ENI dément tout projet d’OPA sur Technip

Technip_1_1Le groupe pétrolier Eni a démenti vendredi soir les informations de presse selon lesquelles il envisagerait le lancement d’une éventuelle OPA sur le français Technip.

En tout état de cause, l’Autorité des marchés financiers (AMF) va demander des explications au groupe italien suite aux rumeurs d’offre sur le groupe parapétrolier français.

Les quotidiens Les Echos et La Tribune ont affirmé vendredi que le groupe italien Eni ou sa filiale Saipem – acteur majeur pour l’ingéniérie et la construction – aurait pu lancer très prochainement une OPA sur le fleuron français de l’industrie parapétrolière Technip pour une contre-valeur d’environ 6 milliards d’euros.

Mais un communiqué publié vendredi soir par le groupe italien précise qu’aucune OPA n’est à l’étude vis-à-vis de la société Technip.

L’opération avait été auparavant jugée « réaliste » par les opérateurs financiers tandis que le dossier avait été évoqué vendredi lors d’un sommet franco-italien en Toscane. Le ministre français de l’Industrie François Loos s’était dit « attentif » au dossier, tandis que son homologue italien Pier Luigi Bersani avait estimé qu’il n’y avait pas « d’initiative hostile » du côté italien.

Les élus CGT au sein du groupe français parapétrolier Technip ont dénoncé quant à eux vendredi le ministère de l’Industrie qui, selon le syndicat, est resté sourd à leur demande de constitution d’un pacte d’actionnaires stables, seule garantie possible pour eux pour contrer toute opération d’OPA.

Les représentants du personnel avaient émis le souhait que soient ainsi réunis un groupe d’investisseurs comprenant notamment Total, GDF et l’IFP » (Institut Français du Pétrole).

La CGT a par ailleurs ajouté qu’elle sera particulièrement déterminée à s’opposer à toute opération qui pourrait être une contrepartie à l’abandon des prétentions du groupe italien Enel sur le groupe Suez.

Face à ces rumeurs désormais démentis, l’Autorité des marchés financiers (AMF) va néanmoins demander des explications au groupe pétrolier italien Eni. Pour rappel, depuis le mois de septembre, le règlement de l’AMF a été modifié pour l’autoriser à demander des explications en cas de rumeurs d’OPA. 

Les modifications apportées confèrent à l’AMF le pouvoir d’exiger des sociétés ou des personnes « dont il y a des motifs raisonnables de penser qu’elles préparent une offre » sur une entreprise, par exemple en cas de rumeurs de marché, qu’elle lui déclarent leurs intentions.

Sur le modèle de la procédure surnommée « put up or shut up » (déclare-toi ou tais-toi), en vigueur notamment en Grande-Bretagne, une entreprise qui démentira préparer une offre sur une société sera interdite ensuite de lancer une OPA pendant un délai de six mois.

Ce dispositif avait été prévu par « l’amendement Danone » inclus dans la loi sur les OPA adoptée le 23 mars par le parlement.

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