Voici un instantané de vie. A Toulouse. Séquence « clé d’entrée au paradis », par la Dépêche du Midi.
« UN APPARTEMENT AUJOURD’HUI. Aujourd’hui est un grand jour, il doit emménager dans un appartement, obtenu par une connaissance. « C’est dur de trouver un appart, quand tu arrives devant le proprio et que tu dis je suis SDF. Les portes se ferment. Pour m’aider, je mets mon costume de quand je bosse comme serveur, faut aussi savoir faire des efforts ». La rue a trop changé pour lui, il veut en sortir. Il est atypique Xavier, qui a arrêté l’école tôt, mais s’est instruit ensuite à la bibliothèque universitaire, tout seul. Pour lui, les « policiers ne sont pas agressifs, mais ils nous harcèlent pour qu’on bouge de place. C’est leur boulot ». » La Dépêche du Midi : «Qu’on nous laisse tranquilles»
La rue est devenue violente et la solidarité entre SDF s’est évanoui. La France est devenue très violente, et cette société divisée, ces ghettos d’immigrés et ces poches de misère n’y sont pas étrangers. Alors, la rue, ils veulent la quitter le plus vite possible.
« Pas question de lui parler de foyers. « C’est pour les clochards, les alcoolos finis, c’est l’anti-chambre de la mort ». Il a pourtant enduré le froid, «à force tu le sens plus», et la faim «c’est le plus dur, j’ai passé jusqu’à deux semaines sans manger».
Il parle avec nostalgie de quand «il y avait des règles, une solidarité entre SDF. Maintenant, c’est de la violence à fond. Et ça devient une mode pour certains. Les petits jeunes qui passent devant nous nous idéalisent, ils croient qu’on est libres. Du coup ils viennent dans la rue, de leur plein gré. Ils se trompent, toute la journée on doit chercher de quoi manger, où dormir. On n’a pas papa-maman derrière». »
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