Veolia Environnement a été lundi le grand perdant du mariage annoncé entre Gaz de France et Suez … si on fait « abstraction » du devenir des salariés de Suez Environnement et des consommateurs.
L’action Veolia Environnement a en effet fortement chuté lundi, les ambitions du groupe de reprendre les activités environnement et international de son concurrent Suez ayant été déjouées par l’annonce de la fusion avec GDF.
Veolia Environnement a signé ainsi la 3e plus forte baisse du CAC 40 et perdu 2,43% à 54,91 euros.
En vertu de l’accord de fusion, Suez devra se séparer de 65% du capital de son pôle environnement (eau et déchets), qui sera introduit en Bourse. Avec les 35% restant, le nouveau groupe disposera d’une minorité de blocage dans ce pôle. Il doit désormais négocier un pacte avec les grands actionnaires actuels de Suez, qui détiendront de leur côté 12% de cette nouvelle société introduite en Bourse, dans le but d’éviter à des prédateurs comme Veolia de s’en emparer.
Si Veolia souhaite mettre la main sur cette nouvelle société, il devra se lancer dans une offre publique d’achat, sans garantie de succès, à moins de payer le prix fort.
Le PDG de Veolia Environnement, Henri Proglio, avait confirmé jeudi l’intérêt porté par son groupe à la branche environnement de Suez si celle-ci ne faisait partie du nouvel ensemble formé avec GDF. « S’il y avait un jour des actifs disponibles concernant notre coeur de métier, il serait de mon devoir de m’y intéresser », avait déclaré M. Proglio, interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse de présentation des résultats semestriels du groupe de services à l’environnement. « A-t-on besoin de tel ou tel actif pour notre stratégie ? Non. Mais s’il y a une opportunité, nous l’étudierons », a-t-il ajouté. « Peu de choses ont changé depuis le début de l’année 2006. Je suis un spectateur attentif de cette affaire, mais pas un décideur. Je ne fais pas de pronostics », avait conclu M. Proglio.
Entre le 17 et le 31 août, l’action Veolia avait gagné 9%.