rouge à l’ouverture et en séance. Arrétons-nous là 2 minutes pour comprendre déjà ca: à ce niveau, les marchés ont compris que l’action de Bernanke sur les taux était unilatérale et non-concertée (voire qu’il essayait de « forcer la main » à ses collègues européens puisque le Japon ne peut pas faire plus). Il était donc parfaitement normal que les traders des 2 cotés de l’Atlantique passent majoritairement vendeurs, vu les circonstances. Or, à 21h (heure de Paris), voila les indices américains repassés dans le vert à plus de 2% en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire: cela fait bien sur penser à la journée du 17 aout (voir les mèches basses très longues de cette journée qui ressemblent tellement à celles d’hier) pendant laquelle beaucoup ont vu la main de la Plunge Protection Team, officine gouvernementale chargée de couper les baisses excessives en étranglant les vendeurs. (voir le très bon papier de Ph. Béchade)
A ce niveau, le rebond des places boursières en Europe tient du moutonnage: ce qui est un peu normal, car depuis le début de la semaine, Wall Street avait été réduite au role de suiveur, puisque les marchés asiatiques donnaient le « la », puis les places européennes décidaient ou non de prolonger le mouvement. Or, depuis l’initiative d’hier soir, la place américaine a récupéré son role traditionnel de leader imprimant son orientation sur les marchés planétaires (traduction: nous n’avons rien à faire avant 14h et nous commencons vraiment à travailler à 15h30!).
Question naturelle: ce rebond est-il durable ? Réponse claire: non. C’est complètement bidon et à mon avis, ca ne sert essentiellement qu’à 2 choses. Permettre à l’administration Bush de sortir sur la pointe des pieds sans trop de fracas et donner la possibilité à leurs « riches amis » de retirer leurs billes du marché avec un soutien gouvernemental … Toutefois, nous n’avons pas de signal de short dans les graphiques; c’est donc un période idéale pour chercher dans les sites des emmetteurs les dérivés les plus intéressants pour se positionner sur la poursuite de la baisse le (bon) moment venu!