Nouveau rebondissement sur le dossier nucléaire iranien.
Le gouvernement allemand a proposé la construction d’une nouvelle usine d’enrichissement d’uranium sur un sol neutre sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Ne pas oublier toutefois que l’opérateur pétrolier allemand EOn – comme d’autres – n’est pas totalement désintéressé par les immenses ressources en pétrole de l’Iran. Parfois le monde est bien peu de choses …
mDans une contribution au quotidien économique Handelsblatt à paraître mercredi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a estimé qu’une usine de cette sorte permettrait de garantir que « des Etats n’utilisent pas l’enrichissement de l’uranium secrètement pour fabriquer des armes atomiques ».
« On doit trouver des moyens pour que chaque Etat puisse utiliser de façon pacifique et illimitée l’énergie nucléaire sans que l’accès à la bombe soit possible », a souligné M. Steinmeier, dont le pays assume la présidence tournante de l’Union européenne.
« Le désarmement et le contrôle de l’armement doit retourner à l’ordre du jour international », a-t-il ajouté.
L’usine proposée, implantée sur un sol neutre, selon la proposition de Berlin, doit produire du combustible pour les pays intéressés et surtout pourrait désamorcer le conflit sur le nucléaire avec l’Iran et la Corée du Nord. L’endroit choisi, qui doit être accepté par tous, serait un territoire quasiment extra-territorial, comparable au siège des Nations unies à New York, selon l’initiative allemande. Le choix dans la distribution de l’uranium enrichi reviendrait à l’AIEA. « Le financement et la direction sont pris en charge par un management indépendant multinational ou un consortium« , a expliqué M. Steinmeier, persuadé qu‘ »il y aura assurément des intéressés car l’enrichissement est profitable« .
L’Allemagne souhaiterait-elle au final s’associer avec d’éventuels partenaires tels que France, Russie et Japon … fort possible alors que le pétrolier allemand Eon convoite tout comme Français, Russes et japonais les immenses ressources des champs gaziers d’Azadegan ou de Pars South …
En juin 2005, l’Usine Nouvelle rapportait que le numéro un allemand de l’énergie EON envisageait de développer des activités gazières en Iran afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Des délégations de la filiale d’EON, Ruhrgas, se seraient rendues dans le pays pour discuter avec des responsables du gouvernement.
Les plans d’EON en Iran étaient alors encore au stade préliminaire, mais le groupe chercherait déjà des partenaires potentiels …. . EON serait déjà en discussions avec l’autrichien OMV, et le journal citait aussi le Français Total comme un allié possible … On retrouve donc souvent les mêmes ..
Un tiers des approvisionnements en gaz de Ruhrgas viennent actuellement de Russie, où il détient une participation de 6,5 % dans le géant Gazprom.
Le groupe allemand doit toutefois agir prudemment, notamment pour éviter des problèmes sur le marché américain, où il est présent via la filiale LG and E notait toutefois l’Usine Nouvelle. Les Etats-Unis ont souvent dans le passé fait pression sur les groupes européens pour qu’ils cessent ou renoncent à des projets en Iran, poursuivait le journal ..
Mais plus récemment, le 7 mars dernier, selon l’Associated Press, le groupe EON a annoncé être en discussion avec l’Iran en vue d’un éventuel accord pour acquérir du gaz naturel. Cette opération permettrait à l’Allemagne de s’affranchir de sa dépendance face aux approvisionnements en gaz russe. Bizarrement, l’information – pourtant importante – ne semble être reprise par aucune presse francophone … j’ai du ainsi la traduire.
Selon Tatjana Dreyer, une porte-parole de E.On Ruhrgas, la filiale recherche depuis quelques temps les possibilités d’obtenir du gaz naturel liquéfié. Elle est actuellement en discussion avec différents producteurs.
