Nous l’avions déjà partiellement évoqué ici-même, les choses se confirment désormais. La production de coton de Côte d’Ivoire a chuté de 45% lors de la campagne 2006-2007.
Les raisons d’une telle situation : le non-paiement des arriérés dus aux producteurs, l’insuffisance de financement, l’encadrement défaillant du secteur, et le réchauffement climatique.
Les paysans ivoiriens ont produit environ 145.000 tonnes de coton graine lors de la campagne 2006-2007, contre plus de 267.000 tonnes en 2005-2006, soit une baisse de 45,6%, selon des chiffres transmis fournis par des professionnels de la filière. Ces chiffres confirment la crise que traverse depuis plusieurs années le coton ivoirien, l’une des principales ressources du nord du pays, contrôlé depuis septembre 2002 par la rébellion des Forces nouvelles (FN). En 2002-2003, la production ivoirienne de coton était de 396 000 tonnes, elle est passée à 186.000 tonnes en 2003-2004, là où avant la crise on pouvait tabler autour de 500 000 tonnes.
Les producteurs de coton dénoncent régulièrement le système de remboursement aux fournisseurs d’intrants (engrais), en soulignant que les prix trop élevés pratiqués par ces derniers les étranglent financièrement. Le dysfonctionnement du mouvement coopératif et la faiblesse du prix d’achat du coton graine ont également nourri la forte baisse de la production, notent les professionnels du secteur.
La faillite de la Compagnie cotonnière ivoirienne (LCCI), l’une des trois principales sociétés cotonnières du pays, y a également contribué. Des collectifs d’employés et producteurs de coton du nord-est accusent les dirigeants de la LCCI, propriété de l’homme d’affaires malien Sidi Kagnassi, d’avoir précipité cette faillite en accumulant les dettes auprès de ses divers fournisseurs (paysans, personnel, Etat et banques). La justice ivoirienne a confirmé en juin dernier la liquidation de la LCCI.
Depuis août 2007, une autre entreprise du secteur montre des difficultés : la société de développement des opérations de produits agricoles (Dopa), dont les producteurs se disent