Nouvelle baisse des cotisations chômages allemandes en 2008

Merkel Les cotisations chômage des entreprises allemandes vont passer de 4,2% à 3,5%. C’est Angela Merkel, la charismatique chancelière de l’Allemagne qui l’a annoncé samedi matin lors d’un video-podcast (une conférence de presse via le web), diffusé par le service de presse du gouvernement.

Une baisse à 3,9% à partir du 1er janvier 2008 avait été décidée, mais devant les excellents résultats économiques de cette année, un abaissement à 3,5% a finalement été décidé.

Une telle baisse « signifie un allègement annuel d’environ 2,5 milliards d’euros pour les salariés et autant pour les employeurs ».

La santé économique du pays, qualifié de « robuste » va profiter tout particulièrement aux PME, qui constituent 99,7% des entreprises allemandes, réalisent 40% du chiffres d’affaires du pays mais fournissent 70% des emplois.

Cette baisse des cotisations chômage à 3,5% va permettre aux PME « de produire plus facilement » en Allemagne et de « continuer ainsi à constituer l’épine dorsale de notre économie », selon Angela Merkel.

Les caisses de sécurité sociale allemande, de retraites, maladie, chômage sont désormais toutes bénéficiaires depuis 2006. Quant au taux de chômage, il s’est établi en septembre à 8,4%, contre 11,7% en 2005, un seuil jamais atteint depuis le début des années 90.

La comparaison avec la situation de la France devient de plus en plus cruelle pour le gouvernement Fillon 2, le « choc de confiance » prôné par Nicolas Sarkozy n’a toujours pas donné les résultats espérés. Les pistes explorées pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises – la TVA sociale par exemple – sont pour l’instant restées lettre morte, le gouvernement s’appuyant sur la seule relance de la consommation via des allégements fiscaux dont le désormais très fameux et controversé bouclier fiscal.

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(4 commentaires)

  1. L’Allemagne vire à gauche
    Les déficits sont en voie de résorption, le chômage est revenu à 3,5 millions, les exportations sont excellentes et la croissance est dynamisée (2,6 % cette année, contre 1,8 % en France). En réalité, la part du gouvernement dans ce « retour allemand » n’est que relative. Beaucoup a été fait du côté du secteur privé : la rigueur acceptée par les salariés a permis de retrouver la compétitivité, la cassure des liens banque-industrie a rouvert le jeu et les PMI ont repris le chemin de l’investissement. Tandis que l’Etat serrait les ceintures, le capitalisme industriel a su se rénover. Mais, en septembre 2005, affaibli par la perte de plusieurs élections régionales, Gerhard Schröder est sèchement remercié. Angela Merkel, qui a (un moment) fait campagne à droite, est elle-même en échec. Elle doit accepter de partager le pouvoir avec le SPD.
    Mme Merkel va conserver la ligne de conduite de son prédécesseur (notamment sur la rigueur budgétaire), mais avec une pédale douce. Elle introduit une assurance parentale et un smic dans plusieurs secteurs. Son gouvernement a mis à l’étude cet été une revalorisation de l’allocation de chômage (350 euros mensuels), une hausse des allocations familiales, des aides immobilières, un projet d’intéressement des salariés.
    Une surenchère s’est engagée ces dernières semaines. Kurt Beck, nouveau leader du SPD, propose de revenir sur les lois dites Harz IV, qui avaient ramené de trente-deux à douze mois la durée de versement de deux tiers de leur ancien salaire aux chômeurs (ensuite ils touchent les 350 euros). La CDU, qui veut revaloriser l’indemnité, n’est pas en reste. Dans les deux camps, les réformateurs sont en recul. Dans les deux camps, la majorité trouve qu’il est temps de distribuer les fruits de la croissance.
    N’est-ce pas le moment en effet ? D’un point de vue conjoncturel, le raisonnement se tient. Le rebond germanique a été provoqué par l’exportation. Celle-ci a tiré ensuite l’investissement. Mais la consommation, qui doit prendre le relais dans une troisième étape, se fait toujours attendre. Elle stagne. Alors que les débouchés extérieurs vont se restreindre à cause du ralentissement de l’économie américaine, la croissance risque de s’essouffler faute de consommation. Accorder des aides et remonter les allocations peut contribuer, ne serait-ce qu’un peu, à la revigorer.
    N’est-ce pas aussi socialement le moment ? Les petits jobs et les réformes Schröder ont créé des nouveaux pauvres, ce qui choque en Allemagne (souvenir des années 1930) et provoque un vif débat. Le climat social a basculé. Les conducteurs de train ont engagé des grèves d’avertissement, les plus dures depuis quinze ans, menées par un syndicat résolu qui réclame 30 % de plus sur la feuille de paie.
    Tous les syndicats de la fonction publique se préparent à passer au combat pour les négociations salariales de 2008. Dans le privé, les organisations de la métallurgie, de la chimie et du commerce ont déjà arraché des hausses.
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-966628,0.html

  2. Un des gros, gros pbs d’Airbus
    dixit les syndicats français.
    La France ne eput rivaliser à armes égales avec l’Allemagne sur les charges salariales …

  3. La France ne peut rivaliser avec l’Allemagne sur les salaires car ceux-ci sont toujours restés beaucoup plus élevés à poste équivalent. La réunification allemande a eu un cout très lourd pour les salariés allemands ces 15 dernières années avec des faibles hausses de salaires et une hausse importante des impots mais la page semble désormais tournée.
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-959234@51-925598,0.html
    Pour un cadre de niveau 2 (« middle management »), le salaire brut médian est d’environ 90 000 euros au Royaume-Uni. En Allemagne il est de 83 000 euros et en France de 69 000 euros. Pour un cadre junior, le salaire brut est comparable au Royaume-Uni et en Allemagne (environ 57 000 euros) mais plus en retrait en France (43 000 euros).
    L’Europe des salaires laisse apparaître un double clivage Nord-Sud et Ouest-Est. Le Danemark, la Suisse, le Luxembourg, la Norvège et l’Allemagne s’imposent en tête avec un salaire horaire médian brut supérieur ou proche des 20 euros
    La France, selon le rapport de la FedEE de 2004, affiche un salaire médian brut de 14,22 euros. Situé en quatorzième place, l’Hexagone est le seul grand pays européen à ne pas accrocher le « top dix » du classement. Le Royaume-Uni, en neuvième position, enregistre une rémunération de 16,12 euros de l’heure.
    http://www.journaldunet.com/management/0403/040331_europepay.shtml
    En France, selon le ministère du Travail, le salaire mensuel de l

  4. Un petit comparatif de l’OCDE en 2004 sur les salaires, les charges et les impots de différents pays.
    http://www.oecd.org/dataoecd/33/29/34545158.pdf
    Pays 2003 2004
    France 22475 23087
    Allemagne 33757 34088
    Certes les allemands payent un peu plus de charges et d’impots mais au final le revenu net de charges et après impots est 20% plus élevé en Allemagne qu’en France.

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