Areva a décidé « de ne pas aller plus loin » dans la bataille qu’il livrait contre Suzlon pour le contrôle du fabricant d’éoliennes allemand REpower mais a conclu un « accord de coopération » avec le groupe indien, a annoncé le groupe nucléaire français jeudi.
Face au « calendrier tardif » rendant « très incertaine l’obtention d’une majorité d’actions », « le niveau de prix atteint » et « la très forte valeur créée par son investissement initial, » le groupe français a décidé de jeter l’éponge.
Areva, qui détient déjà 30% de REpower, a cependant « conclu un accord de coopération » avec Suzlon, qui détient 7,27% du capital du fabricant allemand et un peu plus de 30% avec son allié portugais Martifer. Le reste du capital est coté en Bourse.
La semaine dernière, le patron de Suzlon, Tulsi Tanti, s’était dit prêt, dans un entretien publié par le ‘Financial Times’, à négocier un accord avec le groupe nucléaire français. Estimant improbable qu’aucun des deux protagonistes ne cède ses titres, le dirigeant indien avait proposé de « définir des règles de base pour développer cette activité ensemble », en estimant qu’ « Areva n’a pas d’autre choix ».
Selon les termes de l’accord avec le groupe indien, Areva conserve sa part au capital de REpower, devient fournisseur privilégié de Suzlon dans la transmission et distribution d’électricité et bénéficie d’une « garantie de sortie » supérieure à 350 millions d’euros.
Après deux surenchères de chaque côté, l’offre de Suzlon valorise RePower 1,2 MdE, environ 7% de plus que la dernière offre d’Areva, qui ne peut surenchérir sans l’accord de son actionnaire majoritaire, l’Etat. Les offres concurrentes des deux groupes sur REpower ont expiré ce jeudi. Suzlon offrait 150 euros par action, alors qu’Areva proposait 140 euros.
REpower, dont 44,58% du capital est flottant, est l’un des principaux acteurs européens de l’industrie éolienne, spécialisé dans la technologie des turbines à forte puissance, particulièrement adaptée à l’offshore. Le groupe attire les investisseurs compte-tenu du boom des énergies renouvelables. Il emploie 740 personnes. Outre le marché allemand, le groupe est implanté sur plusieurs marchés européens, en France notamment, et poursuit des plans de développement en Inde, en Chine et aux Etats-Unis.
Repower a dégagé les premiers bénéfices de son histoire l’an dernier. Le groupe a enregistré un bénéfice net de 7,1 millions d’euros sur l’exercice écoulé contre une perte nette de 6,8 millions un an plus tôt.
Le chiffre d’affaires a bondi de 38% à 461,5 millions d’euros. L’an dernier, la société a installé 263 éoliennes pour une capacité de 492 mégawatts, contre 201 éoliennes seulement l’année précédente pour une capacité globale de 366 mégawatts.
Cinquième fabricant mondial d’éoliennes, Suzlon Energy a pour Président Tulsi Tanti, huitième fortune indienne. Via la reprise de REpower, son ambition est de se hisser parmi les trois premiers acteurs mondiaux. Il dispose pour son offre d’achat du soutien du groupe diversifié portugais Martifer, deuxième actionnaire de REpower avec une participation de 25,4%. L’ensemble de la transaction sera toutefois financé par le groupe indien.
Sources : AFP, La Tribune
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