« Il y a dix ans encore, l’enceinte était en partie écroulée et le donjon était dans un triste état », a déclaré Laurent Lafon, maire (UDF) de Vincennes lors de la cérémonie du 9 mars à laquelle ont participé François Léotard et Jean-Philippe Lecat, tout deux anciens ministres de la Culture et respectivement président de l’association pour le rayonnement du Château de Vincennes et président de la Commission interministérielle du Château de Vincennes.
C’est désormais un visage rayonnant et rénové que présentera le Donjon de Vincennes à ses visiteurs lors de sa réouverture au public ce jeudi 17 mai. Gravement endommagé par le temps, le donjon était fermé au public depuis octobre 1995. La Sainte-Chapelle, toujours en restauration, devrait rouvrir courant 2008.
Le montant des travaux s’élève à 35 millions d’euros selon la municipalité, qui estime à 90 millions d’euros le coût des aménagements restant à réaliser. Le Château de Vincennes est visité chaque année par moins de 40.000 personnes. L’objectif de la mairie grâce à cette restauration est d’attirer « 200.000 visiteurs dans les prochains mois ».
François Léotard et Laurent Lafon ont plaidé pour la création d’un établissement public afin de gérer le château. « Cette formule juridique, qui a été mise en place pour le Château de Versailles, donne l’autonomie juridique et financière et permet de réunir plusieurs partenaires dont la mairie et les associations », a expliqué M. Léotard, qui a prévenu que « ce sera long ».
Le château de Vincennes est le plus important château royal français subsistant, et par la hauteur de son donjon, 50 mètres, il est la plus haute forteresse de plaine d’Europe. Il fait suite à un manoir et fut érigé au XIVe siècle.
Alors qu’aujourd’hui nous regardons l’investiture de Nicolas Sarkozy depuis le palais de l’Elysée, en 1964, Charles de Gaulle, alors Président de la République, souhaite le quitter, car il le juge trop enfermé dans les rues de Paris, sans perspective sur la capitale et pas assez prestigieux pour accueillir le chef de l’état. Il choisit le château de Vincennes pour devenir le nouveau logis présidentiel, mais finalement l’opération sera oubliée dans les archives car de Gaulle avait d’autres priorités qui accaparèrent son attention.
Un palais passé de près à côté de l’histoire contemporaine…