Le groupe minier français Eramet s’attend à un excédent de la production mondiale de nickel au second semestre de cette année.
Son analyse se base sur le constat suivant : le marché mondial de l’acier inoxydable traverse ces derniers mois une phase de déstockage.
En mars dernier, des experts réunis à Nouméa lors de la troisième conférence internationale sur le nickel avaient estimé que la flambée des cours, qui ont triplé en un an, devrait se ralentir aux environs de 2010-2011 avec l’entrée en production de nouvelles usines.
Les réductions de production d’acier inoxydable, les substitutions dans les productions d’inox (liées à la hausse des prix) et la production de fontes au nickel en Chine devraient se traduire par des surplus de nickel, a expliqué Stéphane Chorlet, directeur du marketing de la branche nickel chez Eramet. Nous assistons à une augmentation significative des stocks, qui ne seront pas consommés pendant plusieurs mois, a-t-il dit lors d’une conférence du secteur à Helsinki.
La demande en nickel a baissé ces derniers mois, les fabricants d’alliages inoxydables ayant réduit leur production du fait de la flambée des cours du nickel.
Stéphane Chorlet a noté pour sa part que la consommation de nickel primaire décroissait partout sauf en Chine et en Inde.
Le contrat à terme sur le nickel a touché un plus haut historique à 51.800 dollars la tonne en mai sur le London Metal Exchange (LME), avant de reculer nettement sous l’effet du tassement de la demande. Le nickel à trois mois se traitait mardi à près de 33.000 dollars la tonne.
Analystes et producteurs tablent néanmoins sur un rebond de la demande au quatrième trimestre.
Jeudi dernier, le titre Eramet grimpait après des rumeurs concernant la participation de la famille Duval. Selon Challenges, elle chercherait à vendre les 37% du capital du groupe minier à l’Etat français.
La famille, principal actionnaire d’Eramet, aurait contacté l’Elysée, Matignon et Bercy pour demander à l’Etat français de racheter sa part de 37%.
Le nom d’Areva, groupe nucléaire public français, a été évoqué comme éventuel repreneur. Le groupe détient déjà 26% du capital d’Eramet.
Sources : Reuters, AFP
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