Baisse des estimations de croissance mondiale pour 2008…

Fmi … et attitude optimiste pour la situation économique des pays émergents. Tels sont les deux données qui vont certainement guider les débats lors de l’assemblée générale du Fonds Monétaire International du 20 au 22 octobre à Washington. Conformément à ce qui avait pu être entendu il y a une semaine, les prévisions de croissance mondiale pour 2008 sont revues à la baisse, soit 4,8%, en baisse d’un demi-point par rapport aux estimations du mois de juillet, mais restent de 5,2% pour 2007. De nombreuses corrections ont été apportées dans son dernier rapport en date de cette semaine, dont la réduction de près d’un point de l’estimation pour les Etats-Unis, à 1,9%, et de près d’un demi-point pour la zone euro, à 2,1%. Les principales raisons invoquées à cette baisse est la conjoncture internationale, mais aussi l’appréciation de l’euro qui aurait pour effet de peser sur le commerce extérieur, autant que sur les consommations nationales.

Mais certaines économies tirent avantageusement leur épingle du jeu pour 2007 et 2008. Pour l’année prochaine, on citera par exemple la Chine, estimée à 10%, l’Inde, à près de 8,5%, et la Russie, dont Vladimir Poutine estime que le pays n’est pas touché par la crise, à 6,5%. La Chine est d’ores et déjà selon de Fonds le premier contributeur à ces estimations pour cette année, avec une croissance de 11,5%. Mais les scores pour cette année de l’Inde et de la Russie portent aussi les chiffres de cette année, respectivement 8,9% et 7%. Finalement, à elles seules, et selon Simon Johnson, le chef économiste du FMI, « ces trois économies ont représenté la moitié de (toute) la croissance mondiale au cours de l’année écoulée« .

Toutefois, le FMI reconnaît que ces prévisions seront certainement à faire varier, en raison des risques de récession déjà bien connus pour les Etats-Unis, de conditions de crédit plus strictes et un ralentissement des exportations en Europe, et de la fragilité de la demande nationale au Japon. Les baisses les plus fortes sont certainement à attendre, certes du côté des Etats-Unis, mais aussi de ses voisins, le Canada et le Mexique. D’un autre côté, « il est maintenant considéré que la croissance de la demande intérieure a un peu plus de chances d’être révisée à la hausse qu’à la baisse » pour ces pays qui tirent la croissance mondiale. En effet, l’inflation est toujours bien présente en Asie et en Amérique du Sud. Pour la Chine, le Fonds estime par exemple, comme bien d’autres institutions et personnalités, que cette tendance inflationniste pourrait être gommée par une remontée des taux d’intérêt et une réappréciation du taux de change.

Mais il reste certain que la croissance restera quand même bonne « portée par des paramètres fondamentaux généralement solides« . Le travail des pouvoirs publics reste donc de maintenir des paramètres fondamentaux stables mais aussi de préserver les marchés financiers.