Les investisseurs attendaient la nouvelle avec fébrilité, redoutant une remontée du courant islamiste au Maroc.
Signal positif pour l’économie, le plus ancien parti marocain, l’Istiqlal, a créé la surprise en arrivant largement en tête des élections législatives, avec 52 sièges, devançant de cinq sièges les islamistes, a annoncé samedi à Rabat le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa.
Les résultats définitifs seront officiellement proclamés dimanche.
Istiqlal (Indépendance) a obtenu 52 sièges, dont ceux réservés à une liste nationale de femmes, devant le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste modérés) avec 47 sièges, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa.
Le parti nationaliste fondé en 1944 et qui fut le fer de lance de l’indépendance du royaume en 1956, recueille 16% des suffrages et gagne quatre sièges par rapport au scrutin de 2002.
Avec 47 députés, les islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD), gagnent 5 sièges par rapport à 2002, mais ils se sont montrés déçus car ils avaient l’ambition de devenir la première formation du royaume. Ils ont accusé leurs adversaires de « corruption électorale ».
En revanche, les socialistes de l’USFP sont les grands perdants de cette consultation. Premiers en 2002, ils n’arrivent cette fois que cinquièmes avec 36 sièges contre 50 il y a cinq ans. Deux de leurs ministres, celui de la Culture et celle chargée des Marocains résidant à l’étranger, n’ont pas réuni les voix nécessaires à leur élection au siège de députés. Ils sont distancés par deux partis du centre droit, le Mouvement populaire (berbériste) qui obtient 43 sièges et le Rassemblement national des indépendants (libéral) avec 38 sièges.
Le taux de participation a été revu samedi à la baisse par M. Benmoussa. Il n’a été que de 37% contre 52% en 2002. Il s’agit du taux le plus bas de l’histoire du royaume. La désaffection des électeurs n’a fait que s’accentuer au fil des scrutins. En 1984, le taux de participation avait été officiellement de 67,43%, mais les fraudes avaient été nombreuses.
« Le taux de participation nous interpelle tous », a notamment déclaré déclaré le ministre de l’Intérieur.
« Le défi aujourd’hui consiste à réfléchir à la meilleure manière de mobiliser les électeurs afin de soutenir l’action politique », avait-il affirmé vendredi. Plusieurs partis ont finalement reconnu qu’il fallait revoir la manière dont ils avaient mené leur action politique.
Pour la première fois, 52 observateurs étrangers ont supervisé le scrutin. Ils devaient publier un rapport préliminaire samedi et une version définitive dans quelques semaines.
Au vu des résultats définitifs, Mohammed VI devrait nommer un Premier ministre qui négociera avec les partis représentés au Parlement pour former une coalition.
M. Benmoussa a indiqué que « les partis de l’actuelle coalition gouvernementale ont enlevé ensemble 186 sièges » – soit plus que la majorité absolue de la Chambre des représentants.
Sources : Reuters, AFP
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