L’Arabie saoudite fait chuter le pétrole, contre l’Iran ?

Saudiarabiairan_oil_2 Les cours du pétrole ont nettement reculé lundi après des propos du ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi écartant une nouvelle baisse de production de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole en mars.

Les commentaires du ministre d’Arabie saoudite indiquant que le marché était équilibré et que des réductions supplémentaires ne seraient pas nécessaires ont en effet conduit les cours à la baisse.

Une étude de Platts démontre quant à elle que la production du cartel baisse en janvier mais dépasse toujours les objectifs qu’il s’est lui même fixé. Comme quoi le doute des investisseurs quant à une application concrète des mesures annoncées par l’OPEP à grand fracas est nettement justifié. A noter cependant, que l’Arabie saoudite avait récemment menacé d’inonder le marché de pétrole pour affaiblir l’Iran, lequel boucle actuellement son budget alors que la tension avec les Etats-Unis s’accentue. Rien n’est anodin dans ce bas monde …

Descente vertigineuse lundi pour le cours du pétrole. Jugez plutôt !

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mars a reculé de 2,08 dollars à 57,81 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 2,41 dollars à 56,60 dollars sur l’échéance de mars sur l’IntercontinentalExchange (ICE) à Londres.

Les cours avaient pourtant dépassé les 60 dollars le baril vendredi, soit une hausse de 22% en trois semaines, poussés par le refroidissement des températures dans l’hémisphère nord et plus particulièrement dans le nord-est des Etats-Unis, premier consommateur mondial de fioul de chauffage.

Mais, lundi matin, le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi a déclaré dans une interview au Wall Street Journal que le cartel ne devrait pas modifier le niveau de sa production lors de sa réunion du 15 mars à Vienne, en raison d’un équilibre entre offre et une demande meilleure qu’à l’automne.

Pour rappel, le cartel, qui produit 40% du brut mondial, a déjà décidé de deux baisses de production depuis l’automne, dans le cadre d’un effort concerté pour soutenir les prix.

La première baisse, entrée en vigueur en novembre, a porté sur 1,2 million de barils par jour. La deuxième, entrée en vigueur le 1er février, sur 500.000 barils par jour. L’objectif affiché de l’Opep est de ramener sa production à un niveau de 25,8 millions de barils par jour.

Certains analystes font remarquer que si l’Opep ne réduit pas à nouveau sa production en mars, le marché pourrait davantage s’inquiéter d’un excès d’offre de pétrole au deuxième trimestre, période où la demande a tendance à ralentir.

D’autres imputaient également la baisse des cours lundi à des informations selon lesquelles les approvisionnements de l’Arabie saoudite vers l’Asie pourraient augmenter en mars. Des raffineurs asiatiques s’attendent à une hausse des approvisionnements saoudiens le mois prochain, ce qui indique que les réductions de production de février pourraient avoir disparu en mars.

Pour rappel, l’Arabie saoudite interviendra en Irak pour protéger les Sunnites en cas de retrait américain avait affirmé fin novembre Nawaf Obaid, conseiller à la sécurité du gouvernement de Ryad, dans une tribune du Washington Post. Parmi les options envisagées par le leadership saoudien figurerait notamment une aide « financière, matérielle et logistique aux responsables militaires sunnites irakiens comparable à celle que l’Iran fournit depuis des années aux groupes armés chiites irakiens« .

Le gouvernement de Ryad pourrait également, avait-il alors indiqué inonder le marché de pétrole pour faire chuter les prix, « limitant ainsi la capacité de Téhéran à poursuivre le financement aux milices chiites en Irak et ailleurs.

A noter par ailleurs que, selon une étude de Platts, les 10 membres contraints par les accords du cartel ont produit en moyenne 26,95 millions de barils par jour (b/j) en janvier, soit 50 000 b/j en moins par rapport aux 27 millions b/j de décembre, le chiffre restant cepednant supérieur aux objectifs de novembre 2006 et février 2007 du cartel.

Pour rappel, Platts, division de McGraw-Hill (NYSE : MHP), est un fournisseur de premier plan d’informations sur les secteurs de l’énergie et des métaux.

La production totale de l’OPEP, en incluant les volumes provenant de l’Irak et d’un nouveau membre, l’Angola, avoisinait les 30,11 millions b/j en janvier, soit 1,21 million b/j de plus que les 28,9 millions b/j de décembre, d’après l’étude. L’Irak ne participe pas aux accords de production de l’OPEP, tandis que l’Angola, dont l’adhésion date d’un peu plus d’un mois, doit encore accepter ou se voir attribuer un objectif de production.

