Bolivie: un militant du MAS à la tête de la compagnie pétrolière YPFB

A suivre de très par actionnaires et dirigeants des compagnies pétrolières implantées en Bolivie, ce qui est le cas notamment du groupe pétrolier français TOTAL.

Alors que les nouveaux contrats gaziers faisant suite à la nationalisation des hydrocarbures entrent en vigueur jeudi, le gouvernement bolivien a nommé lundi Manuel Morales Olivera, un militant du MAS (Mouvement vers le socialisme), le parti au pouvoir, comme président de la compagnie pétrolière bolivienne d’Etat (YPFB).

Le précédent président de la compagnie pétrolière nationale bolivienne YPFB, Juan Carlos Ortiz a démissionné la semaine dernière en raison de divergences de vues avec le gouvernement du président Evo Morales, se plaignant d’une campagne contre lui et sa gestion et estimant qu’il n’était pas compris par le gouvernement du président socialiste Evo Morales.

Il est le 2e chef de la YPFB à quitter son poste depuis la nationalisation du secteur énergétique bolivien en mai. Cet expert de l’industrie pétrolière avait été nommé à la présidence de YPFB en août, après la démission de son prédécesseur, Jorge Alvarado, qui était accusé de fraude.

M. Olivera est quant à lui un ancien conseiller d’YPFB qui avait démissionné il y a un mois à cause d’un désaccord avec M. Ortiz. Ce membre actif du MAS, est le fils de M. Manuel Morales, l’un des plus proches collaborateurs du président Evo Morales.

Comme président de YPFB, M. Olivera devra négocier le dossier sensible du prix du gaz bolivien vendu au Brésil. La Bolivie veut augmenter fortement ce prix fixé actuellement à 1,09 dollars le million de BTU à l’Etat brésilien de Mato Grosso.

Un accord a été signé fin octobre entre le gouvernement bolivien et une vingtaine de compagnies pétrolières dans le cadre de la nationalisation des hydrocarbures décrétée en mai.

Les compagnies pétrolières étrangères, dont Petrobras (Brésil), Repsol-YPF (Espagne-Argentine), Total (France) et British Gas (GB) devaient nécessairement s’adapter à la nouvelle législation, sous peine de ne plus pouvoir opérer dans le pays.

Le président Evo Morales a annoncé au début du mois de mai la nationalisation par décret de l’industrie du pétrole et du gaz naturel de Bolivie, ordonnant aux compagnies énergétiques étrangères de mettre leur production à la disposition d’une société d’Etat qui sera chargée de la commercialiser et d’industrialiser les sites. Toutes les compagnies doivent ainsi désormais remettre leur production à la compagnie nationale Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos, privatisée en 1996 et 1997. Le Président bolivien a prévenu que les compagnies qui rejetteraient le décret devraient quitter la Bolivie dans un délai de six mois.

Le président bolivien a ainsi annoncé la prise de contrôle de l’ensemble des champs pétroliers par la compagnie publique nationale YPFB. Il a en outre fixé un délai de 180 jours aux compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays pour régulariser leur situation, en signant de nouveaux contrats d’exploitation. Les principales compagnies pétrolières opérant en Bolivie sont le brésilien Petrobras, Repsol , Total, BP et British Gas.

« L’heure est venue, un jour très attendu, un jour historique qui voit la Bolivie reprendre le contrôle absolu de ses ressources naturelles« , avait alors déclaré Evo Morales. Il avait par ailleurs ajouté que l’Etat reprendrait sous sa coupe les compagnies boliviennes d’hydrocarbures privatisées dans les années 1990 en réquisitionnant les parts actuellement détenues par des sociétés étrangères ou des entités semi-publiques.

Sources : AFP, ATS

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