Accord Iran / Biélorussie pour l’exploitation de pétrole

Iran_belarusL’Iran et la Biélorussie ont signé mercredi un accord d’une valeur initiale de 250 millions de dollars portant sur l’exploitation d’un champ de pétrole du sud-ouest de l’Iran.

En dehors de ce contrat, les deux pays ont également en commun d’être la bête noire des Etats-Unis, ce qui somme toute permet de créer des liens.

M. Loukachenko s’était rendu à Téhéran en novembre 2006.

L’accord pour l’exploitation du champ de Jofeir est assorti d’une option pouvant atteindre 250 millions de dollars supplémentaires si la compagnie pétrolière nationale iranienne accepte de poursuivre la collaboration avec le Biélorussie dans une seconde phase, a précisé Naji Saadoni, responsable des projets pétroliers iraniens dans cette zone.

« Le coût des deux phases du contrat s’élève à près de 450 millions de dollars et il est prévu que notre société pourra produire jusqu’à 40.000 barils de pétrole par jour au stade final de la réalisation du projet », a précisé le porte-parole de Belarusneft. Selon lui, les investissements dans le projet seront réalisés dans les proportions prévues par le contrat pour Belarusneft et la Compagnie pétrolière nationale d’Iran. »

Le champ de Jofeir, qui se trouve dans la province d’Ilam, frontalière de l’Irak, doit produire 15.000 barils par jour (bpj) au cours de la première phase, puis 25.000 bpj si la seconde phase est enclenchée. Les réserves de ce champ sont estimées à 2,1 milliards de barils et 170 millions de barils devraient en être extraits au cours des 25 prochaines années.

« Il faudra attendre deux à trois mois avant de commencer à travailler dans la zone car elle doit être déminée », a déclaré M. Saadoni, précisant que les mines dataient de la guerre contre l’Irak (1980-1988).

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko et son homologue Mahmoud Ahmadinejad s’étaient mis d’accord sur le projet de développement du champ de Jofeir en mai, au cours de la visite de ce dernier à Minsk.

« Nous sommes très contents du résultat de cette négociation et (ce contrat) est un pilier des relations en plein essor entre les deux pays », a déclaré à la presse le président de la compagnie pétrolière Belarusneft Alexandre Lyakov, signataire de l’accord pour la partie bélarusse.

Belarusneft compte engager des investissements de la compagnie pétrolière publique vietnamienne PetroVietnam, laquelle pourrait financer à 100% son projet conjoint avec la Biélorussie en Iran. A cette fin, il est prévu d’enregistrer au Vietnam une coentreprise paritaire avec la participation de la société biélorusse.

La Biélorussie a des réserves pétrolières insignifiantes mais dispose de très importantes infrastructures de raffinage qui servent notamment au traitement du brut russe destiné à l’exportation. L’Iran est quant à lui le quatrième pays producteur de pétrole au monde.

Au début du mois d’août, le géant gazier russe Gazprom avait prévenu Minsk qu’il allait réduire de moitié ses exportations de gaz à son voisin bélarusse pour défaut de paiement. Encore une fois la crise avait pu être solutionnée in extremis, Poutine aimant le suspens.

En janvier 2007, les deux protagonistes s’étaient déjà affrontés sur fonds de tarif gazier et de prix du transit du pétrole, provoquant des répercussions sur le cours du gaz.

L’accord iranien devrait permettre à la Biélorussie d’échapper un tantinet aux bras tentaculaires de la Russie.

Sources : AFP, Ria Novosti

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Un commentaire

  1. Les experts font remarquer que le contrat signé est un premier pas de la Biélorussie vers la réduction de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
    Le problème des livraisons alternatives de pétrole s’était posé à Alexandre Loukachenko à la fin de l’année dernière, lorsque la Russie avait annoncé le passage aux prix du marché dans ses rapports énergétiques avec la Biélorussie. Depuis, le président biélorusse avait maintes fois déclaré, malgré les commentaires sceptiques des experts, qu’il trouverait une alternative au pétrole russe. Il avait posé au gouvernement l’objectif de réduire la part russe à 20% dans la balance des combustibles.
    Durant l’année, des ententes sont intervenues avec l’Azerbaïdjan sur la participation à l’exploitation de gisements pétroliers et la livraison de pétrole de la Caspienne aux raffineries biélorusses. L’extraction du pétrole sera également assurée par une coentreprise biélorusso-vénézuélienne créée en août dernier.
    Les experts avaient évoqué en outre la livraison de pétrole libyen comme une variante possible.

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