Moscou défend le candidat Sarkozy… et ses intérêts

Putin_oilSi Sarkozy a pu reprocher à Jacques Chirac d’avoir serré la pogne de Poutine, la Russie ne conserve pas moins une certaine « estime » envers le candidat UMP et le fait même savoir, via presse interposée.

Enfin c’est surtout le côté pragmatique de Nicolas Sarkozy qui est apprécié, sous entendu la Russie pourra très certainement discuter avec lui en termes gagnant-gagnant notamment sur la politique gazière et le partenariat avec Airbus, choses sur lesquelles Ségolène Royal pourrait se montrer moins « compréhensive » … . Ne rêvons pas, Total, GDF, EADS et ses actionnaires sont désormais prévenus.

Cela n’empêche tout de même pas la presse russe de jeter quelques pics ici ou là au candidat UMP.

Les perspectives de la coopération russo-française seront meilleures si Nicolas Sarkozy devient président français, a estimé récemment dans une interview à la presse russe Nezavissimaïa gazeta, Georges Sokoloff, conseiller au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

Selon lui, si les relations économiques de la France avec la Russie se politisent quand même, ce sera plutôt par la faute de Ségolène Royal. La raison en est, d’après M. Sokoloff, qu’historiquement, les socialistes « n’aiment pas » la Russie.

D’après ses observations, le « phénomène » aurait sans doute été dû au départ par « un effet de la vieille concurrence entre les socialistes en France, d’une part, et les communistes en Union Soviétique, de l’autre« . Puis, l’arrivée au pouvoir de Boris Eltsine et sa volonté de s’entourer d’oligarques auraient été jugées contraires aux principes socialistes, selon Georges Sokoloff.

Se basant sur les dernières déclarations de Ségolène Royal, l’expert estime que la candidate socilaiste ne devrait pas hésiter à critiquer Moscou pour ses crimes en Tchétchénie et des violations des droits de l’homme.

Petit pic supplémentaire, Georges Sokoloff précise que « quoi qu’il en soit, ces arguments moraux invoqués par Mme Royal n’auront sans doute pas d’impact sérieux sur le travail en Russie de Total ou d’autres sociétés françaises. » Le message a le mérite d’être clair : Moscou pourrait toujours user du chantage gazier pour calmer la véhémence des propos. A noter tout de même, que lors de son « passage à l’oral » du 19 février dernier, Ségolène Royal a omis de citer la Russie parmi les grandes puissances, ce qui pour ma part m’a quelque peu choqué, car c’est tout de même oublié un peu promptement les volontés hégémoniques de Poutine et la dépendance de l’Europe par rapport à ses approvisionnements en gaz russe.

L’expert précise encore son raisonnement en mentionnant que le marché restera le facteur principal. Pour ce qui est de Nicolas Sarkozy, « il ne s’ingérera pas dans les affaires des entreprises françaises en Russie », semble convaincu le professeur Sokoloff.

Il estime que le patriotisme et le pragmatisme sont des traits distinctifs tant de Nicolas Sarkozy que de Vladimir Poutine. Et c’est déjà une plate-forme permettant de trouver un langage commun, a-t-il ajouté. Mais

(2 commentaires)

  1. Le président Chirac en visite en Russie à la fin mars (Poutine)
    Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mercredi que son homologue français Jacques Chirac se rendrait en Russie à la fin mars, ce qui constituerait un des derniers voyages à l’étranger de sa magistrature avant l’élection présidentielle française.
    « Lors de la visite du président Chirac en Russie à la fin mars, j’espère que nous pourrons discuter des questions de coopération, en particulier dans l’énergie », a déclaré M. Poutine devant les ministres français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy et de la Défense Michèle Alliot-Marie.
    L’Elysée n’a pas confirmé cette visite, affirmant qu’il s’agissait d’une invitation du président russe qui est « examinée dans un esprit d’amitié ».
    « Le président de la République a reçu une invitation du président Poutine. Il n’a pu y être répondu. Elle est examinée dans l’esprit d’amitié qui préside aux relations entre la France et la Russie », a affirmé l’Elysée.
    Les Français sont appelés à élire leur président lors d’un scrutin à deux tours, les 22 avril et 6 mai.
    Cette visite, si elle se confirme, constituera un moment fort, le président Chirac étant peu susceptible de se représenter après douze ans passés à l’Elysée selon les observateurs et le chef du Kremlin ayant toujours manifesté beaucoup de respect et d’estime pour son homologue.
    Lors du 74e anniversaire du président français en novembre 2006, Vladimir Poutine avait salué sa « sagesse d’homme d’Etat » et son « énergie créatrice ». Sur le plan personnel, les deux hommes s’apprécient et se tutoient.
    Dans l’esprit des Russes, Chirac a continué une tradition, lancée par de Gaulle, de bonnes relations avec la Russie. La Russie, un des trois pays de l’axe de la paix avec la France et l’Allemagne en 2003 avant la guerre en Irak, loue également le fait que Chirac ait tenu tête aux Américains.

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