Inco-nickel : fin de la grève au Canada

Alors que le géant minier brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD) a annoncé lundi qu’il prolongeait son offre sur le groupe minier canadien Inco jusqu’au 16 octobre, l’offre devant initialement être close le 28 septembre, un accord mettant fin « immédiatement » à deux mois de grève à la mine de nickel de Voisey’s Bay, au Canada a été ratifié mardi par les travailleurs, a annoncé le syndicat qui les représente.

Cette mine qui constitue l’une des plus grandes du monde appartient au groupe Inco.

La ratification signifie non seulement la fin de deux mois de grève et le retour immédiat au travail mais aussi l’obtention par les travailleurs d’un règlement qui leur garantit la parité avec les autres sites d’Inco en Ontario et au Manitoba.

Les 120 travailleurs syndiqués ont ratifié lors d’un vote un accord de principe conclu samedi par les directions syndicale et patronale, a dit dans un communiqué le directeur de la section locale du syndicat des Métallos (USW), Wayne Fraser.

Découvert au début des années 1990, le gisement de Voisey’s Bay, situé dans une région reculée du Labrador (nord-est du Canada) est exploité depuis l’an dernier et produit environ 4% du nickel dans le monde.

Les travailleurs de Voisey’s Bay, pour la plupart des Indiens innus, tentaient de négocier une première convention collective avec le canadien Inco, numéro 2 mondial du nickel. Pour ce premier contrat de travail, ils ont notamment obtenu des augmentations salariales de 15,5% sur trois ans, un bonus de signature de 6.000 dollars canadiens (5.400 USD), le doublement des contributions de l’employeur à leur caisse de retraite et plus de vacances.

Faisant l’objet depuis plusieurs mois d’une lutte mondiale pour son rachat, Inco est en voie de tomber dans l’escarcelle du géant minier brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD). Malgré le soutien du conseil d’administration d’Inco, CVRD doit encore obtenir plusieurs avis des autorités de régulation au Canada et en Europe avant la conclusion du processus de l’offre. Si le Brésilien a obtenu le feu vert du bureau canadien de la concurrence ainsi que des autorités de la concurrence américaine pour son offre, lui reste a obtenir ceux de la Commission européenne et d’Investissement Canada.

CVRD avait présenté le 14 août une offre exclusivement en espèces de 17,5 milliards de dollars canadiens sur Inco. Vale do Rio Doce espère devenir ainsi le numéro un mondial du nickel avec le rachat du producteur canadien Inco, deuxième producteur mondial de nickel, qui détient les premières réserves de ce métal. Inco a annoncé quant à lui dimanche que son conseil d’administration avait décidé de recommander à ses actionnaires d’accepter l’offre d’achat du Brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD).

Au début du mois Inco et l’Américain Phelps Dodge avaient annoncé qu’ils renonçaient à leur projet de fusion, ouvrant la voie au rachat du géant canadien du nickel par le brésilien CVRD. Le retrait de Phelps et l’entrée en scéne de CVRD avaient constitué un énième rebondissement dans le feuilleton du rachat des groupes miniers canadiens, qui avait commencé l’automne dernier avec le lancement par Inco d’une OPA amicale sur son concurrent national Falconbridge, quatrième producteur mondial de nickel.

Ce projet avait été contré au printemps par une offre hostile de l’anglo-suisse Xstrata. Falconbridge, Inco et Phelps avaient riposté en juin avec un projet de mariage à trois, mais Xstrata avait réussi le mois dernier à avaler Falconbridge, grâce à une offre entièrement en numéraire.

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