La porte-parole a ainsi nettement formulé que l’un de ses pays producteurs était bien évidemment l’Iran, rappelant que le pays disposait des deuxièmes plus importantes réserves mondiales de gaz naturel. Sous-entendu .. dont on ne peut raisonnablement se passer, dans le contexte de risque de pénurie actuelle.
« Lors de nos discussions avec l’Iran, nous nous conformons strictement avec les règles établis par la politique du gouvernement allemand », a t-telle rajouté. Dans cet optique, elle affirme que le groupe est en contacts étroits avec les officiels iraniens. E.On Ruhrgas devra néanmoins obtenir une permission du gouvernement allemand pour conclure un accord avec un fournisseur iranien ou tout quatre pays, selon le porte-parole du Ministère de l’économie Steffen Moritz.
Pour rappel, Halliburton vient quant à lui d’annoncer son départ de l’Iran …. ce qui signifie qu’il y était bel et bien présent ….
Sources : AFP, Associated press, Usine Nouvelle
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AFX News Limited
E.ON board member Bergmann confirms seeking govt permission to buy Iranian gas
03.07.07, 6:04 AM ET
DUESSELDORF, Germany (AFX) – E.ON AG board member Burckhard Bergmann confirmed earlier reports that his company has requested permission from the German government to purchase Iranian natural gas.
‘We are in talks with responsible parties in the German government,’ Bergmann said.
He did not provide further details on the matter, such as how much gas E.ON might like to buy from the Iranians.
European utilities are increasingly interested in diversifying their sources of natural gas as a result of their current dependency on Russian supplies.
Iran holds the world’s second largest total natural gas reserves after Russia.
Pour les sceptiques ou les puristes, original en anglais de la partie concernant Eon et possible accord sur gaz iranien :
March 6, 2007 2:33 PM ET
Iran, Germany Discussing Natural Gas
BERLIN (AP) – German utility E.On is speaking with Iran about a potential deal to buy liquid natural gas — a step that could ease Germany’s dependence on Russian gas, the company said Tuesday.
The news comes even as western countries — including Germany — consider tightened sanctions against Tehran in an effort to get it to abandon its nuclear program.
Iran is just one of the countries E.On has considered as it seeks a source of liquid natural gas, said Tatjana Dreyer, a spokeswoman for E.On Ruhrgas, the company’s gas division.
« E.On Ruhrgas has for some time been looking into the possibility of obtaining (liquid natural gas) and is in talks with various producers, » Dreyer said. « One of the producer countries is, of course, Iran. The country has the world’s second-largest natural gas reserves. »
Talks between Germany and Iran come amid continued concerns in Europe over the reliability of the gas supply from Moscow.
E.On’s comments appeared to acknowledge the political sensitivity of exploring a gas deal with Iran while the country moves forward on a uranium enrichment program in the face of pressure from the international community.
« In our dealings with the country, we are strictly complying with the rules and requirements set out in the German government’s policy, » Dreyer said. « To this end we are in close contact with the responsible government offices. »
E.On Ruhrgas would need permission from the German government to enter into a gas deal with a supplier in Iran or any other country, Economy Ministry spokesman Steffen Moritz said.
Berlin (Reuters) – Der grö
cf.
http://www.spiegel.de/international/0,1518,470353,00.html
LEXPRESS 12/04/2007 Hans Blix «Il faut négocier avec l’Iran», Marc Epstein et Pierre Ganz
L’enrichissement peut-il être justifié par l’existence d’un programme civil?
Je n’en suis pas convaincu. L’Iran possède deux centrales et aucune ne fonctionne.
A titre de comparaison, la Corée du Sud en dispose d’une vingtaine; or Séoul importe l’uranium enrichi!
Même mon pays, la Suède, qui possède dix centrales, importe ce combustible. C’est la seule solution qui ait un sens, sur le plan économique.
certains affiment que l’Iran ne veut pas veritablement avoir du nucléaire militaire … mais par contre souhaite faire peur pour gagner de la « considération »/du poids sur le plan international
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