EADS : le gouvernement allemand dément toute entrée au capital

Eads1__airportAlors que les salariés retiennent leur souffle en attendant le Conseil d’administration d’EADS qui devrait annoncer un drastique plan social et industriel, le gouvernement allemand a démenti dimanche qu’il étudiait la possibilité d’entrer au capital du groupe du groupe d’aéronautique et de défense européen, comme l’affirme l’hebdomadaire allemand Spiegel dans son édition de lundi.

Pour rappel, la banque publique russe Vnechtorgbank (VTB) a récemment informé le groupe aéronautique qu’elle avait acheté une part de 5,02% d’EADS, soulignant que cette prise de participation ne remettait pas en cause les équilibres actuels du pacte d’actionnaires établi entre Français et Allemands.

t »Pour le gouvernement, les actionnaires privés doivent aujourd’hui comme hier jouer un rôle prépondérant dans le capital » du groupe, a indiqué un porte-parole du gouvernement dans le quotidien Handelsblatt à paraître lundi. « Ces spéculations de rachat de parts d’EADS par un organisme public n’ont aucun fondement », a-t-il ajouté.

Le but du gouvernement est de garder inchangée à moyen et à long terme la distribution du capital avec une direction franco-allemande. Der Spiegel indique que Berlin pourrait racheter via la banque publique allemande KFW (Kreditanstalt für Wiederaufbau) une partie des parts de DaimlerChrysler, si le constructeur automobile germano-américain décidait de les mettre en vente.

En accord avec la chancellerie et le ministère de l’Economie, le secrétaire d’Etat aux Finances, Thomas Mirow, étudie les différentes possibilités pour qu’une partie des actions EADS restent entre des mains allemandes de manière à conserver une influence sur le groupe doté d’une direction germano-française, affirme l’hebdomadaire.

Un porte-parole du ministère des Finances n’a pas voulu commenter cette information. Le groupe européen, s’est borné quant à lui à déclarer que « la direction d’EADS a toujours indiqué être en faveur d’une baisse des parts détenues par les gouvernements dans son capital et non d’une augmentation ».

EADS, maison mère d’Airbus, est actuellement entre les mains de l’allemand DaimlerChrysler (22,5%), de l’Etat français (15%), du groupe Lagardère (15%, dont la moitié en cours de cession) et du holding public espagnol Sepi (5,4%).

Pour rappel, la Russie est récemment devenue actionnaire d’EADS, maison mère du constructeur aéronautique Airbus, à hauteur de 5,02% via la banque publique russe Vnechtorgbank. Alors que, le ministre allemand délégué aux Affaires étrangères avait déclaré à la mi-septembre sur une radio russe que le géant aéronautique européen veillerait à ce que la Russie reste un actionnaire minoritaire, Arnaud Lagardère, co-président du conseil d’administration, a affirmé quant à lui qu’il n’était pas convaincu de l’intérêt d’une entrée des Russes au conseil d’administration ou dans le pacte d’actionnaires.

Lors de sa rencontre avec le Président Français, Vladimir Poutine avait assuré quant à lui que l’entrée de la Russie dans le groupe aéronautique franco-allemand n’était pas « le signe d’une conduite agressive de la part des parties russes ». La création d’un groupe de travail tripartite franco-germano-russe sur cette participation, a été par ailleurs annoncé lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet avec Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel.

Vladimir Poutine a néanmoins indiqué à quelques journalistes russes, à l’issue de la conférence de presse, que Moscou pourrait placer sa part de 5,02% dans une nouvelle société spécifique en cas d’accord sur la production et le partage de pouvoirs. Certains responsables russes avaient précédemment laissé entendre que cette participation pourrait être transmise à la future United Aircraft Corporation (UAC), qui regroupera les constructeurs militaires russes comme Mig, Irkout, EADS détenant 10% de cette dernière société.

Le conseil d’administration d’EADS, maison mère d’Airbus, réuni vendredi 29 septembre à Amsterdam, poursuivra en début de semaine, vraisemblablement mardi 3 octobre, son examen des mesures à prendre pour la réorganisation en profondeur du constructeur aéronautique et limiter les retards de l’A380.

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