AIRBUS A380 : moteur !!

Même si la chose est passée quasiment inaperçue de la population toulousaine, quelque peu « blasée » par ce type d’apparition, l’information a son importance : le premier A380 d’essai équipé d’une motorisation américaine, des moteurs Engine Alliance (General Electric associé à Pratt et Whitney), a atterri vendredi à 14H10 à l’aéroport de Toulouse-Blagnac après son premier vol.

Les premiers passagers de l’A380 prendront place du 4 au 7 septembre à bord du gros porteur pour des vols long courrier, et ce, dans le cadre de la campagne d’essai, afin de tester cette fois-ci le confort des cabines.

Si la piste de l’aéroport de Toulouse- Blagnac est équipée pour recevoir le géant des airs, à l’instar de plusieurs autres aéroports majeurs qui ont entrepris ou achevé des travaux pour accueillir cet appareil hors normes, le très gros porteur ne peut encore être accueilli partout, l’Inde étant un des premiers pays au monde à s’équiper en conséquence.

Naviguant sous un ciel automnal et des giboulées pouvant alimenter nombre de chroniques marsiennes, le plus gros avion de ligne au monde, a atterri, sans incident, après un vol de quatre heures et dix minutes au-dessus du sud-ouest de la France.

Le quadriréacteur, cinquième et dernier avion d’essai de l’A380, est le seul à être doté des moteurs Engine Alliance, les quatre autres étant équipés de réacteurs Rolls Royce, qui ont déjà effectué plus de 575 vols pour une durée totale supérieure à 1.800 heures, les clients d’Airbus pouvant quant à eux choisir l’une ou l’autre des motorisations.

Les cinq membres de l’équipage ont été accueillis par Jean-Marc Thomas, président d’Airbus France, Claude Lelaie, directeur des essais en vol, et Charles Champion, directeur du programme A380, et sous les applaudissements de quelque 200 personnes (personnels d’Airbus, responsables des compagnies et du motoriste).

Le commandant de bord de ce vol, Guy Magrin, s’est félicité de l’association entre l’avion et les moteurs, se déclarant stupéfait par la qualité des moteurs dans des conditions météorologiques difficiles. Je puis vous l’affirmer, depuis ce matin la plaine toulousaine est soumise à des bourrasques de pluies automnales.

« Nous sommes très contents d’avoir ce premier vol aujourd’hui, qui permet de confirmer qu’il y a désormais une compétition sur les moteurs », a déclaré Richard Carcaillet, responsable marketing produits pour l’A380, insistant sur la « position équilibrée » entre les deux motoristes.

A ce jour, six clients de l’A380 ont opté pour la motorisation d’Engine Alliance avec au total 82 commandes fermes du très gros porteur d’Airbus.

Pour ce vol, l’équipage était composé, outre Guy Magrin, de Frank Chapman, également pilote d’essai expérimental, Bruno Bigand, mécanicien navigant d’essai, Patrick du Ché et Jean-Philippe Cottet, tous deux ingénieurs navigants d’essais.

L’Inde quant à elle vient de lancer un plan d’investissement destiné à permettre à 4 aéroports d’accueillir l’A380. Les villes de Bombay, Delhi, Kolkata et Chennai ont ainsi été désignées. A Delhi, 2 passerelles d’embarquement dédiées vont être construites, tandis qu’à Bombay, la piste B-3 sera élargie et renforcée. Les deux aéroports disposent déjà de pistes susceptibles d’accueillir l’avion. Chennai est de son côté équipé d’une passerelle adéquate, tandis qu’à Kolkata, les travaux vont débuter.

L’A380 oblige les aéroports à revoir leurs pistes mais également leurs capacités et organisation des phases d’embarquement/débarquement, au regard du nombre de passagers transportés et de la hauteur de l’appareil. Ce dernier affiche un poids maximum au décollage de 590 tonnes pour la version Fret, et 560 tonnes pour la version passagers. C’est plus que le B747 le plus lourd (435 tonnes) et que le précédent Airbus le plus imposant, l’A340-500 (372 tonnes).

Alors que l’Inde est en train de s’équiper pour recevoir l’appareil, Kingfisher Airlines est devenue en juin 2005 le premier transporteur indien à signer un contrat ferme avec Airbus, portant sur l