Deux puits de pétrole appartenant au géant russe Rosneft ont été dynamités samedi en Tchétchénie, a indiqué samedi un porte-parole du ministère russe de l’Intérieur.
Pour rappel, Anna Politkovskaïa, la journaliste russe qui avait mis au grand jour l’attitude pour le moins controversée de Poutine envers cette région a récemment été assassinée à Moscou.
Les deux puits sont situés dans le secteur de Staropromyslovsky de la région de la capitale tchétchène Grozny. L’un des deux puits a pris feu après l’explosion et le deuxième fuit, a précisé le porte-parole.
S’il demeure difficile de dire à l’heure actuelle si les explosions sont le fait du crime organisé, il est néanmoins probable qu’il s’agisse d’une attaque terroriste, a ajouté M. Diniyev.
La Tchétchénie est en proie depuis plus d’une décennie à un conflit opposant les troupes russes aux séparatistes tchétchènes. Si les combats sont désormais plus rares, les attentats restent néanmoins fréquents.
La question du pétrole reste une des raisons majeures du maintien du conflit et constitue la pierre d’achoppement des relations entre Grozny et Moscou. Selon le président pro-russe Alu Alkhanov, le pétrole compose 70 à 80% des ressources du budget de la région tchétchène. 51 % de Grozneftegaz, la société d
Russie: la torture est « systématique » en Tchétchénie
AFP 13.11.06 | 17h16
Les forces fédérales du ministère russe de l’Intérieur et celles du Premier ministre tchétchène Ramzan Kadyrov pratiquent « systématiquement » la torture dans les centres de détention officiels et secrets de Tchétchénie, a accusé lundi Human Rights Watch.
« La torture, tant dans des centres de détention officiels que secrets, est répandue et systématique en Tchétchénie », a déclaré l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un rapport.
HRW appelle le Comité contre la torture de l’Organisation des Nations unies à « envoyer un message clair à la Russie pour qu’elle cesse, punisse et prévienne les actes de torture » et l’Union européenne à faire des recommandations de ce comité « une partie intégrante de ses relations bilatérales avec la Russie ».
« Si vous êtes détenu en Tchétchénie, vous courez un risque réel et immédiat de torture », a déclaré la directrice pour l’Europe et l’Asie centrale de Human Rights Watch, Holly Cartner, dans un communiqué de l’organisation basée à New York.
« Et il y a peu de chances que votre tortionnaire ait des comptes à rendre », a-t-elle ajouté.
HRW a étudié plus d’une centaine de cas de torture et a également examiné des recherches menées par les principales organisations russes de défense des droits.
Le rapport de 16 pages a été adressé au Comité contre la torture de l’Organisation des Nations unies.
« Il fait état de mauvais traitements et de torture par des forces tchétchènes pro-russes sous le commandement de fait du Premier ministre Ramzan Kadyrov ainsi que par du personnel de la police fédérale », indique HRW qui, pour cette dernière, met plus particulièrement en cause le Deuxième bureau opérationnel d’enquête (ORB-2), une structure du ministère fédéral russe de l’Intérieur.
« Les forces de Kadyrov ont également pris des personnes en otages et maltraité des parents de rebelles présumés », note l’organisation qui a répertorié au cours de deux missions, en avril et septembre dernier, 82 cas de tortures par les « kadyrovtsy », les milices du Premier ministre pro-russe.
« Les détenus disent être soumis à des décharges électriques et être violemment battus à coups de bottes, de bâtons, de bouteilles de plastique remplies d’eau ou de sable, de lourds câbles enrobés de caoutchouc et certains disent avoir été brûlés », détaille le rapport.
HRW donne dans son communiqué des témoignages.
« Ils m’ont frappé sans merci. Ils m’ont placé contre un mur les jambes écartées et m’ont donné des coups de pied dans les parties. Plus tard, j’ai vu que toute la zone qui se trouvait entre mes cuisses était complètement noire d’hématomes. Ils ont descendu mon pantalon et ont menacé de me violer. Je n’arrêtais pas de leur dire ‘tuez-moi !' », raconte un Tchétchène.
« Mais ils m’ont dit ‘non, on ne va pas te tuer tout de suite, on va le faire lentement et on va aussi déchiqueter ton frère ». (Soulim S. détenu en mars 2006 avec son frère Salambek S. par le service ORB-2, les deux noms ont été modifiés par HRW).
GROZNY (Russie) – La police tchétchène a découvert dimanche des charges explosives placées à proximité de trois puits de pétrole appartenant à la compagnie publique Rosneft, au lendemain du dynamitage de deux puits du géant pétrolier russe en Tchétchénie, a indiqué à l’AFP le service de presse du ministère tchétchène de l’Intérieur.
Des agents de sécurité de la police ont découvert trois bombes artisanales équipées d’une horloge près de ces puits situés dans la région de Grozny et les ont désamorcées, a précisé cette source.
Samedi, deux puits de pétrole appartenant à Rosneft, situés dans le secteur de Staropromyslovsky dans la zone de Grozny, avaient été dynamités. L’un d’eux était toujours en feu dimanche en début de soirée, selon le service de presse du ministère.
La Tchétchénie est en proie depuis plus d’une décennie à un conflit opposant les troupes russes et pro-russes aux séparatistes tchétchènes. Les combats sont désormais plus rares, mais les attentats restent fréquents.
La Tchétchénie a des réserves pétrolières prouvées de quelque 50 millions de tonnes et ses infrastructures énergétiques sont souvent la cible d’attaques. Rosneft a commencé à remettre sur pied l’industrie pétrolière de cette province en 2000.
Rosneft est le numéro deux du pétrole russe derrière Loukoïl et a été introduit en Bourse en juillet mais reste toujours contrôlé à 85% par l’Etat russe.