Suez : pas d’OPA de François Pinault

François Pinault ne va pas lancer d’offre sur Suez.

C’est en tout cas ce qu’affirme le Wall Street Journal dans son édition du week-end.

Selon le journal américain, l’homme d’affaires devrait annoncer officiellement sa décision cette semaine aux autorités boursières.

Il pourrait cependant s’intéresser à des actifs du groupe si la fusion avec GDF échoue, toujours selon le WSJ.

« Selon une source proche du dossier, le milliardaire français François Pinault ne prépare pas d’offre sur Suez et le dira dans un communiqué au régulateur boursier français la semaine prochaine, » écrit le quotidien économique américain.

Selon le journal, citant toujours une source proche du dossier, « l’homme d’affaires surveille cependant attentivement les développements de la fusion prévue entre Suez et Gaz de France et n’exclut pas de bouger pour récupérer une partie des actifs de Suez si la fusion échoue ».

Le site internet du mensuel économique Capital avait affirmé vendredi que François Pinault était sur le point de lancer une OPA hostile de 70 milliards d’euros sur Suez.

Depuis plusieurs semaines déjà court la rumeur d’une offre de l’homme d’affaires breton. Une opération jusque-là vue d’un mauvais oeil par le gouvernement. Mais toujours selon Capital, François Pinault, proche du président Jacques Chirac, viendrait de recevoir le feu vert de l’Elysée. La présidence de la République avait aussitôt « démenti catégoriquement cette rumeur fantaisiste ».

Si l’opération était couronnée de succès, François Pinault revendrait ensuite pour 40 milliards d’euros l’activité énergie de Suez (Electrabel et ses centrales nucléaires en Belgique) à Gaz de France. Veolia serait pour sa part intéressé par l’activité internationale de propreté et environnement du groupe Suez. Vinci et Wendel Investissement pourraient également être parties prenantes de cette OPA.

Suite à cette annonce, les titres de Suez et Gaz de France avaient aussitôt grimpé à la bourse de Paris.

Suez avait annoncé dans la foulée avoir officiellement demandé à l’Autorité des marchés financiers (AMF) « d’obtenir du groupe Pinault qu’il déclare ses intentions », conformément aux règles en vigueur sur les rumeurs d’OPA. Par ailleurs, le groupe a cependant rappelé que la trésorerie d’Artemis, la holding de tête du groupe Pinault-Printemps-Redoute, n’excédait pas les 200 millions d’euros.

Pour rappel, le projet de rapprochement entre GDF et Suez a connu plusieurs revers dernièrement. Un recours a été tout d’abord déposé par le Comité d’entreprise européen (CEE) de Gaz de France pour n’avoir pas reçu l’intégralité des informations nécessaires sur ce projet. Le Conseil constitutionnel a quant à lui pris la décision de repousser la privatisation du gazier au 1er juillet 2007, laissant planer un doute sur le devenir des promis en pleine période d’élection présidentielle. Reste néanmoins que Vladimir Poutine pourrait tirer partie du report de la fusion entre GDF et Suez.

Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que M. Pinault devait s’exprimer avant mardi matin 09H00, heure d’ouverture de la bourse.

Sources : AFP, AOF, Capital

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