Alors qu’en juin dernier, les syndicats de France Telecom avaient dénoncé la « poursuite de la vente des bijoux de famille » après l’annonce surprise par Bercy de la cession de 5 à 7% du capital par l’Etat, la ministre de l’Economie Christine Lagarde, a indiqué mercredi lors d’une conférence de presse que le gouvernement avait prévu de céder pour 5 milliards d’euros de participations de l’Etat en 2008.
Certains s’inquiétaient alors d’un risque d' »OPA non maitrisée » voire d’une « montée des fonds de pension ».
Dans le projet de loi de finances 2008, présenté mercredi, « on a prévu de céder 5 milliards d’euros » d’actifs non stratégiques, a annoncé la ministre. « Toute cession de participation quelle qu’en soit la taille dépend de l’état du marché et de l’opportunité » de l’opération, a-t-elle ajouté.
La dernière cession d’actifs opérée par le gouvernement remonte à juin dernier, date à laquelle avait vendu 5% du capital de France Télécom pour un montant de 2,65 milliards d’euros.
Alors que le montant des privatisations avait atteint quelque 17 milliards d’euros en 2006, il n’est pour 2007 « que de » 3,7 milliards à l’heure actuelle. Concernant les possibles cessions, de nombreux experts parient sur une mise en vente d’une tranche du capital d’EDF, encore détenu à 87% par l’Etat alors que la loi l’autorise à descendre jusqu’à 70% du capital.
En 2008, « il n’y a pas de dossier spécifique envisagé mais une gestion raisonnable et prudente qui consiste à céder des participations en tout ou partie. C’est ce que nous avions fait avec France Télécom », a expliqué Mme Lagarde. « On n’exclut pas de le faire. A priori, cela va dépendre des conditions de marché et du caractère stratégique ou non des participations », a-t-elle dit, ajoutant que le gouvernement apprécierait ces opportunités « de manière régulière, en bon gestionnaire de portefeuille ». Et la notion d’employeur concernant les très nombreux fonctionnaires de l’opérateur historique, la question est « écartée » ? Pour le moins « rapide » comme méthode, alors que l’objectif de France Telecom est rappelons-le de supprimer 22.000 emplois d’ici 2008.
Pour rappel, l’Etat détient également des participations plus ou moins importantes dans au moins une dizaine de sociétés cotées. Son portefeuille de participations cotées était évalué à 192,264 milliards d’euros en juin dernier. Outre des participations dans France Télécom, l’Etat détient notamment 87,32 % d’EDF, 79,78% de Gaz de France et 68,39 d’Aéroports de Paris
Les recettes issues des cessions d’actifs de l’Etat doivent être affectées au désendettement de l’Etat et des administrations publiques. Elles constituent donc un moyen de faire baisser la dette, qui à 64,2% du PIB outrepasse largement le plafond de 60% exigé par le pacte de stabilité européen.
En juin la CFDT