Equateur : le pétrole sous surveillance militaire

Chavez_correa_bolivarMauvais signe , très mauvais signe pour les majors pétrolières présentes en Amérique latine

Chavez semble faire des émules … ce qui ne l’empêche pas d' »avancer » par ailleurs, nous en reparlerons ..

Le président équatorien Rafael Correa a en effet annoncé samedi dernier avoir ordonné la mise sous surveillance militaire des installations pétrolières en Equateur, y compris celles des sociétés privées, face à la recrudescence des vols et des actes de vandalisme commis durant des manifestations.

Surveillance militaire … tout cela ne laisse présager rien de bon ..

La « militarisation » plaçant les installations pétrolières sous protection de l’armée a été ordonnée, a expliqué M. Correa au cours de son programme de radio hebdomadaire. Face aux « vols commis chaque jour à l’encontre de Petroecuador, la prise de puits, il ne restait plus rien » d’autre à faire, a-t-il poursuivi.

Le président de gauche a rappelé que la surveillance des installations pétrolières par les forces armées n’avait « rien de nouveau », rappelant qu’elle se pratiquait notamment au Venezuela, dirigé par son allié Hugo Chavez. Mais jusqu’où ira l’Equateur en prenant comme modèle le Vénézuela … jusqu’à la nationalisation des hydrocarbures ? Cela semble de plus en plus probable .. D’autant plus que l’Equateur a récemment annoncé que s’il possédait des réserves de pétrole lui permettant de tenir 25 ans …il aura ensuite besoin de s’approvisionner auprès du Venezuela, même si de tels propos permettaient certes de justifier des accords signés récemment entre les deux pays.

Selon la compagnie pétrolière nationale Petroecuador, les pertes accumulées par l’Etat à la suite des déprédations s’élèvent à 40 millions de dollars depuis le début de l’année. L’Equateur produit 545.000 barils par jour, ce qui en fait le cinquième pays pétrolier latino-américain. Mais, la majorité des recettes générées par les exportations sont utilisées pour acheter des produits pétroliers en raison de l’état obsolète des raffineries équatoriennes.

« Il faut prendre la décision politique d’en finir avec cette anarchie et de défendre les installations d’hydrocarbures », a affirmé M. Correa, en précisant que cette décision concernait également les sociétés privées. « Evidemment qu’il est de la responsabilité de l’Etat de défendre aussi les installations des compagnies pétrolières privées », a-t-il souligné … pour justifier la présence de militaires sur les sites des grandes compagnies.

La compagnie nationale équatorienne Petroecuador a annoncé qu’elle signerait très prochainement avec les forces armées un accord visant à « freiner les actes répétés de vols, attentats et coupures » sur les oléoducs. Depuis 2003, quelque 500 plaintes ont été déposées pour ce type de faits mais aucune n’a fait l’objet d’une enquête ni abouti à la moindre interpellation, selon le président de la compagnie nationale Carlos Pareja.

L’Equateur doit reconnaître que ses réserves pétrolières ont une durée limitée. On peut parler d’un quart de siècle », a par ailleurs récemment déclaré le ministre de l’Energie Alberto Acosta, à l’antenne de la chaîne télévisée Ecuavisa. Selon ce fonctionnaire, une telle situation oblige le gouvernement à nouer des alliances à très long terme avec de gros producteurs comme le Venezuela… voire de suivre sa politique ?

« Au-delà des considérations idéologiques ou politiques, l’Equateur doit chercher à s’allier au Venezuela pour qu’à long terme, quand se tariront nos réserves, nous ayions du brut venant du Venezuela », a expliqué le ministre.

L’Equateur dispose d’environ 4,8 milliards de barils de brut alors que le Venezuela possède des réserves de 316 milliards, selon M. Acosta. « C’est une différence abyssale. Quand le pétrole s’asséchera en Equateur, le Venezuela aura à peine commencé à exploiter le quart de son pétrole disponible », a noté le ministre. Evoquant l’accord-cadre bilatéral signé récemment au Venezuela par les présidents des deux pays, il a souligné que « ce que le Venezuela propose à l’Equateur comme à d’autres pays sud-américains c’est d’extraire ensemble du pétrole dans la Ceinture de l’Orénoque« .

Source : AFP

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