70 % de proprios, et moi, et moi, et moi…

« J’ai fixé un objectif de 500.000 logements neufs (construits) par an. On va respecter cet objectif, dont 120.000 logements sociaux »
François Fillon,  promet aussi 70 % de propriétaires.
Seuls 56.7 % de propriétaires, à l’heure actuelle font de la France un pays dégénéré, arriéré, fini… Contre 75 % en Europe.
Monsieur Fillon semble oublier le « petit détail » des logés gratuits. Oui, en effet, beaucoup de personnes prennent leurs précautions, pour leurs vieux jours et font donation à leurs enfants, voir petits enfants. C’est souvent, au moment d’un décés, une succession déjà réglée. Cela concerne environ 10 % du marché. On arrive presque à 67 % donc. Petite hypocrisie comptable, donc, sans plus. Sans compter d’autres catégories de « logés gratuits », tout ceux qui sont logés par leur ascendant/descendants… ça fait quand même du monde…

Dans un marché déjà surchargé par les vides, cet objectif, parfaitement tenables, a plusieurs facettes :
– soutenir le secteur de la construction neuve, grand pourvoyeur d’emploi,
– permettre par là même, au jeu de se continuer au niveau foncier : expropriations, expulsions, destructions, souvent avec l’assentiment des propriétaires privés, heureux d’être débarrassé du poids de leur actif, renouvellement du parc Hlm aussi : destruction ici, et reconstruction en individuel, ou en petit collectif, il est a noyé que les municipalités des communes en dépeuplement sont souvent très dynamique en la matière (pour cause, ça ne vaut pas grand chose),
– quand on ne veut pas augmenter les salaires, réinjecter du pouvoir d’achat, passe par des baisses. La baisse des loyers privés serait la bienvenue, il est clair que l’on a été trop loin.
Les grandes métropoles, Paris ou Lyon, par exemple font (encore) exception, de par leur masse. Mais, pour les « petits » marchés, l’asséchement de la demande est palpable, les locations se font avec un appartement refait, et avec négociations.
Pour les ventes, la concurrence fait rage entre un neuf, qui désormais se négocie, et un marché de l’occasion stratosphérique, où, là aussi propriétaires se regardent dans le blanc des yeux pour fixer leurs prétentions, sans voir qu’elles sont désormais complètement déconnectées de toute réalité.
Mieux, avec les marges de négociations sur le neuf, le prix de l’occasion a souvent dépassé le neuf…
Plusieurs internautes parisiens posent le problème de leur région.
En réalité, ce n’est pas un problème immobilier. C’est un problème de concentration de hauts revenus, de démographie (qui soutient la demande, et 10 millions d’habitants, c’est beaucoup), et d’entretien du parc (quand tout coute si cher, c’est souvent aux dépens d’un entretien correct).
Le problème démographique vient d’être résolu.
Visiblement, on y vote avec ses pieds…