L’affaire fait grand bruit et bien au delà de Landerneau : Sogerma va fermer son établissement à Mérignac. EADS a en effet annoncé vendredi sa décision d’arrêter les activités déficitaires de sa filiale Sogerma Services, et de lancer « un dispositif social d’envergure .
Fort heureusement, EADS dit vouloir offrir un reclassement au millier de salariés de sa filiale de maintenance implantée près de Bordeaux, selon les propos mêmes du directeur des relations sociales du groupe européen d’aéronautique et de défense, Frédéric Agenet. Mais les salariés s’estiment pour certains peu satisfaits d’une mutation à Toulouse ou Marseille et regrettent que l’emploi n’ait pu être maintenu dans la région Aquitaine. Dominique de Villepin a déclaré lundi que la fermeture du site bordelais représentait « un sujet de préoccupation majeure ».
Selon la direction des relations sociales, l’objectif d’EADS serait de faire une proposition de reclassement à chacun des salariés concernés par la cessation d’activité de la Sogerma. Les postes seront proposés principalement chez Airbus à Toulouse, et chez Eurocopter à Marignane, près de Marseille. Dans le cas où les salariés ne seraient pas intéressés par un reclassement dans le groupe, un travail dans la région bordelaise leur sera proposé.
Un licenciement ne pourrait avoir lieu que dans le cas où les 3 ou 4 solutions proposées par le groupe auraient été refusées par le salarié, a assuré le responsable d’EADS. Néanmoins, pour les cadres supérieurs et dirigeants d’EADS Sogerma, le périmètre de reclassement comprend tous les établissements d’EADS, y compris en Allemagne, en Espagne ou en Angleterre.
Le groupe aéronautique dit s’apprêter à à mettre plus d’argent dans le dispositif d’accompagnement des salariés de la Sogerma, que dans des licenciements, sans donner de précision chiffrée. Lundi matin, 200 salariés de la Sogerma ont à nouveau manifesté contre ces suppressions de postes, provoquant l’arrêt total du trafic de l’aéroport de Bordeaux durant deux heures. Plus de 500 reclassements auraient été proposés pour l’instant au sein du groupe EADS au millier de salariés du site de Mérignac, selon un porte-parole de la Sogerma.
Le président de la CFE-CGC Aéronautique Espace et Défense Bernard Valette a précisé pour sa part que 150 postes étaient proposés jusqu’alors par Eurocopter à Marignane et 350 par Airbus à Toulouse, à Nantes et à Saint-Nazaire, sans toutefois impliquer que des candidats correspondent aux postes. Evoquant les raisons de la fermeture du site de Mérignac, M. Agenet a fait valoir que depuis 3 ou 4 ans, la Sogerma travaillait à perte.
Selon lui, l’amélioration de la fiabilité des avions induit des besoins moindres en maintenance. De plus, les grosses compagnies aériennes comme Air France ou Lufthansa se sont dotées de leurs propres centres de maintenance, privant la Sogerma d’un certain nombre de marchés. Enfin, les plus petites compagnies se sont orientées pour leur maintenance vers les pays à bas coût, comme en Asie du Sud-Est ou en Europe de l’Est. Outre le déclin de la maintenance d’avions civils, « la maintenance militaire, qui représente 5% de l’activité de Sogerma, est déficitaire et n’a aucune perspective de contrat à moyen terme », a-t-il ajouté.
M. de Villepin a pour sa part indiqué avoir demandé au ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo de prendre contact avec la direction d’EADS pour trouver une solution pour chacun des salariés et rechercher tous les moyens de préserver ce site inductriel. Il a précisé qu’une réunion à ce sujet se tiendrait prochainement rue de Grenelle. Par ailleurs, le chef du gouvernement a indiqué avoir demandé au ministre délégué à l’Emploi Gérard Larcher et au ministre de l’Industrie François Loos, de se rendre sur le site pour rencontrer les salariés et les responsables de l’entreprise afin d’évaluer la situation et ce qui doit être fait.
Les trois ministres « vont dans les délais les plus rapides convoquer pour un entretien Noël Forgeard, co-président du groupe EADS, réunir les partenaires sociaux et organiser une table ronde avec les élus locaux », a indiqué de son côté le maire UMP de Bordeaux Hugues Martin, dans un communiqué.
Si les britanniques craignaient il y a peu des réductions d’effectifs chez Airbus, au lendemain de la décision prise par BAE Systems de vendre à EADS ses parts dans le constructeur aéronautique européen, Boeing a annoncé mi-avril devoir supprimer cette année 900 emplois en raison d’une baisse de revenus liée à une réduction des contrats de défense du Pentagone. La réduction d’effectifs affecte ainsi environ 25% de la main-d’oeuvre actuelle de ces installations.
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petite réflexion : les Français s’insurgent quand EADS licencie à Merignac , par contre pas trop de reaction quand ce sont nos amis britanniques qui trinquent , alors que le pb etait également grave pour eux il y a quelques semaines
cf.
. AIRBUS/BAE : l’emploi pourrait battre de l’aile
ce scenario de baisse significatif me fait penser aux previsions de mr sorros le manitou de la finance qui prevoit une recession economique aux usa pour 2007 . est ce premature de commencer alui donner raison .