L’étude montre qu’en janvier, l’OPEC-10 était encore à 650 000 b/j au-dessus de l’objectif de production 26,3 millions b/j entré en vigueur le 1er novembre 2006. Cet objectif a été remplacé le 1 février 2007 par un nouvel objectif plus bas situé à 25,8 millions b/j suite à la décision prise par l’OPEP à la mi-décembre de porter la réduction de la production du 1,2 million b/j convenu en octobre à 1,7 million b/j.

La diminution totale de 70 000 b/j de la production en Algérie, en Libye, en Arabie Saoudite et au Venezuela a été partiellement compensée par une hausse de 20 000 b/j au Nigeria, qui est passé de 2,25 millions b/j à 2,23 millions b/j.

Les volumes irakiens ont chuté en janvier, dû en partie à la fermeture de trois jours du principal terminal d’exportation du Golfe à al-Basrah afin d’installer des compteurs remis en état. Le mauvais temps a également eu un effet négatifs sur les exportations.

L’étude estimait la production de l’Angola à 1,5 million b/j. Elle a augmenté régulièrement au cours des dernières années. Le ministre du Pétrole, Desiderio da Graca Verissimo e Costa, a déclaré en décembre que l’Angola visait une production de brut de l’ordre de 2 millions b/j d’ici la moitie de l’année 2007, avec donc quelques mois d’anticipation par rapport à la date initialement prévue.

Sources : AFP, PRNewswire

A lire également :. Intervention de l’Arabie saoudite en Irak si retrait US ?

 

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(6 commentaires)

  1. Visite hier et aujourd’hui de Poutine à Riyad (Arabie Saoudite) puis à Doha (Qatar).
    Poutine veut-il jouer le médiateur entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ?
    http://www.rfi.fr/actufr/articles/086/article_49591.asp
    http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200002&sid=7521537&cKey=1171301486000
    Coopération nucléaire et spatial en perspective plus quelques petits contrats militaires.
    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?news=3954992
    Il n’est pas évidemment pas question d’un cartel gazier.

  2. j’en fais la synthèse au plus tot.
    Ne jamais oublié : le Qatar est le mot poli pour contracter avec l’Iran , ces deux pays paratgeant le plus grands champs gaziers offshore du monde.
    Quant à l’Opep du gaz, la presse russe précise : certes , on n’en parlera pas ou plutot on n’en parlera pas avant avril …

  3. j’en fais la synthèse au plus tot.
    Ne jamais oublié : le Qatar est le mot poli pour contracter avec l’Iran , ces deux pays paratgeant le plus grands champs gaziers offshore du monde.
    Quant à l’Opep du gaz, la presse russe précise : certes , on n’en parlera pas ou plutot on n’en parlera pas avant avril …

  4. « Coopération nucléaire et spatial en perspective plus quelques petits contrats militaires. » … euh l’AFP rajoute tout de même :
    (j’ai recueilli toutes les infos, manque plus qu’à faire synthèse )
    Loukoïl : découverte d’hydrocarbures en Arabie saoudite
    MOSCOU, 12 fév 2007 (AFP)
    Le numéro un du pétrole russe, le groupe privé Loukoïl, a annoncé lundi la découverte d’hydrocarbures dans un bloc d’exploration qu’il gère en partenariat avec le groupe saoudien Aramco, et la signature un protocole d’accord avec Qatar Petroleum.

  5. « Coopération nucléaire et spatial en perspective plus quelques petits contrats militaires. » … euh l’AFP rajoute tout de même :
    (j’ai recueilli toutes les infos, manque plus qu’à faire synthèse )
    Loukoïl : découverte d’hydrocarbures en Arabie saoudite
    MOSCOU, 12 fév 2007 (AFP)
    Le numéro un du pétrole russe, le groupe privé Loukoïl, a annoncé lundi la découverte d’hydrocarbures dans un bloc d’exploration qu’il gère en partenariat avec le groupe saoudien Aramco, et la signature un protocole d’accord avec Qatar Petroleum.

  6. juste le temps entre temps de faire la réponse de l’Iran à la bergère saoudienne … 🙂
    Moi aussi, je vais vous inonder de pétrole … 🙂

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