Le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé lundi une trentaine de mesures concrètes pour attirer des investissements étrangers en France, à l’issue d’un séminaire gouvernemental sur l’attractivité du territoire.
Ces mesures s’ajoutent à une dizaine d’autres annoncées ces derniers mois, visant « à améliorer au quotidien, dès cette année, l’attractivité de la destination France ».
Le chef du gouvernement a ainsi précisé le lancement de 6 chantiers prioritaires dès 2006, notamment l’amélioration des conditions d’accueil pour les entreprises étrangères, et la simplification des démarches administratives essentielles.
Dominique de Villepin a notamment promis de simplifier le parcours d’accueil pour les entreprises étrangères, leurs cadres et leurs familles, qui auront désormais « un seul et même interlocuteur ». Des efforts seront menés pour attirer les meilleurs étudiants et chercheurs, favoriser le retour de Français qualifiés travaillant à l’étranger, et promouvoir le droit français par rapport au modèle anglo-saxon.
Le Premier Ministre a souligné que, dans le cadre de la loi sur l’immigration, les étudiants étrangers « de niveau mastère » bénéficieraient d’un prolongement de visa de six mois pour trouver un premier emploi et n’auraient ainsi pas à retourner dans leur pays pour y chercher un visa.
Pour les chercheurs « à fort potentiel », il a promis la distribution de 200 bourses Descartes, qui prévoient une prime équivalente à 30% de leur rémunération pendant cinq ans. M. de Villepin a rappelé qu’un Français sur sept travaille dans une filiale de groupe étranger, et que plus d’un million de Français travaillent à l’étranger.
Les investissements productifs étrangers en France ont progressé de 12,4% en 2005, mais le nombre d’emplois générés est demeuré stable, à environ 33.300, selon l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII). Sur l’ensemble du premier trimestre 2006, les investissements étrangers en France sont en progression à 15 milliards d’euros, contre 10,8 milliards au premier trimestre 2005, a indiqué vendredi le ministère de l’Economie.
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46,4% du capital des entreprises du CAC 40 détenus par des étrangers
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PARIS, 23 mai 2006 (AFP)
La part des non-résidents dans le capital des sociétés du CAC 40, l’indice de la Bourse de Paris, est passée à 46,4% en 2005, contre 44,4% un an plus tôt, à la faveur de l’envolée du CAC 40, selon une étude de la Banque de France (BDF) publiée mardi.
A fin décembre 2005, les non-résidents détenaient 46,4% de la capitalisation boursière des principales sociétés françaises.
Après une stabilisation en 2004, le taux de détention a progressé de 2 points, « la plus forte hausse » depuis quatre ans, selon cette étude.
« Dans un contexte de bénéfices record (…) en 2005, l’indice CAC 40 a progressé de 23,4% sur l’année, encourageant les investissements de portefeuille des non-résidents en actions françaises », explique la Banque de France.
Une part « importante » de ces investissements tient aux nombreuses opérations de fusions et acquisitions à l’étranger effectuées en 2005, dont certaines ont été en partie financées par échange de titres, précise-t-elle.
Les investisseurs de la zone euro confortent leur place de premiers investisseurs non-résidents dans les sociétés du CAC 40. Ils détiennent 20% de sa capitalisation boursière, devant les investisseurs américains (14,6%) et britanniques (5,8%).
Depuis trois ans, ce sont les investisseurs de la zone euro qui ont vu leur taux de détention progresser le plus fortement, réprésentants les trois-quarts de la hausse globale, selon cette étude.
Cette hausse des investissements étrangers a concerné « tous les secteurs », à l’exception de celui des biens de consommation cycliques, sur lequel les non-résidents ont réduit leur exposition de 5,7 points à 34,6%.
Les progressions les plus marquées ont été relevées pour les secteurs des technologies de l’information (+13,2 points à 48,4%) et des services non cycliques (+8,1 points à 41,2%).
L’étude souligne enfin qu’aucun investissement « direct », c’est à dire lorsque la part du capital détenu dépasse 10%, n’a été réalisé en 2005. La quasi-totalité des investissements étrangers sont des investissements « de portefeuille » (la part du capital détenu est inférieur à 10% de la capitalisation boursière totale d’un titre).
L’échantillon retenu pour cette étude est composé des 37 entreprises résidentes, c’est à dire dont le siège social se situe en France, qui sont ou ont été dans l’indice du CAC 40 depuis 2002, précise la BDF.
EADS, Arcelor, Dexia et ST Microélectronics font partie de l’indice, mais n’ont pas leur siège social en France.