Chine : intérêt pour un constructeur US de disques durs

Ces temps-ci sur le blog finance, si on ne parle pas de subprime, c’est qu’on parle de pétrole ou de la Chine. Aujourd’hui encore, nous n’y couperons pas.

La Chine cherche à acquérir l’un des deux fabricants américains de disques durs d’ordinateurs rapporte samedi le New York Times. L’une des entreprises convoitées est Seagate.

Cette nouvelle devrait ranimer les craintes des Etats-Unis suscitées par les risques de transfert de technologies sensibles. Qui est pris qui croyait prendre … ?

Citant William Watkins, le PDG de Seagate, l’une de ces deux sociétés concernées, le quotidien new-yorkais indique que ces « avances » ont été faites par une firme chinoise dont le nom n’a pas été précisé.

Le quotidien ne précise pas le nom de la société américaine objet de la convoitise chinoise. L’autre fabricant américain de disques durs est Western Digital. Cela deviendrait presque un jeu de devinettes, en somme. Mais beaucoup moins drôle que cela, pour actionnaires et salariés.

Si William Watkins affirme que Seagate n’est pas à vendre … il a néanmoins ajouté que si le prix offert était suffisamment élevé, les actionnaires pourraient être tentés de l’accepter. Pas d’état d’âme en sorte … le PDG de Seagate relevant par ailleurs que les disques durs ne figuraient pas normalement dans la liste des technologies faisant l’objet d’un contrôle du gouvernement pour l’exportation.

Cette annonce chinoise devrait accroître les tensions entre Chine et USA provoquées par les ambitions de Pékin de développer des technologies industrielles et militaires avancées. « Cette tentative (…) fait resurgir les questions de compétitivité économique et de sécurité nationale soulevées il y a trois ans par le rachat par la société informatique chinoise Lenovo de l’activité de production d’ordinateurs personnels (PC) d’IBM « , souligne ainsi le Times.

Toutefois, dans la mesure où la dernière génération de ces disques est fabriquée en intégrant des logiciels de cryptage et d’autres données sensibles, « tout rachat de l’un des deux fabricants américains par un groupe étranger nécessiterait le feu vert des autorités fédérales », selon plusieurs responsables gouvernementaux mentionnés par le Times.

« Le gouvernement américain a très peur », a dit M. Watkins dont la société commercialise depuis peu des disques durs avec des systèmes de cryptage intégrés.

Parallèlement, Lenovo a annoncé au début du mois être intéressé par Packard Bell, l’ex-filiale de NEC, rachetée l’année dernière par le sino-américain John Hui. Mais le taïwanais Acer serait aussi sur les rangs. Le troisième fabricant mondial de micro-ordinateurs a annoncé récemment être entré en discussions avec Packard Bell en vue de son rachat. Lenovo précise que la discussion inclut « un tiers », non identifié, et que pour l’heure rien n’a été signé.

Le groupe chinois a renoué dernièrement avec les profits après plusieurs exercices « délicats », conduisant sa stratégie à renouer de nouveau avec un développement externe. Packard Bell, ex-filiale grand public de NEC n’a plus la taille critique sur les marchés mondiaux et connaît des difficultés économiques, avec des pertes de 25 millions d’euros sur l’année fiscale 2006-2007 pour un chiffre d’affaires de 1,16 milliard d’euros. En France, la marque est très présente, et revendique le quatrième rang dans les PC. Le groupe y dispose de l’une de ses principales unités de production européennes avec l’ancienne branche de Bull à Angers. Récemment, des salariés de cette usine se sont émus d’une possible vente ou de l’hypothèse d’une délocalisation.

Sources : AFP, Les Echos