Comme nous le laissions sous entendre samedi soir, l’ancien ministre des Finances, Francis Mer, devrait remplacer Mario Colaiacovo à la présidence du conseil de surveillance de Safran.
Une lutte intestine déchire le groupe depuis des mois, une véritable guerre des clans opposant les anciens de Sagem et de Snecma désormais réunis dans Safran. Mais l’Etat et Mario Colaiacovo seraient en train de négocier une issue à la crise de la gouvernance au sein du groupe.
Pour rappel, Safran– a déposé samedi une plainte contre Jacques Paccard, ex-PDG de sa filiale Sagem Défense Sécurité, pour « abus de biens sociaux. Des écritures comptables pour le moins « curieuses » passées par l’ex-directeur financier, récemment licencié, de Sagem Défense Sécurité ont été découvertes parallèlement.
Le groupe SAFRAN tient mardi un conseil de surveillance qui vise à mettre fin à la « guerre des chefs » qui oppose le président du directoire Jean-Paul Béchat, ex-président de Snecma, à Mario Colaiacovo, ancien patron de Sagem. L’un des points majeurs à l’ordre de jour de ce conseil concernerait le départ de Mario Colaiacovo qui pourrait être remplacé par Francis Mer.
Le départ de Jean-Paul Béchat serait également programmé mais à terme, aucune date n’ayant jusqu’à présent été précisé. Le délégué général et membre du comité exécutif de Suez Patrick Buffet serait le favori du ministère des Finances pour remplacer le président du directoire Jean-Paul Béchat. Selon une autre source, interne à l’entreprise, citant « les contacts pris avec Bercy », il y aurait de « fortes présomptions » pour que M. Mer prenne la tête du conseil de surveillance.
Dimanche soir, des négociations se déroulaient toujours entre le groupement des actionnaires salariés, proche des anciens de Sagem, qui revendique 15% du capital sur les 19,6% détenus par les salariés, et l’Etat, premier actionnaire du groupe avec 30,8% du capital. Les membres du groupement espèrent obtenir le soutien de l’Etat en vue d’éviter un conflit ouvert mardi prochain et parvenir ainsi à un accord entre MM. Béchat et Colaiacovo pour mettre fin à la crise.
Contacté par l’AFP, le ministère des Finances n’a fait aucun commentaire. « Une page, notamment au sein du conseil de surveillance, doit être préalablement tournée pour permettre à l’entreprise de se préparer sereinement aux autres évolutions indispensables », avait déclaré lundi dernier le ministre de l’Economie, Thierry Breton dans un entretien à La Tribune. Safran (propulsion aéronautique et spatiale, équipements aéronautiques, défense sécurité, communications) emploie 60.500 personnes dans plus de 30 pays et réalise un chiffre d’affaires supérieur à 10 milliards d’euros.
L’idée d’un départ « concerté » voire « simultané » des deux dirigeants avait été avancée dans le courant de la semaine par le groupement des actionnaires salariés proche de Sagem. Mais l’annonce faite samedi d’un dépot de plainte de Safran contre Jacques Paccard, ex-PDG de sa filiale Sagem Défense Sécurité, pour « abus de biens sociaux« , a quelque peu bouleversé la donne.
Le dépôt de plainte fait suite au licenciement de trois collaborateurs de M. Paccard – son directeur financier, une assistante et un chef comptable – auxquels ont été octroyés 4 années et demie de salaire chacun. Ces licenciements sont intervenus entre le moment où M. Paccard a été limogé en tant que directeur de la branche Défense Sécurité de Safran et celui où il a été démis de ses fonctions de PDG de Sagem Défense Sécurité.
Des écritures comptables « inexpliquées » passées par l’ex-directeur financier, récemment licencié, de Sagem Défense Sécurité ont été découvertes et sont susceptibles d’affecter les résultats de 2006 et des exercices antérieurs, a annoncé le groupe vendredi soir dans un communiqué. La découverte de ces irrégularités est survenue après le limogeage du PDG de Sagem DS, Jacques Paccard, lors de l’assemblée générale du 20 novembre. Ces irrégularités pourraient avoir un « impact susceptible d’atteindre 100 millions d’euros » sur les comptes de la branche défense sécurité du groupe Safran, précise ce dernier. Safran n’a pas précisé à l’heure actuelle la nature exacte des irrégularités ni s’il s’agit d’erreurs ou de fraudes.
