Fracture générationnelle : les seniors ont été mieux lotis

256425498Je rebondis sur l’excellente intervention d’Immobilis. « Dans mon coin, comme dans celui de Marie, les seniors ne font pas partie de la classe désargentée.

Un monsieur avec qui je parlais il y a peu, m’a expliqué avoir acquis sa maison avec environ 1000 m² de terrain et beaucoup de travaux, il y a presque vingt ans(1989). Il l’a racheté à une vielle dame pour 260.000 FRANCS, frais de notaire inclus, soit 39.637Euros(si l’on peut encore comparer).

Ce monsieur a au fil des années injecté 1.500.000 francs de travaux soit 228.674Euros. Soit un total de 268.311Euros (maison + travaux + frais de notaire). A ce jour il possède un maison de 300 m² habitables, posée sur 1000m2 de terrain, dans une banlieue chic de la région parisienne.

Mais il vit dans la crainte que le fisc lui réclame l’ISF car il a également acheté une belle demeure afin d’en faire une résidence secondaire. Alors, le propos n’est pas de dresser les jeunes contre les « vieux » mais de reconnaître qu’à situation égale un jeune actif devrait travailler au moins 300 ans et encore pour se constituer un tel patrimoine. Disons plutôt qu’il ne pourrait pas prétendre au quart, voire au 5ème de ce patrimoine, c’est ça la fracture générationnelle. Immobilis »

Dans ma région les gens sont riches, avec un beau patrimoine, soit parce qu’ils sont âgés, soit parce qu’ils ont reçu le patrimoine ou la maison de leur familles en héritage. Soit parce que les parents font des dons de leur vivant, ou les aident à acheter. Quant ils n’achètent pas le logement tout court.

Dans une résidence de ma rue, un couple de jeunes avec deux enfants scolarisés en maternelle. Les parents ont acheté l’appartement, ils les laissent l’occuper. Ils vivent dans une maison à coté, et gardent les enfants à la sortie de l’école. Il est sans emploi, mais je pense qu’il « aide » sur des chantiers, et elle est secrétaire. Les parents sont aisés, et sans impôts, sans loyer, sans frais de garde, le salaire de la dame et les assedics permettent à ces jeunes de vivre dans 121 m², et de partir en vacances aux skis et à la Martinique.

Imaginez le même couple sans l’aide des parents et sans les assedic pour la mère au foyer. Un cagibis, à crédit et un espace Rikiki, comme ce couple de Nice qui dort dans le salon, et garde les deux enfants dans la chambre des parents. 57 m² pour 4, un deux pièces. Impossible de louer plus grand avec un salaire. Acheter ? Vu les prix, ils n’y pensent pas. Ils en rient même, amers. Un autre couple à Marseille, même âge, même âge des deux enfants, même histoire.

Mais en aucun cas, les jeunes sans aide ne parviennent à se lancer dans la constitution d’un apport suffisant pour acheter la belle et grande maison familiale sans l’aide de la famille et souvent de la belle-famille. Même des années d’épargne ne suffisent pas, d’un bon salaire de cadre, même multiplié par deux. Mais dans ce cas, avec deux salaires de cadres, on se lance dans l’achat en s’endettant lourdement.

Le 78 est riche, habités par les familles aisées, je n’ose penser à ce qui arrive aux jeunes qui cherchent à acheter dans des départements moins chics !

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(7 commentaires)

  1. Marie, si tu pousses plus loin ton raisonnement, voilà ce qui arrive hélas trop souvent dans les départements moins chic => Ton couple cette fois ci sans aide de la famille, va investir au total presque la moitié de leurs deux salaires, empreint plus les differentes charges afférentes dans un F4 à renover mais bon ils y croient encore(petite précision, avec un seul salaire, impossible d’acheter), Leurs deux enfants sont scolarisé mais l’ainé à du mal, il est CM2 et déjà en situation d’échec, on leur a bien conseillée l’école Saint-Machin-Chose, établissement privé qui a une très bonne réputation mais calculette en main => Impossible de se le permettre, ils ne peuvent déjà pas changer de voiture qui leur coûte pourtant fort cher en réparation, tous les 2 ans c’est avec la boule au ventre qu’ils la passent au CT. Ils se disent pourtant chanceux, leur petite semble bien fonctionner à l’école, ils s’autorisent de temps à autres un M..Do ou un flunc. et partent 3 semaines l’été en camping près de la mer, mais l’avenir les inquiète quelque peu, à suivre…

  2. Je vous raconte ce que j’ai vécu ce matin, je ne sais plus par quoi commencer !
    Il y a 5 appartements à vendre dans ma résidence, peut-être 6 (des retraités hésitent). Je me suis incrustée dans une visite.
    J’en ai mal au coeur.

  3. Pour faire le lien avec ce que je dis plus haut, 3 terrains à vendre(terrains à bâtir => non viabilisés); 1)530m2, COS 0,40 210.000 euros, pas cher pour le secteur? 2)570m2 environ, COS 0,40 275.000 euros plus en rapport avec les prix actuels, 3)500m2, COS 4.40 dans un quartier similaire à l’histoire raccontée plus haut, 283.500 euros, je sais ça calme mais celà permet de voire le fossé qui s’est creusé en moins de vingt ans. Petite précision, se sont les prix de proposition, sachant qu’en général les terrains se négocient beaucoup moins à la baisse que d’autres biens dans ce type de secteur car très rares et donc recherchés.

  4. Oui, je confirme, on négocie moins bien les terrains, et ils sont chers car lors des dernières baisses, les tarrains ont mieux résisté. Vous saississez ?
    Merci mille fois pour ta présence et ton aide précieuse Immobilis, au nom de tous les lecteurs.

  5. Ma visite fera objet d’une note à part demain ou ce soir.
    Mais je suis KO, et c’est 1er Mai, psychologiquement, je n’ai pas envie de lever le doigt !

  6. « Mais il vit dans la crainte que le fisc lui réclame l’ISF »
    c’est à lui d »estimer ses biens et de déclarer au fisc… qui peut faire un redressement 20 ans en arrière….

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