lmmobilier : patrimoine financé par les locataires ?

055_2Voici l’analyse de Yowo, que je voulais soumettre à vos esprits aiguisés depuis longtemps.

« Chronique d’une logique implacable, ou immoblier, comment en est-on arrivé là ? Nous sommes en été 1998. La France est sous l’euphorie de la victoire des bleus à la coupe du monde de football. Qui parle d’immobilier ? Presque personne. Les gens n’ont qu’une seule envie : consommer. Certains ‘has-been’ quiquagénaires sentent néamoins qu’il est possible de se créer facilement un patrimoine en profitant de l’effet de levier offert par le crédit en devenant bailleurs.

Il en ont désormais plus le temps, ils sont en train de se faire gentiment ‘éjecter’ d’un monde du travail qui ne fait les yeux doux qu’aux jeunes informaticiens, et aux arrivistes prétentieux qui entendent révolutionner le monde de l’économie.

Nous sommes maintenant en 2001.
La bulle internet vient d’éclater, ruinant par la même occasion les économies de millions de petits porteurs.
‘On m’ aurait donc menti ?’ Ne reste plus que le credo exclusif de la marionette de Richard Virenque aux guignols.
Les partisants de l’immobilier sont partagés entre la compassion et la jubiliation. Des stars qui naissent sur les cendres des start-up.
On écoute avec admiration papa qui raconte qu’il se fait créer son patrimoine par ses locataires.

Nous sommes en 2002.
Pour ne pas que la machine cale, les banques centrales injectent des milliards de liquidités dans l’économie par une politique de taux bas.
L’indice du coût de la construction d’un coté, et la pénurie de logements disponibles à la location de l’autre, fait monter les loyers à vitesse grand v.
Ces deux phénomènes conjugués comme des machiaveliques cisaux, font grimper en flêche la rentabilité locative de ces logements.
Le bailleur peut s’endetter quasiment sans limites, les loyers couvrant sans problèmes les fraits d’acquisition pour les investisseurs avisés.
Papa a désormais 5 studios et 3 F2.

Nous sommes en 2003.
Reveil du peuple.
Le commun des mortels en est désormais convaincu : louer c’est jetter de l’argent par les fenêtres !
Etre locataire devient has-been.
Si le caviar valait 3

(9 commentaires)

  1. rien a redire . tout y est , il ne manque plus qu’a attendre la deuxieme demarque des soldes . merci marie et yowo pour cette synthese realiste . les fous d’hier sont les genies d’aujourd’hui.

  2. immo decroche quand des vendeurs sont obligés ou résignés à vendre. pas avant. donc les vendeurs sur le grill « grillent » leur derniere tresorerie, et la degringolade sera bien plus marquée.
    demonstration sans bavure.

  3. lisez mes articles, les tout premiers, je le dis depuis le début, le prix est moins important pour prendre le pouls que les stocks

  4. Bonjour tout le monde,
    Interressants commentaires. Quelques remarques toutefois:
    – les investisseurs bailleurs, comme moi, ont souvent achete avant les 3-4 dernieres annees de fortes hausses, avec des prets plutot courts (12 ans). Donc oui baisse de rentabilite mais belle rentabilite tout de meme, meme si le marche baisse de 30/40% !!!
    (elle sera en moyenne de 8% nette de mon cote)
    C’est la verite.
    – Par ailleurs, ces fameuses 3-4 dernieres annees que je qualifierais d’exuberantes, n’ont vu aucun achat de ma part. Restreinte! Il faut de la mesure, la courbe des prix est clairement dangereuse pour l’acheteur.
    – Enfin, pour les loyers, Paris ou j’investis est particulier, je ne crois pas a une baisse majeure des prix (>20%). Par contre je suis d’accord avec tout le monde, les loyers ne peuvent plus augmenter de la sorte.
    Bien a vous.

  5. Merci, Yowo, d’avoir décrit l’aspect à la fois sociologique et historique de la hausse. L’escroquerie dont nous sommes les victimes n’existerait pas sans un groupe social pour l’organiser, un autre pour la porter et nous pour la subir. Sans les investissements locatifs, personne n’aurait eu intérêt à la hausse. Tout le monde se réjouit de voir la valeur de son habitation principale augmenter, mais si la valeur de toutes les habitations augmente, aucun propriétaire-occupant n’échappera aux conséquences (la fameuse pièce supplémentaire, toujours plus difficile à acquérir). Aujourd’hui, ceux qui nient officiellement le risque de baisse sont aussi ceux qui avaient le plus intérêt à la hausse, ceux à qui le crime profitait.

  6. je suis étonné que certains continuent à  » croire  » à ceci ou à cela.
    Il s’agit plutôt de constater objectivement, même à coup d’une série de conditionnels, si hausse ou baisse il y aura et surtout comment.
    Tout cela prouve que les décisions d’investissement et leur commentaires ne sont pas rationnels, surtout si les opérateurs croient l’être.

  7. pour thepoirot. interessant, mais mefie toi de la pauperisation des locataires

  8. La paupérisation des locataires, ouais pas tous, certais vont mieux que les propriétaires
    tjs aigri et extrême de gracula alias pat alias patrick r
    bo ces interventions

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