Opep : augmentation de production à l’étude

Opec_oil_070911_msLes ministres saoudien et koweïtien du Pétrole ont indiqué dimanche que l’Opep allait examiner la possibilité d’une augmentation de la production du cartel, si nécessaire.

L’objectif d’un telle mesure est bien évidemment de freiner l’envolée actuelle des cours de brut.

Si certains peuvent avoir la capacité d’augmenter leur production, de nouveaux entrants pourraient également changer la donne.

« C’est encore prématuré (de parler d’une augmentation de la production). Lorsque l’Opep se réunira, nous étudierons la question », a déclaré le ministre saoudien, Ali al-Nouaïmi, lors d’une conférence de presse au cours d’une brève visite au Koweït.

Le ministre n’a pas précisé à quelle réunion du cartel il faisait référence. Or, tout semble fait pour faire durer le suspens .. Les ministres des pays membres du cartel doivent se réunir les 17 et 18 novembre à Ryad. Ils doivent aussi se retrouver le 5 décembre à Abou Dhabi.

Pour sa part, le ministre koweïtien, Mohammad al-Olaim, a affirmé que l’Opep « n’hésitera pas à assumer ses responsabilités (…) s’il y a une raison d’augmenter la production, conformément aux données du marché ».

Le ministre algérien de l’Energie et des mines, Chakib Khelil a annoncé début novembre que les 13 chefs d’Etat des pays membre de l’Opep seraient présents au troisième sommet du cartel les 17 et 18 novembre, y compris l’Angola et l’Equateur. Ce troisième sommet de l’histoire de l’Opep sera précédé par un séminaire technique, le 15 novembre, et une réunion préparatoire des ministres de l’Energie, des Finances et des Affaires étrangères des pays membres, le 16 novembre. Les membres de l’Opep, présents à Ryad seront donc les suivants: l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Equateur, l’Indonésie, l’Iran, l’Irak, le Koweït, la Libye, le Nigeria, le Qatar et le Venezuela 

M. Khelil, qui doit prendre la présidence de l’Opep en janvier prochain, a également indiqué que la conférence de l’organisation à Abou Dhabi, le 5 décembre, allait essentiellement étudier les moyens de stabiliser les prix du brut. « Nous allons étudier principalement la situation du marché pour prendre les décisions à même de stabiliser les prix », a-t-il dit, tout en réitérant son scepticisme sur la capacité du cartel à peser sur ces prix. « Une nouvelle augmentation de la production, si elle venait à être décidée lors de cette réunion, ne pourrait pas mettre fin à l’envolée des prix », avait-t-il alors estimé, expliquant que la dernière augmentation de 500.000 barils/jour, appliquée à partir du 1er novembre, n’avait pas donné l’effet escompté sur la flambée des cours du brut.

Les prix devraient connaître « un apaisement » à partir du deuxième trimestre 2008, mais « pas une baisse conséquente » a-t-il ajouté, pronostiquant que « le baril se maintiendrait à des niveaux élevés ».

M. Khelil a expliqué la flambée des prix par des facteurs géopolitiques, l’insuffisance des capacités de raffinage, la baisse du dollar et la crise du crédit hypothécaire aux Etats-Unis, rejetant l’insuffisance de l’offre mondiale comme facteur déterminant. « L’offre mondiale est suffisante et les besoins des consommateurs sont entièrement satisfaits », a-t-il souligné.

Le prix du « panier » de douze bruts mondiaux, qui sert de référence à l’Opep, a franchi cette semaine pour la première fois la barre des 90 dollars le baril.

A noter par ailleurs que la réadhésion de l’Equateur intervient alors que le pays est en train de négocier avec des compagnies étrangères, suite à un amendement permettant au pays de garder 99% du supposé excédent des bénéfices réalisés par des compagnies étrangères, lequel excédent aurait été généré par la flambée des prix du pétrole. Cet amendement nuit aux intérêts des compagnies multinationales telles que Petrobras(Brésil), Andes Petroleum (Chine), Repsol-YPF (Espagne),  City Oriente (Etats-Unis) et Perenco (France). 

Le président équatorien, Rafael Correa, a indiqué fin octobre que la réadhésion de son pays à l’OPEP était un pas important pour l’Equateur, cela lui permettant, en tant que cinquième plus grand  producteur de pétrole en Amérique du Sud, d’être mieux informé sur ce que font d’autres pays. « L’OPEP nous aidera sur la rénégociation des contrats avec les  compagnies pétrolières privées », a-t-il souligné.

L’Equateur produit quelque 514 millions de barils de brut par  jour, dont 49% sont raffinés par des compagnies pétrolières  privées. Entre janvier et juillet 2007, la production du pays a atteint 506.000 barils par jour, dont 64% ont été exportés.

Source : AFP

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    MADRID – La volonté de taxer à hauteur de 99% les revenus extraordinaires du pétrole dus aux hausses des prix du carburant, n’est pas « réaliste », a estimé mercredi à Madrid le président du groupe hispano-argentin Repsol YPF, Antoni Brufau.
    « Penser que l’on peut opérer avec un impôt de 99% sur les bénéfices extraordinaires n’est pas très réaliste », a déclaré M. Brufau en marge de la conférence de présentation du congrès mondial du pétrole, prévu du 29 juin au 3 juillet à Madrid.
    Le 5 octobre, le président équatorien Rafael Correa a annoncé que l’Etat conservera désormais 99% des revenus extraordinaires des ventes de pétrole dus aux hausses des prix du carburant.
    « Il est insuffisant que l’Etat équatorien reçoive 50% des gains extraordinaires des contrats de participation comme cela se passait les années antérieures », a-t-il affirmé, à propos des profits exceptionnels dégagés dès lors que le prix de vente dépasse le montant de référence fixé dans les contrats.
    M. Brufau a déclaré qu’il était prêt à discuter avec les autorités équatoriennes, mais que « si l’Equateur veut de nous, nous resterons, et s’il ne veut pas… c’est à cela que servent les tribunaux internationaux ».
    A fin 2006, les réserves prouvées nettes de Repsol YPF en Equateur étaient de 23,8 millions de barils équivalent pétrole (bep), en 10ème position des pays détenteurs des réserves du groupe.
    REPSOL-YPF

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