Louis Gallois l’a confirmé récemment dans une longue interview donnée dans Les Echos : il y aura bien 10 000 suppressions de postes chez Airbus, dont 5 000 chez les sous-traitants.
Oui mais lesquels ? Car Airbus sous-traite beaucoup. Et pas seulement dans la fabrication. Mais l’avionneur n’aime pas qu’on dise que ses avions sont conçus en partie par des PME qui, du coup, acquièrent une maîtrise technologique qui fera un jour défaut au premier constructeur d’avion au monde (ou au second, suivant le côté de l’océan atlantique où vous vivez).
En novembre 2006, la presse annonçait que le groupe Airbus souhaiterait porter de 30% à 50% la part de la sous-traitance du projet A350 (ah tiens, l’A380 a été réalisé à 30% par des sous-traitants ?). 50%, c’est objectivement énorme, le principe du Low Risk industriel est allégrement bafoué, me semble-t-il.
En attendant, le discours officiel est bien rôdé. Il n’y aura pas de licenciements secs. Chez Airbus bien sûr. Le problème, c’est l’euro. Que les salariés d’Airbus gardent leur calme.
Mais que pensent les salariés des sous-traitants, qui ne bénéficieront pas des largesses de M. Gallois ? Les PME partenaires d’Airbus sont déjà objectivement financièrement aux abois. Et ce n’est qu’un début.
Car le plan Power 8 prévoit également un gel des taux de facturation (au mieux), un recours accru aux work packages (contrats au forfait) ainsi qu’une diminution du nombre de sous-traitants, invités à se regrouper s’ils veulent continuer à travailler sur les programmes Airbus.
Airbus a donné rendez-vous à ses sous-traitants pour les informer de leur sort du déploiement du plan Power 8 à leur niveau… à la fin de l’année 2007. En attendant, ils sont actuellement en pleine consultation sur le programme A350.
Le plan Power 8, c’est pour l’instant beaucoup de communication et d’interviews… et pas grand chose industriellement parlant. On en vient à se demander si M. Gallois ne joue pas la montre pour enterrer une réorganisation aux objectifs plus financiers qu’industriels.
En attendant, chez les sous-traitants d’Airbus, on se bat pour obtenir les contrats A350. Power 8, on verra bien plus tard.
En tant que Toulousaine , je suis « l’affaire » de très pret, notamment avec les syndicats qui envisagent de créer une entité spécifique pour els sous-traitants , car un des pbs est bien là, les salariés des sous-traitants ne peuvent faire poids , ne pouvant être défendus de la même manière que ceux d’Airbus
et puis « suuprimer » des sous-traitants , c’est plus discret ..
j’aurai tres certainement Lundi une réaction des syndicats sur ce sujet, je vous tiens au courant.