La hausse des taux gommée ?

TroubleEt le cortège des spécialistes qui décrètent, que « non, rien de rien, ces mesures coûteuses ne changreont rien à l’immobilier » voit ses rangs grossir. « Cela compensera la hausse des taux tout au plus », disent-ils.

« Au lieu de la déduction sur le revenu annoncée, le gouvernement s’oriente vers une réduction d’impôt. Quelle est la plus avantageuse pour le contribuable ? La solution retenue est en réalité l’hypothèse la plus favorable. Selon nos simulations, pour un crédit de 150 000 euros à 4, 30 %, avec un taux marginal d’imposition à 30 %, la déduction aurait procuré une économie d’impôt de 400 euros par an, alors que la réduction permet d’économiser 1 277 euros sur sa feuille d’impôts… De quoi compenser largement la remontée des taux d’intérêt depuis l’an dernier. » Source : Challenges, « L’immobilier ne sera pas bouleversé »

Nous avons toujours dit, vous, moi, les experts honnêtes, que la hausse des taux allait faire baisser mécaniquement les prix de l’immobilier, en réduisant le pouvoir d’achat des français ou à la limite les pousser à acheter (toujours et encore) plus petit.

Mais voilà qu’une mesure super coûteuse va maintenir le pouvoir d’achat immobilier temporairement et artificiellement. Au lieu de donner du lest aux français (pour qu’ils consomment davantage) en réduisant leurs impôts, qu’on les aide à garder plus d’argent dans leur poche en laissant l’immobilier baisser. Sans passer par la case déficit public, qui va à terme forcer l’Etat à plonger dans les poches des contribuables pour l’éponger. C’est pourtant simple à comprendre.

D’accord, on a peur de quelques faillites quand la pierre va baisser et d’un « coup de canif dans le PIB », mais le remède actuel semble pire que le mal. Un jour où l’autre l’immobilier baissera, alors pourquoi reculer pour mieux sauter ? Ce cycle haussier aurait pu, aurait du être arrêté à temps. Et le Sénat avait prévenu, la chute sera brutale si on laisse filer trop longtemps. Pourquoi les autuers de ce rapport ne vont-ils pas voir, alerter, Sarkozy ?

(3 commentaires)

  1. « Le pire, c’est le coût pour les finances publiques. Au moins deux milliards d’euros cette année, sans doute plus de 3,5 milliards en année pleine. Sur dix ans, ça fera pas loin de 40 milliards. On se rapproche du coût des 35 heures. Certes il y aura un plafond pour éviter l’achat compulsif d’hôtels particuliers et sans doute une durée dans le temps. Mais ce que va perdre le budget de l’Etat pour le bénéfice d’un nombre réduit devra être compensé par ailleurs : par l’augmentation de la TVA, par les franchises en matière de santé, et autres trouvailles, dont la caractéristique c’est que tout le monde les paiera. »

  2. Un coût de 3.5 milliards par an pour nourrir la bulle.
    A mettre en perspective avec le budget de tout l’enseignement supérieur = 10 Milliards.
    Nos campus sont en ruine ou comparable à ceux d’Afrique, 3.5 Milliard, cela eut été une bonne dépense d’investissement. Avec 3.5 Milliards on se payait des campus digne de la 6 ième puissance mondiale (début de l’ère chichi 4 ième puissance).
    L’intégration et le défense de la France dans la mondialisation ne passe pas par des pleurnicheries mais par l’enseignement et la recherche.
    Notre gouvernement refuse la mondialisation et fait le choix de privilégier la france des rentiers en distribuant de l’argent qu’il n’a pas.
    Heureusement que nous avons l’Euro qui nous protége et que le Dollars est dans une situation pire.

  3. Tout à fait d’accord avec toi IFRS2.
    Ton discours est dicté par la raison et une vision d’investissement, de long terme. Or ce n’est pas électoralement payant, surtout au regard des prochaines législatives et s’il faut faire passer quelques pilules amères d’ici peu.
    Il faut bien « bétonner » sa majorité pour avoir entièrement les coudées franches ensuite.Et le clientèlisme est un phénomène bien connu.
    Comme l’a expliqué assez clairement notre président, l’économie et la raison sont une chose, la psychologie. Or, nous sommes avec ces mesures dans le fameux registre psychologique, celui qui serait à même de provoquer « un chox de confiance ».
    Ceci étant, vu le caractère irrationnel du marché immobilier, je me vois mal reprocher à M. Sarkozy de jouer sur cette corde psychologique.
    Compte tenu du « foin » autour de cette revendication de déductibilité et de l’importance que nombre de Français semblent y accorder, je suis navrée de constater que nombre de compatriotes ont besoin que l’on agite devant eux une carotte, comme si nous étions des mulets.
    Il faudrait enfin prendre la mesure de la situation et mûrir un peu.La priorité n’est plus aux gadgets fiscaux coûteux mais aux réformes, fussent-elles dans la douleur. Et pour cela aucun milliard ne sera de trop.
    Les sondages rapportent un moral des Français au plus haut. Certes, nous avons une nouvelle génération de dirigeants avec un style managérial différent de celui que nous avons connu. Pour autant, je ne vois pas où serait le motif d’euphorie. Nous avons pléthore de sujets difficiles devant nous et il appartient à chaque Français de les aborder avec résolution en ayant cosncience que les concessions seront nécessaires à tous les niveaux.

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