A évènement exceptionnel, procédure exceptionnelle ? Une fois n’est pas coutume, syndicats et gouvernement vont parler des retraites à la lumière des flambeaux.
Le Premier ministre François Fillon a annoncé mardi soir avoir demandé au ministre du Travail Xavier Bertrand de recevoir, après la CGT, « toutes les autres organisations » pendant la nuit de mardi à mercredi « pour recueillir leurs propositions » sur la réforme des régimes spéciaux.
C’est ne pas tout à fait ce qu’on pourrait appeler anticiper … mais plutôt une gestion au coup par coup, voire même de la gestion « catastrophe » devant une ouverture émanant avant tout des syndicats et non du gouvernement. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a en effet assoupli ses « revendications » … alors que les grèves ont d’ores et déjà commencé.
« Avec le président de la République, dès que nous avons appris (l’ouverture faite par la CGT), nous avons demandé à Xavier Bertrand de recevoir cette nuit et demain matin, en tous cas d’ici demain matin, toutes les autres organisations pour recueillir leurs propositions et voir comment on peut, dans les meilleurs délais, faire cesser cette grève et rentrer dans ce cycle de négociations dans les entreprises que le gouvernement appelle de ses voeux », a dit le Premier ministre sur TF1.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a proposé mardi soir au ministre du Travail Xavier Bertrand d’ouvrir des « cycles de négociation avec les directions d’entreprises et les représentants de l’Etat sur chacun des régimes spéciaux » de retraite, au lieu d’une négociation globale comme il le demandait jusqu’ici.
La grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite a débuté mardi soir à la SNCF, conformément au préavis déposé par sept des huit syndicats de cheminots. Les chemins de fer prévoient un trafic très perturbé mercredi et jeudi sur l’ensemble du réseau national, avec 20 à 25% des trains maintenus en moyenne et aucun dans la nuit de mardi à mercredi.
Moins d’un mois après la mobilisation historique du 18 octobre (73,5% de grévistes), l’ensemble des fédérations syndicales de cheminots appellent à un mouvement d’une durée illimitée, reconductible par période de 24 heures. Les cheminots doivent être rejoints mercredi matin par les agents de la RATP, d’EDF et de GDF.
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a pris acte, mardi, du fait que la CGT était désormais prête « à une négociation dans les entreprises » tout en affirmant qu’il fallait « trouver une issue le plus rapidement possible » au conflit.
« Le gouvernement a toujours privilégié le dialogue mais ce n’est que ce soir (mardi) que la CGT a souhaité nous faire part de sa position par rapport aux négociations d’entreprises », a indiqué à la presse le ministre à l’issue d’une rencontre avec le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.
« Je vais rencontrer ce soir et demain les autres organisations syndicales pour avoir leurs propositions », a indiqué M. Bertrand. Il a affirmé avoir « deux choses en tête: que cette réforme soit menée à bien, et l’intérêt des usagers et des entreprises concernées ».
« Je veux trouver une issue le plus rapidement possible », a-t-il assuré, à moins d’une heure du début de la grève à la SNCF.
Reprenant encore une fois les propositions des autres à son compte, Nicolas Sarkozy a demandé – après une réunion avec les dirigeants des sociétés directement impactées par les grèves – l’ouverture de négociations dans les entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux de retraite.
« Le président de la République souhaite que des négociations s’ouvrent rapidement entre les directions des entreprises et les organisations syndicales sur l’ensemble des mesures proposées dans l’intérêt des salariés pour accompagner la réforme des régimes spéciaux », a dit son porte-parole David Martinon Le chef de l’Etat a rencontré les dirigeants des chemins de fer français (SNCF), des métro et bus parisiens (RATP), d’Electricité de France (EDF) et de Gaz de France (GDF).
Source : AFP
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