Des fichiers informatiques tenus par l’ex-directeur financier licencié, qui avaient été effacés ont pu néanmoins être reconstitués. Les faits ont été constatés lors d’une enquête interne menée à l’aide d’un cabinet d’audit, en liaison avec des commissaires aux comptes.
Sources : AFP, La Tribune
A lire également :
. Safran : plainte contre Paccard, ex PDG de Sagem DS
. SAFRAN : Paccard révoqué de Sagem Défense Sécurité
. Safran : actionnaires salariés et syndicats se rebiffent
. Safran : problème de gouvernail
. SAFRAN : le départ d’un dirigeant épice le cours
Safran: Colaiavovo part en janvier 2007, Béchat en septembre prochain
PARIS, 11 déc 2006 (AFP)
Les deux têtes dirigeantes du groupe Safran, le président du conseil de surveillance Mario Colaiacovo et le patron du directoire Jean-Paul Béchat, vont quitter le groupe à quelques mois d’intervalle, le premier en janvier et le second en septembre, a indiqué lundi le groupe dans un communiqué.
Mario Colaiacovo « quittera ses fonctions de président du conseil de surveillance de Safran le 15 janvier 2007 » mais « demeurera membre du conseil ».
Jean-Paul Béchat « quittera ses fonctions au sein du directoire lorsqu’il aura atteint 65 ans, le 2 septembre 2007 », poursuit le communiqué.
Le futur président du conseil de surveillance « sera désigné très prochainement », selon Safran, issu de la fusion en 2005 du motoriste Snecma et de l’électronicien Sagem.
De sources proches du dossier, il devrait s’agir de l’ancien industriel et ministre des Finances, Francis Mer.
Un conseil de surveillance était jusqu’ici programmé mardi.
Au termes d’intenses négociations, « un accord a été trouvé » entre l’Etat, premier actionnaire de Safran avec 30,8% du capital et le groupement des actionnaires salariés, proche des anciens de Sagem, qui revendique 15% du capital sur les 19,6% détenus par les salariés, avait indiqué avant l’annonce officielle une source proche du dossier.
Cette décision met fin à la « guerre des chefs » qui opposait le président du directoire Jean-Paul Béchat, ex-président de Snecma, à Mario Colaiacovo, ancien patron de Sagem.
Le gouvernement avait récemment indiqué sa volonté de mettre un terme à la crise de gouvernance à la tête du groupe et ouvert la voie à un prochain départ de M. Colaiacovo. De leur côté, les actionnaires salariés proches des anciens Sagem plaidaient pour un départ simultané des deux responsables.
Safran: Etat proposera Francis Mer pour présider conseil de surveillance
PARIS, 11 déc 2006 (AFP)
L’Etat proposera mardi l’entrée de Francis Mer, 67 ans, ancien industriel et ministre des Finances, au conseil de surveillance du groupe Safran, « puis son élection comme président » de ce conseil à partir du 15 janvier 2007, a déclaré lundi à l’AFP un porte-parole du ministère de l’Economie.
« En accord avec le président du conseil de surveillance de Safran (Mario Colaicovo, ndlr), l’Etat proposera la cooptation de M. Francis Mer au conseil de surveillance du 12 décembre, puis son élection comme président à effet du 15 janvier 2007 », a indiqué ce porte-parole.
Le groupe Safran a annoncé lundi matin le départ du président du conseil de surveillance Mario Colaiacovo et du patron du directoire Jean-Paul Béchat, le premier le 15 janvier et le second le 2 septembre.
Ces départs visent à mettre un terme à la « guerre des chefs » qui déchirait le groupe Safran qui opposait depuis des mois le président du directoire Jean-Paul Béchat, ex-président de Snecma, à Mario Colaiacovo, ancien patron de Sagem.
C’est